Tennis. ATP - Andy Murray explique comment battre Djokovic
Par Thibault KARMALY le 28/04/2016 à 13:00
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La domination de Novak Djokovic sur le tennis mondial est si profondément ancrée que peu d'observateurs lui prédisent un déclin prochain. Pourtant, après des années passées à jouer les seconds rôles, la concurrence s'intensifie et la nouvelle génération montre ses crocs, à l'image d'un Jiri Vesely (22 ans, 63e), tombeur du numéro un mondial à Monte-Carlo (6-4, 2-6, 6-4). Le numéro deux mondial Andy Murray fait partie de ceux qui ont déjà battu le Serbe en Grand Chelem, et même en finale à Wimbledon en 2013. Il sait parfaitement quelles sont les exigences pour le vaincre, et a accepté d'expliquer sa vision dans une interview pour le Mutua Madrid Open, le quatrième Masters 1000 de la saison qui se déroulera du 1er au 8 mai. Découvrez comment battre Djokovic sous la vidéo.
Ecourter les échanges et/ou varier sans cesse
Novak Djokovic a battu Andy Murray dans 14 de leurs 16 dernières rencontres et possède un impressionnant ascendant de 22 victoires à 9 sur dur dans leurs face-à-face. Le patron du tennis mondial a remporté 34 de ses 35 derniers matches en Grand Chelem et a littéralement piétiné ses rivaux en s'imposant à 21 reprises dans ses 22 derniers matches contre des Top 10. Ne reste qu'un "petit village d'irréductibles Gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur..." Vous connaissez le refrain. Le mois prochain, Djokovic tentera de remporter son premier Roland-Garros pour compléter à la fois le Grand Chelem en carrière et permettant à "Nole" de détenir les 4 couronnes du Grand Chelem simultanément. Alors comment empêcher un tel accomplissement ?
Andy Murray a bien sa petite idée : soit le faire reculer de sa ligne de fond de court et raccourcir les points ; soit varier sans cesse pour le sortir de sa zone de confort. "Tout le monde peut être battu. Pour le moment, la cohérence de Novak (Djokovic) fait qu'il est celui qui est le plus difficile à battre", a déclaré le Britannique. "Il aime jouer en fond de court, il est très régulier et joue confortable dans cette zone. Les joueurs essaient de plus en plus, à raison, de raccourcir les points face à lui, en allant au filet plus souvent et plus tôt dans l'échange. Cela le met sous pression, mais il a cette capacité de récupérer n'importe quelle balle à n'importe quel endroit du terrain, donc ça ne fonctionne pas toujours", a expliqué le numéro deux mondial.
Privilégier la dimension verticale à l'horizontale
Vainqueur de deux tournois du Grand Chelem, Murray pense que les rallyes prolongés face au Serbe ne sont pas une bonne solution, car il est trop régulier aussi bien en coup droit qu'en revers, il couvre complètement son terrain et il est extrêmement dangereux en contre. Pour ces raisons, le Britannique explique qu'il faut attaquer en montant au filet à certains moments pour écourter l'échange, ou même amortir pour faire venir Djokovic au filet puis le passer ou le lober. En bref, ne pas jouer dans la seule dimension horizontale, mais utiliser la verticalité du court pour sortir le numéro un mondial de sa zone de confort. "C'est essentiel d'avoir des plans de jeu multiples contre lui. Si ça ne marche pas, vous devez essayer quelque chose de différent. C'est important de continuer à deviner ce qui va le gêner le plus possible", a analysé le protégé d'Amélie Mauresmo.
A titre d'illustration, le Tchèque Jiri Vesely (22 ans, 63ème mondial) a réussi l'exploit de faire tomber Novak Djokovic, sur terre battue, à Monte-Carlo (6-4, 2-6, 6-4). Gaucher, grand gabarit (1m98), le 63e joueur mondial a énormément gêné le Serbe en variant les effets avec son service, utilisant le kick à merveille pour parfois monter à contre-temps et venir conclure le point au filet (16 montées gagnantes en 23 tentatives). Il s'est également montré solide en coup droit, repoussant son illustre adversaire derrière sa ligne de fond de court, provoquant de sa part un nombre incalculable de fautes directes.
Relisez les propos de Murray, ils sont parfaitement illustrés en un seul et unique match. Bien que le Britannique ne soit pas un joueur connu pour être hautement efficace au filet, il pense ne pas avoir atteint encore son meilleur tennis - à 28 ans. "Je suis encore très motivé, beaucoup de choses me rendent heureux, j'ai encore quelques bonnes années devant moi, et je crois que mes meilleures années sont encore à venir. Evidemment, il serait facile pour moi de dire que je veux remporter un nouveau titre en Grand Chelem. Mais la réalité, c'est qu'ils sont très difficiles à remporter. Je vais simplement continuer à me préparer le mieux possible pour chaque tournoi, afin d'être compétitif pour gagner des titres", a conclu le numéro deux mondial. Verra-t-on Andy Murray vaincre l'indéboulonnable Novak Djokovic en finale à Paris ? Avant cela, les deux meilleurs joueurs au classement ATP fouleront l'ocre de Madrid pour viser un nouveau titre en Masters 1000.