Tennis. Coupe Davis - Patrice Hagelauer fait le portrait de Noah
Par Jonathan LARDY le 03/03/2016 à 19:35
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A quelques heures du lancement de la campagne des Bleus en Guadeloupe face au Canada, Patrice Hagelauer (ancien entraineur de Yannick Noah) a été joint par l'AFP afin de revenir sur l'impact de son ancien poulain auprès de ses troupes. Voici donc les vérités de l'ancien DTN :
Q: Quelle est la plus grande qualité de Yannick Noah en tant que capitaine ?
R: "Il sait s'adapter aux gens. Le plus bel exemple de cela, c'est ce qu'il a réussi à faire avec les filles en 1997 (victoire en Fed Cup). Il ne les connaissait pas très bien mais il a su trouver le bon discours. Il parlait même plus en anglais qu'en français avec Mary Pierce (qui a grandi aux États-Unis), car le message passait mieux. Yannick a le talent pour entrer dans l'esprit des gens. Il donne confiance. Mais pour lui, la confiance arrive aussi quand on est bien préparé. C'est pour cela qu'il aime organiser de longs stages où l'on travaille dur en amont de la compétition."
Q: A quoi lui servent ces périodes de préparation ?
R: "Il n'a jamais été un technicien. Ce n'est pas son truc de dire comment lancer la balle plus haut ou comment frapper un coup droit. L'important, c'est d'être avec les joueurs, de discuter avec eux et d'observer leur attitude à chaque seconde. Pour lui, si on joue avec son corps, on gagne avant tout avec son cœur. Il travaille beaucoup avec les joueurs pour éliminer les émotions négatives. Il fait en sorte de renforcer leur estime d'eux-mêmes. Il a en lui une sorte de force de conviction. Son discours est très fort et je pense que c'est ce qu'attendent les joueurs."
Q: C'est suffisant pour reconquérir la Coupe Davis ?
R: "Attention, Yannick n'est pas un magicien. Il pousse les gens à leur maximum mais ne les transforme pas non plus. Il va falloir que les joueurs se libèrent. J'ai confiance car je l'ai déjà vu libérer des joueurs très crispés. Après, c'est trop facile de critiquer cette génération (Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet, Gaël Monfils, Gilles Simon). Moi, je la trouve formidable. Les précédents joueurs comme Thierry Tulasne, Cédric Pioline ou Arnaud Boetsch avaient aussi de l'égo. Il faut seulement aller vers eux et bien les comprendre."