Tennis. Chronique Salliot - "Sharapova sur le 17 à Roland-Garros"
Par Grégoire DUEZ le 09/03/2017 à 12:10
Alors que son retour sur le circuit approche, le cas Maria Sharapova est loin de faire l’unanimité parmi ses « confrères ». Pour Roland-Garros, je suggère qu’on lui accorde une wild-card pour les qualifs. Si Mademoiselle le vaut bien.
Vidéo - Le jour où la carrière de Sharapova a pris un mauvais détour
Maria Sharapova sur le 17
Ca approche… Quoi donc ? Le Roger-Rafa d’Indian Wells ? Non, ce n’est pas le sujet. Vous n’y êtes pas. Le mercredi 26 avril, à Stuttgart, Maria Sharapova va effectuer son grand retour sur le circuit. Le Porsche Tennis Grand Prix a flirté avec les règlements pour offrir une entrée en lice à la Russe le mercredi soir, au lendemain de la fin de sa suspension. C’est habile et le record de journalistes accrédités sera battu. La suite est connue : Ion Tiriac et Sergio Palmieri, les patrons des tournois de Madrid et Rome lui ont déjà accordée une invitation. Pour Roland-Garros, épreuve du Grand Chelem régie par la Fédération Internationale, ça coince. Bernard Giudicelli, le nouveau président de la FFT – et vice-président de l’ITF – a déjà affirmé que « ce serait compliqué ». On comprend sa gêne. Il aurait d’ailleurs rencontré Maria Sharapova à Indian Wells. Le Corse n’est pas du genre à craquer sous le premier charme slave venu mais il se pose aussi les bonnes questions.
Une présence à double tranchant
Avoir la Russe – sacrée deux fois Porte d’Auteuil – dans son tableau, c’est l’assurance d’avoir un coup de boost pour son tournoi. A part Serena Williams, le tennis féminin manque de stars fiables. Se priver de Maria peut constituer une faute de goût en termes de business (attractivité, droits télés). Mais Bernard Giudicelli n’est pas sourd. Depuis quelques temps, les joueurs sont interrogés sur ce cas d’école. Andy Murray a été clair. On ne doit pas accorder de faveur à une fille qui a triché. Jo-Wilfried Tsonga a estimé hier en Californie qu’inviter Maria, c’était « comme donner une sucrerie à un enfant qui s’est mal comporté. » L’image est bien trouvée. L’Allemande Angélique Kerber, très politiquement correcte, a simplement remarqué que la présence de l’ex numéro un mondiale à Stuttgart privait une jeune allemande d’une wild-card. Bon, entre nous, l’argument ne vaut pas pour les Françaises. Le sujet est très sensible. Il y aura des pressions de toutes parts. Alors, je ne vois qu’une solution : accorder une wild-card à la Russe pour les qualifs. Si elle le veut – vaut – bien. On imagine volontiers sa réaction horrifiée à cette proposition « molle ». Mais en acceptant, Sharapova montrerait sa volonté de repartir en bas de l’échelle. On ferait la queue jusqu’au bois de Boulogne pour dénicher un ticket d’entrée. Sincèrement, Maria sur le 17, j’ai envie de voir ça. Pour l’image et pour le symbole.