Tennis. ATP - Grigor Dimitrov cette comète des courts de tennis
Par Clémence LACOUR le 25/06/2015 à 21:15
Une demi finale à défendre pour Grigor Dimitrov, qui risque, disions-nous précédemment, de passer du statut d'étoile montante du tennis à celui d'étoile filante. Le revers au Queen's cette année, alors qu'il en était le tenant du titre, ne met pas sens dessus dessous Grigor Dimitrov. Il continue une marche qu'il espère triomphante vers la voûte céleste du tennis mondial. Mais qui est le joueur Bulgare, le choucou de ces dames?
Du petit gars à la star
Feeling silly! #🚇 #londontube pic.twitter.com/Fb2YDGPReX
— Grigor Dimitrov (@GrigorDimitrov) 22 Juin 2015
Il a de bons souvenirs dans la capitale britannique, et il a confié ses souvenirs à Joe Shute, du Telegraph. "La première fois que j'ai joué au Quen's club, j'avais 17 ans et j'étais venu avec des amis. On dormait tout au bout de la "Northern Line", cette longue ligne de métro. J'avais personne pour m'encadrer, pas de coach, rien. Tous les matins à 6 heures, je prenais le métro. Ca me prenait plus d'une heure et demi pour rejoindre Barons Court, la sortie du métro. J'avais une carte de transport pour les touristes. J'étais juste un gars avec des raquettes dans un sac à dos qui écoutait de la musique.". C'était en 2008 et il jouait le tournoi junior. 6 ans plus tard, "Baby Federer" dévorait l'autre Suisse, Stan Wawrinka, alors n°3 mondial et s'offrait Féliciano Lopez en finale, au terme d'un duel à la Dumas sur le score de 6-7 7-6 7-6.
Quelques semaines plus tard à Wimbledon, Novak Djokovic, futur vainqueur du tournoi reconnaissait le petit Grigor comme l'un des siens: "J'ai joué contre une future star". Un futur "Rodgeur"? On le dit souvent. Tous deux affichent un jeu complet, séduisant, fait de relâchement, d'une large palette de coups, et de ce revers à une main, gage d'élégance. En bref, il a tout pour devenir un artiste de la raquette.
De la terre à la stratosphère
Hitting the sweet spot: Our exclusive interview with hotshot tennis star @GrigorDimitrov https://t.co/5gspMZw8Wr pic.twitter.com/tLbqDdjGlg
— Telegraph Magazine (@TelegraphMag) 5 Juin 2015
Un artiste bling-bling ? On pourrait le craindre, a priori. Un peu par jalousie peut-être. Une chose est sûre, le compagnon de Maria Sharapova aime bien les jolies choses. "J'ai une chance folle. Tout ce que j'ai, cela a été fait sur-mesure, juste pour moi. Depuis ma montre jusqu'à mon téléphone, tout a été personnalisé. J'aime bien que ce que je possède soit un modèle unique, original. Je comprends que cela me fasse passer pour un frimeur, mais c'est une facette de moi-même". Il a donc une garde-robe fournie et un garage plus fourni encore de belles voitures. Ca tombe bien, sa chérie est ambassadrice de Porsche et à ce qu'il paraît, elle lui en a offert une. On fait pire comme cadeau, non ? Il faut dire que ces deux jeunes premiers sont de grands romantiques, qui plus est. Pour les 28 ans de Maria Sharapova, il lui a offert un magnifique bouquet de roses. "Une fois, je lui en ai même offert 500 d'un coup". Espérons qu'elle ait eu un vase adapté.
Grigor Dimitrov a de quoi s'offrir ce qu'il souhaite, du haut de ses 5 millions de prize-money. En plus, les sponsors se l'arrachent: Adidas et Nike se sont disputés âprement l'honneur de l'habiller sur le court. Avec un contrat d'un million de dollars (selon Sportbuisnessdaily.com), c'est finalement Nike, qui voit en lui son ambassadeur auprès de la nouvelle génération, peut-être moins attirée par "papa" Federer, qui avait raflé la mise. En 2014, selon le magazine anglais Sports Pro, il était le 5e athlète le plus "marketable".
Les pieds sur terre malgré tout.
"J'ai toujours été un gars qui s'adapte facilement", a-t-il assuré au Télégraph. "Je n'ai jamais fait de caprices pour dormir à tel ou tel endroit ou m'entraîner sur tel ou tel court. C'est vrai, je peux m'offrir de belles voiture, une belle résidence, mais ce n'est pas ce qui me rend heureux. Bien sûr, là, je suis au top, je suis connu, j'ai plein de choses dans ce genre là. Mais quand tout s'arrête, et que l'argent ne tombe plus du ciel, qui se souvient de ton nom?"
Cette sagesse lui vient de son enfance. Sa mère jouait au volley, et son père enseignait le tennis. Lui, il est fils unique. La petite famille vivait à deux heures de route de Sofia, la capitale de la Bulgarie. "La richesse n'était pas du tout dans notre vocabulaire." he says. "Là où j'ai grandi, tout le monde était pauvre, et les obstacles étaient nombreux. C'était vraiment un lieu où il était difficile de vivre. Même marcher dans la rue, c'était difficile. Il y avait toujours des faits divers. C'était un lieu fait de crime et d'un environnement très instable."
Dans les contes de fées, il faut une bonne fée pour sauver le Petit Prince. "C'est incroyable, je me souviens comme si c'était hier du moment où j'ai touché la raquette pour la première fois. C'est mon père qui m'a tout appris. Ce n'était pas tous les jours facileSur le terrain, c'était pas mon père mais mon coach. Il m'a sorti plusieurs fois du terrain à cause de mon mauvais comportement. Il m'a traité comme les autres."
Et maintenant : passer de l'étoile filante à la star.
On prédit à Dimitrov un grand avenir. Mais pour devenir une vraie star de la raquette, gagner un Grand Chelem : "J'y pense depuis des années. Mais ce n'est pas facile de franchir cette marche et de coiffer tout le monde au poteau. Une fois que tu as trouvé la bonne formule pour gagner, les résultats viennent. C'est ce qu'il s'est passé pour Andy, par exemple, pour Novak et Rafa aussi. Ca se voit dans leurs yeux."
On lui souhaite donc de trouver l'étoile du berger qui l'aidera à passer de "Baby Federer" au trône du numéro 1 mondial.
Hello Earth! Can you hear me? #WakeUpPhilae
— Philae Lander (@Philae2014) 14 Juin 2015