Tennis. WTA - Sharapova et le meldonium :"C'était une erreur de mon manager"
Par Alexandre HERCHEUX le 03/08/2020 à 18:21
C'était un entretien très attendu. Mardi soir, l'émission Vamos de Movistar+ a diffusé une interview de Maria Sharapova. La joueuse russe, retraitée depuis le mois de février, est notamment revenue sur l'un des épisodes le plus sombre de sa carrière : son contrôle positif au meldonium en 2016. Une "erreur" qui l'a tenue éloignée des courts pendant 15 mois. Le responsable est tout trouvé pour la Russe. "J'ai arrêté de travailler avec mon médecin en 2013 parce que je voulais une approche plus ciblée. J'ai continué à prendre trois substances dont il m'avait parlé il y a plusieurs années, dont le "mildronate", et j'ai dit à mon manager (Nldr : Max Eisenbud) de vérifier cette liste à la fin de l'année 2015. Mais il avait des problèmes personnels et il ne l'a pas vérifiée. C'était une erreur de sa part de ne pas le faire", a-t-elle confié.
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"Ils m'ont toujours testé beaucoup de 2006 à 2015, et rien ne s'est jamais produit, et en janvier 2016, c'est devenu illégal"
L'ancienne numéro 1 mondiale est d'abord revenue sur la raison de l'utilisation de ce produit. "Déjà jeune femme, j'ai remarqué que ma santé n'était pas bonne. Alors mon père a cherché un médecin en Russie, un médecin personnel. Mon père était comme le capitaine de mon équipe, et bien que nous vivions aux États-Unis, il était plus sûr de parler à un médecin russe, mais ce médecin n'avait aucune expérience avec les athlètes. Il m'a fait beaucoup de tests et a dressé une liste des médicaments que je pouvais prendre, et avec les problèmes que j'ai commencé à avoir depuis 2006, tombant malade, il m'a dit que je pouvais prendre du "mildronate", qui en Russie se prend sans ordonnance, comme l'aspirine. Ils m'ont toujours testé beaucoup de 2006 à 2015, et rien ne s'est jamais produit, et en janvier 2016, c'est devenu illégal. C'était très décevant d'apprendre que d'autres fédérations avaient mis en garde leurs autres athlètes contre le meldonium et que c'était devenu légal, mais pas moi", a-t-elle expliqué.
"L'ITF a insisté sur le fait que je cachais que je consommais du 'meldonium', il n'y a rien de plus éloigné de la vérité"
Sharapova a également évoqué son combat contre l'ITF. Elle a de nouveau précisé qu'en aucun cas elle ne s'était dopée mais qu'il s'agissait bel et bien d'une erreur. "L'ITF a insisté sur le fait que je cachais que je consommais du 'meldonium', il n'y a rien de plus éloigné de la vérité, parce que j'ai pris quelque chose de complètement légal pendant de nombreuses années. C'était douloureux et violent. Je me sentais très vulnérable. Je veux être respectée, je n'ai pas demandé qu'ils me laissaient jouer le lendemain. J'ai toujours été prête à me battre et je me bats pour ce que je considère comme mon droit et ma voix. À ces moments-là, j'étais moi-même, j'étais une combattante. Après avoir lu qu'ils abaissaient ma peine, je me sentais libre. Ce tribunal n'était pas d'accord avec l'ITF. Je n'ai pas caché que je prenais du meldonium", a-t-elle affirmé. Des explications a priori très claires qui permettront à chacun de se faire son avis sur le cas Maria Sharapova.