Tennis. FFT - Un débat pour la présidence FFT, analyse et replay
Par Nastassia DOBREMEZ le 02/12/2016 à 13:13
Vidéo - La présidence FFT : Dartevelle, Giudicelli, Gramblat
L'exercice était inédit. Un débat télévisé était organisé entre les trois candidats à la présidence de la Fédération Française de Tennis qui ont pour ambition de devenir le successeur de Jean Gachassin en février 2017. Ce sont donc Jean-Pierre Dartevelle, Bernard Giudicelli et Alexis Gramblat qui se sont affrontés en clair et en direct sur beIN Sports pendant près d'une heure et demie. Quatre thèmes ont ainsi été évoqués : Roland-Garros, le projet sportif que les trois hommes souhaitaient développer, l'image de la FFT, ternie par les affaires, et leur gouvernance s'ils étaient élus. Concernant le Grand Chelem parisien, Dartevelle, vice-président délégué à la FFT, a plaidé pour construire un "stade à dimension humaine, où il fera bon vivre". Giudicelli, actuel secrétaire général de la FFT, a parlé d'aménager "un jardin magnifique pour accueillir joueurs et spectateurs". Alexis Gramblat, avocat et vice président du Tennis Club de Paris, a rappelé que ce projet devait "se faire dans l'écoute et dans la concertation". "J'écoute les citoyens, je ne passe pas en force", a-t-il lancé, dans une attaque directe à ses deux adversaires. Et il ne s'est pas privé pour critiquer ses deux concurrents, qu'il juge responsables du mauvais bilan de la FFT. "Giudicelli a fait partie des instances, il ne peut pas tout dire", a-t-il notamment expliqué. Dartevelle a lui voulu défendre ce bilan qu'il "assume, avec ses bonnes choses et ses mauvaises choses".
Autre sujet abordé : le nombre de licenciés, qui ne cesse de diminuer. Pour enrayer cette chute, Giudicelli a milité pour "aller vers des outils qui amènent des gens dans les clubs, dans une volonté de promouvoir le tennis", précisant qu'il souhaite "dégager chaque année 20 millions d'euros pour favoriser le développement des clubs". Idée à laquelle Gramblat s'est opposé, regrettant "la paupérisation des clubs" : "L'argent ne redescend pas suffisamment", a-t-il ajouté.
Thème suivant, les résultats des Français et leur difficulté de gagner des titres majeurs : "Le système est en crise, il faut une réforme en profondeur, a estimé Giudicelli. Un enfant doit être repéré sur ses talents de compétiteur. Je veux offrir aux parents un contrat d'apprentissage. Dès 15 ans, son entraîneur sera son tuteur, jusqu'à son accès au circuit professionnel". Dartevelle a exprimé son désaccord : "En face de nous, se dresse une génération exceptionnelle. Dans le même temps, nous avons régulièrement dix garçons dans le Top 100, 4-5 dans le Top 30, est-ce une formation en crise ? Notre formation est louée à l'étranger, qu'on l'attaque de l'intérieur cela m'embête beaucoup". Et Gramblat d'approuver : "Respectons nos champions, on n'aura pas tout le temps quatre joueurs capables d'être top 10 en meme temps".
Enfin, les trois candidats ont dû expliquer quel président ils comptaient être s'ils étaient élus : Alexis Gramblat a attaqué d'emblée : "Je ne suis pas un coupeur de têtes contrairement à Giudicelli. Il a évincé Arnaud Clément brutalement, il a une blacklist. Je souhaite restaurer limage de la FFT, qu'elle devienne irréprochable. Notre Fédération a besoin de s'ouvrir, à des hommes de terrain, pas d'appareil". Giudicelli veut, lui, "s'inspirer du tennis d'en bas, qu'il inspire le tennis d'en haut. Faire gagner la France, c'est gagner plusieurs titres du Grand Chelem. Notre bilan sportif n'est pas bon, on doit se remettre en question". Dartevelle, dernier à s'exprimer "mais qui sera sûrement le premier en février" a conclu en disant qu'il sera "à la tête d'une fédération proche de ses clubs, humaine et exemplaire".