Tennis. Coupe Davis - Laurendeau : "La France nous respecte"
Par Anne MAQUIGNON le 28/01/2016 à 16:11
Vidéo - Y. Noah : "On va se parler avec Gaël Monfils"
Le premier tour de la Coupe Davis entre la France et le Canada aura bien lieu, après diverses tergiversations, en Guadeloupe. Une destination qui a fait parfois provoqué des polémiques, notamment en France, et au sein de l'équipe de Yannick Noah. Martin Laurendeau, le capitaine de l'équipe canadienne de Coupe Davis, profite du beau parcours de Milos Raonic à l'Open d'Australie pour revenir sur ce choix. Un choix qu'il valide. Le capitaine a saisi aussi cette occasion pour nous confier tout le bien qu'il pensait du 14ème joueur mondial, finaliste de l'Open d'Australie 2016.
Comment vous pouvez expliquer cette confiance que Milos Raonic a en lui, ici à Melbourne, pour éliminer un à un ses adversaires ?
Il a eu une super bonne semaine à Brisbane. L'année démarre bien, il prend confiance. S'il était sorti au premier tour à Brisbane, je ne sais pas s'il serait si confiant ici, à Melbourne, mais comme tout va bien depuis le début de l'année, il a fait une super pré-saison, il est en super confiance, et puis les conditions sont bonnes ici donc c'est bien de le voir débuter l'année comme ça.
Vous le connaissez de puis longtemps. On lui prédit un destin de vainqueur de Grand Chelem. Ca parait presque inéxorable, inévitable. Vous le voyez comme ça aussi ? C'est un garçon très ambitieux...
Depuis qu'il a 12 ans, il veut être numéro un mondial. Il se voit gagner des Grand Chelem. C'es certain que les quatre premiers sont très difficiles à battre, c'est très difficile de se frayer une brèche à travers ses joueurs là. Son but à court/moyen terme c'est de se mettre en position et de se donner des opportunités, de se donner la chance de jouer contre eux, en quarts de finale, en demi-finales. Et à force de se mettre dans ces positions là, je suis convaincue qu'il va saisir une chance.
C'est un énorme travailleur, 10 heures par jour. Ca parait énorme, même pour nous les Français. c'est vraiment un super bosseur.
Il est très ambitieux, et très professionnel. Il est en mission de tout faire pour être le meilleur possible. Les Tops 4 sont comme ça. S'il veut faire partie de ceux-là, il faut adopter ce comportement là. Il a adopé cette attitude là il y a quelques années. C'est un travailleur acharné, il a énormément confiance en lui. C'est certain qu'avec un gros service comme ça, ça aide à avoir confiance, mais il travaille beaucoup tous les autres aspects de son jeu. Des fois, on ne voit pas Milos pendant quelques temps, puis quand on le revoit, il a amélioré des trucs. C'est la preuve de tout le travail qu'il met dans son jeu. Il joue de mieux en mieux, volleye de mieux en mieux, ses retours se sont stabilisés, il attaque avec plus de férocité, son servioce vollée est de plus en plus à point. Ca fait pas mal de trucs pour son adversaire à gérer.
Dernier mot sur la Guadeloupe. Vous savez que la France a eu du mal à trouver une ville. Ce sera finalement sur une île, la Guadeloupe. La terre battue est actuellement sur un bateau. Comment vous avez reçu cette destination exotique ?
La première chose qui m'est venue à l'idée, c'est que la France nous prend au sérieux, sinon elle ne se serait pas donner tout ce mal pour essayer de nous battre. Elle nous aurait joué dans une salle quelconque en France, ce serait moins compliqué. C'est un signal en notre direction, ils nous respectent, font beaucoup d'efforts pour nous mettre des batons dans les roues. Le reste, il faut composer avec, on a longtemps été dans des conditions semblabes. On est dans le groupe des Amériques, on a passé notre vie à se battre contre l'Argentine le Brésil, le Pérou, le Chili donc ça va être des conditions semblables. On a déjà vécu ça.
Et la Guadeloupe, vous connaissez ?
J'y ai joué un tournoi dans les années 80. Ca va être sympathique. Une île comme ça, les gens sont portés à la musique, à la fête, il va y avoir une bonne ambiance. Et puis c'est ça la Coupe Davis, c'est fun d'avoir des bonnes ambiances dans les stades, c'est ça qui motive les joueurs. On a déjà joué des Coupe Davis en Amérique du Sud où il y avait trois cents spectacteurs dans les gradins, dans un petit club quelconque donc, on aime bien quand il y a de l'action, quand les partisans se mêlent de la partie, c'est ce qui fait que la Coupe Davis, c'est très excitant à jouer.
Propos recueillis à Melbourne par la rédaction de Tennis Actu