Tennis. FFT - Benoît Paire : "Jouer la Coupe Davis, mon rêve"
Par Clémence LACOUR le 26/12/2016 à 17:28
Vidéo - Benoit Paire : "Je suis plutôt déconneur"
Benoît Paire a vécu une année cauchemardesque en 2016. Alors qu'en fin 2015, il était en pleine ascension, qu'on parlait de lui comme un possible sélectionnable en Coupe Davis, tout s'est délité petit à petit. L'Avignonnais s'est retrouvé dans le rôle du démon du tennis français. Un peu blessé en début d'année, il a petit à petit perdu confiance, et obtenu des résultats médiocres. 18e mondial le 1er janvier 2016, il est à présent 47e... Une vraie dégringolade. Oubliés le titre à Bastad (2015) et la finale à Tokyo (2015). Tout s'est mis à aller de travers. En 2017, le Français a mis au centre de sa préparation le mental et la boxe pour reconquérir les coeurs, et, peut-être un jour, porter les couleurs de la France en Coupe Davis. Un maître mot : le travail, la rigueur et le goût de l'effort et du dépassemnt de soi.
Faire de la Coupe Davis un objectif ? "Le maillot bleu, la Coupe Davis, ça compte beaucoup pour moi"
Dans Tennis Magazine, Benoît Paire est revenu sur le moment le plus douloureux de sa saison : les Jeux, où il a rempli le rôle du vilain petit canard, et son exclusion de l'Equipe de France : "Arnaud Di Pasquale [le DTN, NDLR) m'a imposé des règles avant même de me dire que c'était formidable d'être aux JO", a dit celui qui a reçu de nombreux blâmes pour s'être absenté du village olympique pour rejoindre Shy'm, sa compagne, au lieu de faire chambre commune avec Gilles Simon. "C'est la seule erreur que j'ai commise" rapportet-il à Tennis Magazine. "Il n'était peut-être pas très content de me voir sélectionné", poursuit-il. Il est vrai qu'à ce moment de l'année, dans ses déclarations, Paire ne donnait pas l'impression d'être fou de joie de jouer aux Jeux. Avant d'aller aux Jeux, certains auraient même préféré voir Lucas Pouille, le bosseur, le prodige montant, être sélectionné à sa place. A l'issue de ses deux matchs, le Sudiste avait déclaré "Je suis content de partir (...) Les Jeux olympiques, ce n'est pas comme on le croit", après sa défaite face à Fabio Fognini, déçu, furieux, exclu de l'Equipe de France et heureux de couper avec un cadre fédéral par trop contraignant selon lui.
Il avait beau avoir tenté de récupérer la situation en s'excusant platement pour sa sortie médiatique : "Je tiens à m’excuser de l’interprétation de certains de mes propos auprès de la France, des Français et de mes sponsors. J’aime les Jeux Olympiques et je suis très fier d’avoir pu porter les couleurs du maillot Français" , rien n'y avait fait. Pourtant, Benoît Paire l'assure à Tennis Magazine, l'équipe, la Coupe Davis, représenter la France, c'est important pour lui. "Je peux comprendre que les gens en aient déduit que je n'en avait rien à foutre des Jeux. Mais c'est complètement faux. Si j'avais été le n°1 Français, on aurait annulé ma suspension rapidement. Ce qui me fait de la peine, c'est qu'on me rend non sélectionnable en Coupe Davis jusqu'en février alors que le maillot bleu compte énormément pour moi. Mais bon, si je gagne l'Open d'Australie, tout peut changer" termine-t-il ensouriant.
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"Les boxeurs, s'ils se relâchent, ils en prennent une dans la tête. Il faut être à fond tout le temps, ce que je n'ai jamais vraiment fait"
C'est dans ce contexte difficile d'une année 2016 en déliquescence que Benoît Paire a fait venir à ses côtés Thierry Champion, un autre sudiste, afin de reprendre le bon chemin. Il a également fait entrer dans son staff Brahim Asloum, qui ne lui passe rien, et l'oblige à voir le court de tennis comme un ring de boxe. A ses côtés, le Mistral sudiste, souvent décrié pour ses coups de "pétole" (comme disent les marins) en pleine bataille, apprend à ne plus baisser les bras : "Les boxeurs, s'ils se relâchent, ils en prennent une dans la tête. Il faut être à fond tout le temps, ce que je n'ai jamais vraiment fait" a-t-il confié à Tennis Magazine.
L'objectif fixé par le coach tennis, Thierry Champion, c'est de se reconstruire, d'apprendre à se battre sur chaque balle. "Là où beaucoup auraient décidé de poser la raquette et d’arrêter la saison, lui a décidé de continuer, de se reconstruire, de mettre des choses en place avec un nouveau staff et surtout de montrer qui il est réellement", déclarait-il au moment de sa prise de fonction. Objectif avalisé par le boxeur, qui précisait à l'AFP : Je suis un peu son coach mental, mais aussi physique, car l'un ne va pas sans l'autre. Je connais un peu le tennis, mais je connais surtout le sport de haut niveau. Il y a de la frustration dans tous les sports. La différence, en tennis, c'est qu'il faut se battre sur tous les points. Il faut faire, il faut jouer. Il n'y a pas de petit ou de grand tournoi, il n'y a que le travail. Mettre son ego de côté, c'est le signe d'un champion."
nnn