Tennis. FFT - Incertitudes sur l'agrandissement de Roland-Garros
Par Clémence LACOUR le 01/02/2017 à 08:00
Vidéo - Le projet d'extension de Roland-Garros
Comme toute belle rose, Roland-Garros a son taillis de ronces : l'épineux dossier d'agrandissement du site, que la Fédération française de tennis (FFT) tente de mener à bien malgré les averses judiciaires. Le chantier avait débuté, puis avait été arrêté, avant de se poursuivre finalement, balloté entre les réclamations des associations écologistes, la famille Formigé, et les décisions judiciaires en faveur de la FFT, soutenue par la Mairie de Paris. Le 10 novembre dernier, le TGI avait déclaré irrecevable les revendications fondées sur le droit moral de la famille Formigé, et avait de ce fait validé le projet d'agrandissement sur les Serres d'Auteuil. Pourtant, avec la recommandation ce jeudi 19 janvier, d'annuler certains des permis de construires concédés à la FFT, les choses pourraient bouger à la Mairie. Explications.
Les soubressauts judiciaires se poursuivent...
Le jeudi 19 janvier, le rapporteur public a donc recommandé au Tribunal administratif l'annulation des permis de construire attribués à la Fédération française de tennis (FFT) pour étendre le stade de Roland-Garros sur une partie du jardin des Serres d'Auteuil et lui a recommandé de retenir les recours des associations de défense du patrimoine. Le Préfet aurait en effet autorisé la construction du nouveau court dans le jardin des serres d'Auteuil sur une parcelle inconstructible. Nuançant son propos, il avait rappelé que cette irrégularité avait déjà été repoussée à différents stades de l'instruction par le Tribunal administratif, la Commission administrative d'appel, ainsi que par le Conseil d'Etat, ce que le Jérémy Botton, directeur général de la FFT, a souligné pour appuyer les arguments de la FFT : "Si le TA suivait le rapporteur public, tout cela n'aurait comme conséquence qu'une nouvelle perte de temps lourde d'incidence pour Roland-Garros (image, impacts financiers, organisation du Tournoi)" avait-il confié dès le mercredi à La Voix du Nord. Cette recommandation avait pourtant redonné de l'espoir aux différentes associations : "La FFT veut faire croire que les tribunaux ont déjà écarté l'argument du rapporteur disant que le préfet d'Ile-de-France a signé illégalement le permis de construire puisqu'il n'a pas demandé préalablement le déclassement de la partie du jardin concernée. Ni le jugement de référé du TA du 24 mars ni l'avis du Conseil d'Etat du 3 octobre dernier ne portaient sur cette question", a ainsi clamé la porte-parole du Comité de soutien aux Serres d'Auteuil, Lise Bloch-Morhange.
Les élus de la ville de Paris sur le point de demander la suspension des travaux ?
On apprenait ce mardi matin dans les colonnes du journal Le Parisien que le dossier va à présent se réinviter sur la table du Conseil de Paris. Les écologistes vont en effet déposer un voeu pour que la Ville de Paris réclame la suspension des travaux tant que les procédures judiciaires sont en cours, et il semblerait qu'ils soient soutenus dans leur demande par les Centristes. Si les élus de droite s'ajoutent à ce petit grooupe, la Mairie de Paris pourrait dès lors être mise de nouveau en minorité et la FFT pourrait alors devoir affronter la défection au moins provisoire et partielle d'un de ses soutiens, qui est tant politique qui financier.
La question du financement
La FFT, en effet, attend de son partenaire une subvention de 20 millions d'euros, clarifiait Jérémy Botton ce 27 janvier à l'AFP après que le magazine Capital a diffusé sur son site internet une information selon laquelle la Mairie de Paris avait renoncé à cette subvention : "Nous comptons toujours sur la subvention promise par la Mairie de Paris et le fait qu'elle se porte garante à 50% sur l'emprunt. Pour nous il n'y a aucun obstacle juridique." Mais la Mairie de Paris, interrogée par La Croix, a nié : "La ville de Paris ne s'est jamais engagée contractuellement à fournir une subvention de 20 millions d'euros. Accorder aujourd'hui une telle subvention déséquilibrerait la convention entre la ville et la FFT au détriment de la ville", a souligné son porte-parole. Anne Hidalgo, toujours selon le site La Croix, a cependant adressé un courrier à Jean Gachassin, Président de la FFT, pour lui confirmer sa garantie et lui demander un plan de financement actualisé qui intègre l'emprunt de ces 20 millions d'euros, dont la ville sera garante pour moitié. Cette garantie sera proposée au vote en mars. Le projet global des travaux est chiffré entre 350 et 400 millions d'euros.