- Sur la controverse sur la désignation de la Guadeloupe pour disputer la Coupe Davis
Dominique Malcotti : « À titre personnel, je suis favorable à ce que tout le monde puisse organiser une manifestation. Les DOM-TOM font partie de la France donc il n'y a pas de raison pour que l'on n'y aille pas. Mais je fais partie des trois présidents de Ligue qui ont estimé que cela coûtait cher d'aller en Guadeloupe et qui n'y étaient pas favorables. Eu égard au coût et au contexte économique de ces départements, j'ai voté contre. Concernant le budget global de l'opération, les comptes ne sont pas totalement arrêtés et ne permettent pas de le définir. Le coût du déplacement fédéral est, lui, de 100.000 euros, ce qui n'est pas complètement aberrant par rapport à celui déboursé quand c'est en métropole. Cette histoire a en tout cas soulevé des polémiques médiatiques et a laissé des traces. »
- Sur les tensions à la Fédération et le licenciement du directeur général Gilbert Ysern
D. M. : « Sur le fond, je ne sais pas ce qui est reproché à Gilbert Ysern dans le détail. Nous n'avons eu que les explications du président (Jean Gachassin) et du secrétaire général (Bernard Giudicelli). Mais la majorité du bureau fédéral réprouve la violence avec laquelle cela s'est passé, ce qui ne correspond pas aux pratiques habituelles de la Fédération. Donc sur le fond, je n'ai pas d'opinion. Sur la forme, je ne suis pas d'accord avec Jean Gachassin et Bernard Giudicelli. La majorité du bureau a d'ailleurs fait part de sa réprobation en adressant un texte ès qualités au président. Je me démarque complètement de la manière employée et je réprouve le management actuel de notre président Jean Gachassin sur ce dossier particulier concernant Gilbert Ysern. »
- Sur la mise en cause de Jean Gachassin *
D. M. : « Mon sentiment profond est que je ne pense pas que Jean Gachassin se soit enrichi personnellement concernant ce qui lui est reproché. Et puis, jusqu'à ce que l'on prouve le contraire, on est innocent. C'est vrai que dans les médias, il reconnaît qu'il a peut-être fait preuve de maladresses, comme dans Midi Olympique où il a dit avoir peut-être été trop généreux avec des amis du rugby. Mais on connaît Jean, avec ses qualités et ses défauts. Et je ne l'accable pas. Je connais Jean, je ne le vois pas comme une personne qui s'est enrichie. Vouloir faire plaisir peut-être, s'enrichir personnellement je ne le crois pas. J'ai tendance à dire qu'il faut attendre que la procédure aille jusqu'au bout. »
- Sur l'image écornée de la Fédération française
D. M. : « Elle est bien réelle. Et la situation est aussi plus difficile avec nos sponsors, qu'ils soient nationaux ou internationaux. Cela m'inquiète, au moment où l'on est actuellement en renouvellement de contrats importants comme avec la BNP ou en renégociations avec France Télévisions et les télés internationales. Cela se double en plus avec nos difficultés de mener à bien nos projets sur Roland-Garros. Au fond de moi, je sais que l'on va y arriver. Mais la conjonction de toutes ces tensions n'est pas bonne. »
- Sur le climat pesant en perspective des élections en février 2017
D. M. : « Le climat est lourd et sera lourd. Il y a déjà trois candidatures qui se sont fait jour pour succéder à Jean Gachassin : Bernard Giudicelli (secrétaire général de la FFT), Jean-Pierre Dartevelle (vice-président délégué en charge du sport à la FFT), et Alexis Gramblat (vice-président du TC Paris). On risque d'avoir une sourde bataille car tous veulent représenter l'avenir de cette Fédération. Durant la campagne électorale, je ne vois pas la FFT regagner en sérénité. J'espère que dès les élections passées, le consensus qui a toujours prévalu dans cette fédération redeviendra de mise. »
- Sur sa position personnelle lors des prochaines élections
D. M. : « Premièrement, je privilégierai le candidat qui m'apparaîtra le plus à même de gérer le sportif au sein de la Fédération. Deuxièmement, je privilégierai le candidat et son équipe qui m'apparaissent les plus porteurs de valeurs nécessaires au sport comme l'éthique, le respect ou la saine émulation. Et troisièmement, je privilégierai les gens vers qui je suis plus attiré par une profonde amitié développée au fil du temps. Des gens qui m'ont démontré qu'ils ne changeaient pas d'idées au gré du temps, qui ont de l'ouverture d'esprit et qui ne pensent pas à une fédération technocratique. Fort de tout cela, je mentirais si je disais qu'actuellement je ne m'entends pas mieux avec Jean-Pierre Dartevelle qu'avec Bernard Giudicelli ou Alexis Gramblat. Et si on me le demande, je poursuivrais avec plaisir et dans un climat que j'espère apaisé ce qui a constitué une partie de mon engagement et de ma vie à un poste de responsabilités. »
- Sur son état d'esprit
D. M. : « Il me tarde que la période électorale soit terminée et que les affaires judiciaires soient purgées. Je le vis mal car cette belle fédération est écornée. Je vois que les gens en général ne font pas la distinction entre ce que l'on peut reprocher à certaines personnes et la gestion de l'entité dont je suis le trésorier général. La gestion de la FFT n'a jamais été remise en cause dans l'enquête des inspecteurs qui l'ont même citée en exemple. Il y a un amalgame qui est fait et j'en souffre. Même si je reste très fier du travail accompli à la Fédération. »
* Des perquisitions ont été menées au début du mois par les enquêteurs de l'office anticorruption de la direction centrale de la police judiciaire (OCLCIFF) au siège de la FFT, au domicile du président Jean Gachassin et dans une agence de voyages de Tarbes. Le parquet national financier (PNF), qui chapeaute les investigations, a précisé travailler sur deux volets : l'existence présumée « d'un système de revente occulte de billets à l'occasion des Internationaux de France » et les « conditions du marché de la rénovation et de l'agrandissement du stade Roland-Garros ».