Tennis. Coupe Davis - Yannick Noah : "C'est un choc pour nous"
Par Thibault KARMALY le 15/09/2016 à 10:25
Vidéo - Le teaser des demi-finales de la Coupe Davis 2016
La nouvelle est tombée ce mercredi après-midi pour l'équipe de France : à l'instar de Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils a annoncé son forfait pour la demi-finale de Coupe Davis en Croatie, où se trouvent déjà les Bleus de Yannick Noah. En cause, des douleurs aux genoux. Richard Gasquet et Lucas Pouille devraient donc être titalurisés pour les matchs en simple, tandis que Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut assureront le double. "C'est un choc pour nous. On comptait sur notre demi-finaliste à l’US Open en plein forme", a notamment déclaré Noah devant la presse. Découvrez l'ensemble de ses déclarations ci-dessous.
Yannick..., Gaël ne se sera donc pas de la partie, est-ce gênant ?
Oui, c’est gênant. C’est très gênant. Il est arrivé tard et a pris une journée de récupération. L’idée, c’était qu’il tape tranquillement hier, qu’il pousse un peu aujourd’hui (mercredi) pour se mettre dans le match. Il s’est trouvé qu’hier (mardi), ça allait à l’échauffement et puis quand il est arrivé sur le court, il s’est plaint, il avait mal au genou. On a fait des tests hier soir (mardi) avec le docteur, mais ça n’allait pas très bien. On lui a donné sa matinée mais à midi, ça n’allait toujours pas. Donc, il fallait prendre une décision et à l’heure où on parle, il a dû partir. Du coup, Richard (Gasquet) a pris sa place. C’est un choc pour nous. On comptait sur notre demi-finaliste à l’US Open en plein forme. Mais on a beaucoup travaillé avec Richard. Il avait déjà beaucoup travaillé à Paris et là on l’a poussé pas mal. Richard est prêt. Faut relancer la dynamique parce que c’est un choc pour nous. Il faut qu’on s’adapte. Ca fait partie des aléas de la Coupe Davis.
Vous a-t-il prévenu que ça ne pourrait pas marcher ?
Oui, hier à midi. C’était surprenant, il avait l’air en forme et puis en rentrant à l’hôtel, il avait fait un faux mouvement. Il s’était fait mal à un genou.
"On a fait ce qu'on devait faire avec Richard (Gasquet). Il est prêt"
Êtes-vous déçu de ces forfaits ?
Je suis déçu parce que ce sont mes potes. Voilà il ne joue pas. Professionnellement, en tant que capitaine, je suis déçu de pas l’avoir dans mon équipe, lui qui est bon en Coupe Davis, qui sort d’une belle tournée, d’une demi-finale à l’US Open. Bien sûr je suis déçu mais je n’ai pas le temps de m’appesantir. Mon travail c’est d’envoyer de l’énergie. On a réglé ça rapidement. Ceux qui sont là sont prêts pour disputer la rencontre.
Un mot sur Richard Gasquet, qui devrait donc être numéro un ?
On a l'avantage de connaître très bien Richard. On connaît ses qualités, on sait qu'il faut parfois le pousser un peu. Je m'étais déjà fait à l'idée que Richard puisse entrer à tout moment en simple comme en double. En simple, ça lui permettra de l'aider à préparer les semaines qui vont suivre. On pourrait avoir besoin de lui en finale également. On a fait ce qu'il fallait avec lui. Her (mardi), il a fait une bonne séance sans pression, puis aujourd'hui (mercredi) une très bonne séance avec pression.
Dans la tête, Richard Gasquet vous semble-t-il prêt ?
Je ne sais pas ce qu'il y a dans ma tête, alors dans la tête des autres... (Rires). Il est prêt. On en a discuté. Je lui ai dit "Prépare-toi quand même psychologiquement", au cas où. Je n'y croyais pas mais finalement, on a bien fait.
"Lucas (Pouille) ne s'arrête pas là. Il essaie de voir plus loin"
Comment Lucas Pouille abordera-t-il la rencontre après son super US Open ?
Je pense qu'avant même que je commence à lui parler, il savait déjà très bien comment aborder le truc, il est en place. Sur ce coup là, il n'a pas eu besoin de moi. Il y a eu beaucoup d'attention et c'est normal. Il aurait été plus tranquille s'il avait paumé au deuxième tour (Rires). Mais c'est ce qui vient avec le succès. Il a fait un super tournoi, il a sorti un match de malade... Mais lui ne s'arrête pas là. Il essaie de voir plus loin. Il a des objectifs élevés. Pour lui ça reste une étape. Bon, il est adoré donc ça lui donne beaucoup de confiance, ce qui est bien. Mais il est toujours à l'écoute, son objectif c'est toujours de progresser.
Dans quel état de fraîcheur se trouvent Nicolas Mahut et Pierre-Hgues Herbert ?
Ils sont arrivés en demi-finales de l'US Open, après avoir fait les Jeux, le tout après une saison qui a été longue. Je ne vous rappelle pas la saison de malade qu'ils ont faite. Il y a eu un moment où ils étaient un peu fatigués. L'US Open leur a fait vraiment du bien.
"On a une équipe compacte. C’est ça notre force"
On est un peu des spécialistes des blessures en France, sommes-nous plus fragiles que les autres ?
Je ne pense pas, non. On a l'impression qu'ils sont fragiles parce qu'on les aime et on les regarde tout le temps. Mais si on regarde les autres équipes, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de défections aussi. Ca peut parfois être un problème physique, parfois c'est plus grave, des fois psychologique. Regardons notre parcours : il y a quand même un certain nombre d'équipes en face qui ont eu la trouille de nous, ou qui ont eu des problèmes physiques. La saison est très longue. Dans l'équipe d'en face (Croatie), il y a un joueur de simple qui a abandonné la semaine dernière. Donc oui, la saison va laisser des traces, elle est très fatigante.
La chance de la France, c’est donc qu’elle a vrai réservoir, elle peut puiser ?
Oui c’est sûr. On en parle depuis le début de cette aventure. La force de l’équipe, c’est qu’on a sept, huit joueurs : cinq, six joueurs de simple et deux équipes de double de haut niveau. C’est ça notre force. On a une équipe compacte. Si un ou deux joueurs font défaut, on a toujours une bonne équipe. Nous sommes tous concentrés sur notre objectif à 1000%, du n°1 au kiné. Tout le monde est concerné. On a envie de vivre ces moments le plus longtemps possible. La première rencontre, on a commencé avec le "fabulous four." Ensuite, Lucas et Pierre-Hughes ont connu leur première sélection. Donc un changement, mais toujours le même état d’esprit et l’espoir que tout cela crée une belle émulation. C'est le rêve d'un capitaine. Mais les saisons sont longues, les joueurs sont blessés, ils abandonnent. Ce sont ceux qui survivront qui gagneront. Donc on va se bagarrer, on va donner tout ce qu’on a et j’ai vraiment espoir qu’on gagne cette rencontre.