Tennis. ATP/WTA - Twitter, Facebook : les joueurs et la critique
Par Clémence LACOUR le 02/10/2016 à 15:11
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Nombreuses sont les personnes à n'avoir pas la dent tendre avec le tennis actuel : asceptisé, lent, les nostalgiques Bjorn Borg ou John McEnroe sont légion. Pourtant, les personnalités atypiques - ou pas - de l'ATP ne cessent d'être critiquées, aux quatre coins du monde, aux quatre coins de la Toile, et parfois même insultées. Le tennis ne s'arrête jamais : en Asie, de Pékin à Tokyo, en Australie, de Sydney à Melbourne, en Europe, de Madrid à Londres en passant par Paris, en Amérique, de Rio pour les Jeux à New York, en Afrique, il se joue toujours quelque part un match de tennis. ATP, WTA ou ITF : le tennis, à l'image du monde, est globalisé et personne ne manque l'occasion de tirer à boulets rouges sur certains joueurs. Mais d'où proviennent ces diverses critiques, de quelle nature sont-elles et comment les joueurs y répondent-ils ?
Le réseau social : vices et vertus
Les réseaux sociaux, en effet, ont rapproché les joueurs des fans, mais ils sont ainsi également davantage en butte aux critiques houleuses des spectateurs, parfois déçus, mais également des parieurs désappointés. C'est également sur les réseaux sociaux que les problèmes d'arbitrage sont âprement discutés : les choix de Bernardes ou l'attitude de Novak Djokovic sur une balle litigieuses sont âprement discutés. La liberté de point de vue est reine. Tout possesseur de compte Twitter ou Facebook peut y aller de son petit mot d'encouragement ou de désencouragement, et les remarques hostiles, parfois, pleuvent, dénonçant les soupçons de dopage planant sur un Rafael Nadal, le manque de combativité d'un Fabio Fognini, blâmant l'attitude ou le manque de résultats d'un Benoît Paire. Parfois, les critques sur les réseaux sociaux émanent des joueurs eux-mêmes, comme entre Sergyi Stakhovsky et certains de ses collègues lors du débat sur l'égalité du prize-mney entre hommes et femmes. Si les fans supportent avec admiration leur joueurs favoris avec l'encre de leur clavier, les sifflets non plus ne s'élèvent plus simplement dans le stade : il s'écrivent, et sont même parfois de l'ordre de l'insulte. On se souvient des moqueries à l'encontre du physique de Marion Bartoli à longueur de tweets, lors de sa victoire à Wimbledon. Dustin Brown, sur son compte Twitter, déplorait ainsi ce vendredi le "vocabulaire" de certains haters, et prenait pour exemple un compte Twitter ostensiblement tourné contre Ruben Bemelmans et "élégamment" nommé : "Fuck Ruben Bemelmans". Devant cela, que faire ? Censurer les propos de l'internaute, qui parle parfois à tort, parfois à raison ? Dénoncer publiquement les rumeurs, et attaquer pour diffamation, comme l'a fait Rafael Nadal ? Philipp Bester, lui, lassé de se faire insulter sur les réseaux sociaux, en appelle à l'ATP.
How about some action on holding people like this accountable for their actions @facebook @ATPWorldTour @ITF_Tennis pic.twitter.com/pY0aSk0ckV
— Philip Bester (@Besterphilip) 29 septembre 2016
Les médias : les maux et le remède ?
Ah, les médias ! Ce sont les premiers à casser du sucre sur le dos des joueurs, à ce qu'il paraît. Les relations sont complexes, puisqu'ils peuvent être la source de la critique, mais également son remède. Quand Gaël Monfils, honni pour son attitude sur le court par John McEnroe qui commentatait pour ESPN sa demie pardue face à Novak Djokovic et sifflé par le Central de l'US Open, secoué sur les réseaux sociaux, fait son plaidoyer en conférence de presse, tous les journaux du monde le relaient et calment ainsi le jeu. Les rapports entre médias et joueurs font, certes, partie du spectacle. Nick Kyrgios, Bernard Tomic, par exemple ne manquent pas de s'amuser avec les réactions épidermiques que causent leur attitude, un rien déplacées. On aura tout su des frasques de Bernard Tomic, enfermé dans une prison aux Etats-Unis après un tapage dans un hôtel, et son jeune compatriote n'est pas du genre à cacher non plus sa mauvaise humeur : après un coup droit raté lors de son échauffement pour les barrages de la Coupe Davis, il déclarait : "Putains de photographes qui prennent toujours leurs photos quand il faut pas", et qui s'était ensuite montré ouvertement hostile en conférence de presse. Au petit jeu de la provoc' hors du court, certains joueurs sont de bons clients, et s'ensuit un petit jeu du chat et de la souris avec les médias. Il faut dire aussi que la presse relaie auprès des joueurs les questions gênantes du public. Les matchs truqués, le dopage : tous ces sujets sont traités par les médias, agaçant ainsi les joueurs. On voit ainsi Serena Williams décider de mettre fin à une interview, soit par gêne, soit par désir de conserver privées ses données de santé, après une question sur les révélations des hackers sur ses demandes de dérogation pour prendre certains produits a priori prohibés par l'ITF, ou Marin Cilic refuser de répondre à la télévision française après qu'un journaliste a évoqué les affaires de dopage l'ayant concernée en 2013-2014.
Comment répondre ?
La première réponse est donc, le silence. La seconde est la déclaration à la presse, comme l'a fait Gaël Monfils, en conférence, ou par l'interview et la dernière : le réseau social. Suspendue par la FFT à l'orée de l'US Open, c'est sur ses réseaux sociaux que Caroline Garcia a réagi. De même, face aux critiques des réseaux sociaux, c'est sur Twitter que Dustin Brown a fait part de son ébahissement devant le "vocabulaire intéressant" de certaines personnes. Quant à Nick Kyrgios, il avait choisi Instagram pour répondre aux "Mauvaises langues". Benoît Paire, par exemple, retweete ses soutiens et témoigne de sa reconnaissance en vers son équipe Autre solution : le terrain. Sifflé par le Central, Gaël Monfils n'avait-il pas ensuite pris le troisième set à Novak Djokovic, et les Françaises Caroline Garcia et Kristina Mladenvic, suspendues par leur fédération, n'avaient-elle pas conclu la séquence par une demi-finale à l'US Open ?