Tennis. FFT - Guy Forget et le process du capitaine de Coupe Davis : "Ridicule"
Capitaine de l'Equipe de France de Coupe Davis entre 1999 et 2012, Guy Forget sera toujours lié aux Bleus. Forcément, l'ancien quatrième joueur mondial suit de très près l'actualité de l'équipe. Dans un long entretien accordé à Tennis Actu, l'ancien directeur de Roland-Garros et du Rolex Paris Masters a donné son avis sur le process de nomination du nouveau capitaine mis en place par la Fédération Française de Tennis. L'occasion également de parler du nouveau capitaine, Paul-Henri Mathieu. Notons que Guy Forget avait reçu un mail de l'assistance du président de la FFT, Gilles Moretton. Parti de la FFT en 2021 à cause d'un manque de communication avec la présidence, le consultant d'Amazon Prime Video ne se voyait bien évidemment pas postuler...
Vidéo - Guy Forget sur le process de la FFT
'Paul-Henri, qui est un garçon passionné et intelligent, va tout donner"
"Ils étaient beaucoup à prétendre… Je pense que pas mal de ces garçons auraient fait du bon boulot. C’est difficile de se projeter, car la plupart d’entre eux n’ont jamais été sélectionneur. Moi, mes deux premières années ont été difficiles. J’avais des garçons talentueux, mais pour certains égocentriques. J’ai commis des erreurs parfois. On n’est pas le copain quand on est sélectionneur. J’ai été bien meilleur capitaine quelques années plus tard. Paul-Henri, qui est un garçon passionné et intelligent, va tout donner, mais il va apprendre sur le tas et commettra des petites erreurs, c’est bien normal. Je n’ai aucun doute sur sa rigueur, le cœur et son professionnalisme. Je l’ai eu comme joueur, il a toujours tout donné. Il va amener toute cette rigueur, ce souci du détail."
"Laisser croire à 12 personnes qu’elles peuvent être capitaine, c’est idiot pour ne pas dire presque malhonnête"
Je vais peut-être froisser certaines personnes… Le process a été ridicule. Les joueurs ne choisissent pas le capitaine. Il y a une discussion, mais on ne peut pas nommer un capitaine qui n’est pas plébiscité par les joueurs. J’ai eu des capitaines avec qui je n’avais pas les meilleures relations, et ce n’étaient pas les meilleurs capitaines. Laisser croire à 12 personnes qu’elles peuvent être capitaine, c’est idiot pour ne pas dire presque malhonnête. J’ai reçu un mail de l’assistante du président pour éventuellement avoir un entretien. Je savais que j’avais peu de chances d’être retenu pour des raisons politiques. De plus, ce sont des joueurs que je connais moins bien. Je savais que beaucoup parmi les 12 autres avaient 0,0% de chance d’être nommés. Je n’ai pas compris l’idée de recevoir des candidats potentiels pour avoir leur vision… Non. On discute d’abord avec les joueurs en leur demandant une liste de capitaines possibles. Le DTN aurait pu suggérer des noms aussi. Et ensuite, convoquer ces personnes pour être entendues et ensuite adoubées par le COMEX. Marion Bartoli, Jo-Wilfried Tsonga... il y allait y avoir des problèmes politiques. Pourquoi mettre la charrue avant les bœufs ? Je trouvais inutile de rencontrer le président pour un poste où je n’avais aucune chance d’être retenu. On dit « pourquoi pas Tsonga, pourquoi pas Simon… ? ». En réalité, je pense que la FFT ne pensait qu’à deux ou trois noms au maximum."