Peng Shuai nie avoir été agressée, la WTA n'y croit pas !
WTAL'affaire Peng Shuai, disparue le 2 novembre après des accusations envers un haut-fonctionnaire chinois d'agression sexuelle puis retrouvée sans assurance de liberté, continue de prendre de l'ampleur au fil des jours. Le 21 novembre, le président du Comité International Olympique Thomas Bach avait eu un appel visio avec Peng Shuai, dans lequel elle assurait qu'elle se trouvait en sécurité et qu'elle préférait que sa vie privée soit respectée. Ce dimanche, de nouvelles images de la joueuses sont sorties. Une vidéo où elle répond à des questions. Elle revient en arrière en retirant ses accusations et se dit libre. Encore une fois peu crédible et proche du ridicule...
Shuai Peng à un tournoi Junior à Beijing
Un média chinois a diffusé de nouvelles images de la joueuse
Cela faisait quelques temps que le monde n'avait pas reçu de nouvelles de la joueuse chinoise. Ce dimanche, une vidéo a été publiée par une journaliste chinoise, Qingqing Chen, journaliste au média Global Times, sur son compte Twitter. Selon ses dires, la vidéo lui a été envoyée par un ami. On y voit Peng Shuai pendant quelques secondes, souriante, pendant un un évènement de promotion du ski nordique à Shanghai. Elle discutait et a pris une photo avec Yao Ming, Wang Liqin et Xu Ligia, tous les trois sportifs professionnels. On peut aussi lire sur un article de L'Equipe que "Twitter n'est normalement pas accessible en Chine. Seules les personnes équipées d'un système VPN peuvent s'en servir. Beaucoup de diplomates et de médias d'État y ont cependant un compte afin d'y assurer une présence chinoise".
Peng Shuai : "Je n’ai jamais dit ou écrit sur quiconque sur une agression sexuelle", la WTA reste inquiète...
Dans la foulée, une vidéo de plusieurs minutes a été diffusée. Peng Shuai nie les accusations sexuelles, explique avoir bien écrit les mails elle-même et être en liberté. "Que ce soit clair, je n’ai jamais dit ou écrit sur quiconque sur une agression sexuelle à mon encontre. Avec tout le respect que j’ai pour Weibo, ceci regarde ma vie privée. Il y a eu beaucoup d’incompréhension, il ne faut pas qu’il y ait de mauvaise interprétation", a-t-elle dit. Ce lundi matin, la WTA a réagi "Ces apparitions (publiques) n'apaisent pas les inquiétudes de la WTA quant à son bien-être et sa capacité à communiquer sans censure ni coercition", a-t-on pu lire dans un communiqué.
La WTA a réagi fermement, le CIO, l'ATP et l'ITF timides...
Concernant l'appel, la WTA déclarait ne pas être rassurée avant que la Chine ne réagisse, en critiquant ouvertement ceux qui "montent en épingle" cette affaire. Des mails, des vidéos... Mais rien de réellement rassurant n'a suivi. La sanction est tombée. Steve Simon a annoncé dans un communiqué que la WTA suspendait tous ses tournois en Chine et à Hong-Kong. Ce a quoi le CIO répond qu'il n'y a pas de quoi trop s'inquiéter étant donné qu'un deuxième appel vidéo a eu lieu avec la joueuse et critique à mot à peine couvert l'attitude plus "agressive" de la WTA. La Chine a également réagi très timidement. "Nous sommes fermement opposés à toute politisation du sport", a precisé un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. L'ATP et l’ITF ont, eux-aussi, réagi assez prudemment aux annonces de la WTA.
Le communiqué de Andrea Gaudenzi, président de l'ATP
Le patron de l’association des joueurs de tennis professionnels (ATP) a déclaré son soutien mais avec une réelle timidité. "La situation impliquant Peng Shuai continue de soulever de sérieuses inquiétudes au sein et auâ€delà de notre sport. Jusqu’à présent, la réponse à ces préoccupations n’a pas été à la hauteur. Nous demandons une nouvelle fois l’ouverture d’une ligne de communication directe entre la joueuse et la WTA afin d’établir une image plus claire de sa situation. Nous savons que le sport peut avoir une influence positive sur la société et nous pensons généralement que le fait d’avoir une présence mondiale nous donne la meilleure chance de créer des opportunités et d’avoir un impact. Nous continuerons à consulter nos membres et à suivre l’évolution de cette question.", s'est-il confié sur le site de l'ATP.
"L'ITF, en tant qu'organisme directeur du tennis, soutient tous les droits des femmes."
L'ITF se montre aussi timide que l'ATP dans ce communiqué :
Le communiqué de Steve Simon ce mercredi 1er décembre
Dans un communiqué, Steve Simon a réitéré sa demande d'une enquête transparente : "Bien que nous sachions maintenant où se trouve Peng, je doute sérieusement qu'elle soit libre, en sécurité et non soumise à la censure, à la coercition et à l'intimidation". Il a ensuite annoncé la sanction : "En conséquence, et avec le soutien total du conseil d'administration de la WTA, j'annonce la suspension immédiate de tous les tournois WTA en Chine, y compris à Hong Kong. En toute bonne conscience, je ne vois pas comment je peux demander à nos athlètes de concourir là-bas alors que Peng Shuai n'est pas autorisée à communiquer librement et a apparemment subi des pressions pour contredire son allégation d'agression sexuelle. Compte tenu de l'état actuel des choses, je suis également très préoccupé par les risques auxquels tous nos joueurs et notre staff pourraient être confrontés si nous organisions des événements en Chine en 2022."
Steve Simon : "Je reste soucieux de la santé de Peng Shuai"
Steve Simon avait publié un communiqué pour répondre à cette photo au restaurant : "ll est toujours difficile de dire si elle est libre de prendre ses propres décisions et d'agir à sa guise, sans coercition ou influence extérieure. Cette vidéo, en tant que telle, est insuffisante. Comme je le dis depuis le début, je reste soucieux de la santé de Peng Shuai et de sa sécurité et j'espère que les accusations d'agression sexuelle ne seront pas censurées ou mise sous le tapis. J'ai été clair sur ce qui devait se passer et notre relation avec la Chine est à un carrefour"
Steve Simon l'avait annoncé : "Nous sommes définitivement prêts à retirer nos activités de Chine"
Avant cela, Steve Simon, CEO de la WTA, avait déjà communiqué et s'était montré très ferme. "Nous sommes définitivement prêts à retirer nos activités de Chine et à faire face à toutes les complications qui en découlent", a déclaré Simon. "Parce que c'est plus gros que nos activités. Les femmes doivent être respectées et non censurées. Nous l'avons contactée sur tous les numéros de téléphone, adresses e-mail et autres formes de contact. Il y a tellement d'approches numériques pour contacter les gens de nos jours, et à ce jour, nous n'avons toujours pas pu obtenir de réponse. Si elle a été forcée de l'écrire, quelqu'un l'a écrit pour elle, nous ne le savons pas; Mais à ce stade, je ne pense pas que cela soit valable et nous ne serons pas à l'aise tant que nous n'aurons pas la chance de parler avec elle", avait-il déclaré jeudi soir.
Publié le par Tennis Actu