Tennis. ATP - Ferrer revient sur sa carrière et parle de Paris
Par Kenny ROY le 18/11/2015 à 15:55
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A 33 ans, David Ferrer est toujours performant. Malgré son style basé sur le physique, le vétéran espagnol ne semble pas faiblir, comme en témoigne sa présence au Masters de Londres où il jouera ce mercredi soir face à Stan Wawrinka. S'exprimant pour des médias espagnols, dont le quotidien espagnol Marca, il est revenu sur ces quinze années sur le circuit ATP, durant lesquelles il s'est parfois senti seul. "Il y a du bon et du mauvais à être joueur de tennis. Parfois, j'aimerais avoir une équipe, me sentir soutenu sur le court, ne pas être seul. Mais d'un autre côté, la satisfaction personnelle qu'on tire des victoires est unique. En football ou dans tout autre sport collectif, ce n'est pas la même chose", assure Ferrer. Le 7ème joueur mondial a ensuite exprimé ses regrets sur le manque d'authenticité dans le monde du tennis, où les joueurs ont peur de dire ce qu'ils pensent. "Un athlète pense beaucoup et a un avis sur tout. Mais beaucoup de paroles peuvent être prises en dehors de leur contexte. Ce n'est donc pas étonnant qu'ils fassent attention et donc qu'il n'y ait jamais d'interview où on dépasse le cadre du sport", déplore-t-il, avant de préciser qu'il s'estime toutefois chanceux de faire du tennis. "Il y a des sports plus durs physiquement que le tennis, mais qui n'attirent pas autant les gens. Le sport est un business".
Plus jeune, Ferrer n'a pas toujours eu autant de recul, et estime être très différent aujourd'hui. "Je suis totalement différent. Je fais bien plus attention aux choses qui m'entourent. J'ai beaucoup changé, surtout à partir de 2008. Aujourd'hui, je suis plus stable mentalement, et au niveau du tennis, je pense que je fais la même chose, mais en mieux" explique Ferrer, qui avait atteint la 4ème place mondiale pour la première fois en 2008. S'il s'estime meilleur que jamais aujourd'hui, le joueur espagnol avait pourtant connu une saison compliquée l'année dernière (10ème mondial), marquée par sa séparation avec son coach de toujours, Javier Piles. "Forcément, j'ai eu besoin d'un peu de temps pour m'adapter à cela. Javier m'avait accompagné durant toute ma carrière, ça a été difficile. C'est comme une rupture amoureuse, impossible de se sentir bien le lendemain. Il faut du temps pour s'y faire. Désormais, je vois ça positivement", assure l'Espagnol.
David Ferrer s'est également exprimé sur des sujets plus graves, comme le dopage et les matchs truqués, de retour dans les discussions ces derniers jours après le scandale russe en athlétisme. "Un joueur qui se dope fausse le résultat de la compétition. Je pense que les paris truqués sont du même ordre. Souvent, cela se produit car les joueurs ne gagnent pas assez d'argent, mais ça n'est pas une excuse. Nous devons éradiquer cela", lance Ferrer. Enfin, il a tenu à revenir sur les attentats qui ont touché Paris vendredi dernier, et qui ont affecté le monde entier, y compris celui du sport. "Le terrorisme doit être éradiqué, car il n'a pas sa place dans notre monde. Mais cela vaut pour les deux camps. Pourquoi vend-t-on des armes ? Car cela rapporte de l'argent. En Syrie, il y a la guerre civile et des morts tous les jours. On en parle moins, car il y a peu d'intérêt pour ce genre de pays. Pour Paris, il y a eu une indignation collective, un peu comme pour le 11 septembre. Comment résoudre le problème ? Avec des bombes ? Bombarder Raqqa va résoudre le conflit ? De mon point de vue, même si c'est difficile, nous devrions faire le maximum pour atteindre la paix. Combattre la violence avec de la violence n'est pas la meilleure des solutions", conclut Ferrer.