Tennis. IPTL - Une saison 2 pour briser encore plus les codes
Par Karl BOULLAND le 01/12/2015 à 20:26
Vidéo - L'IPTL : Arnaud Di Pasquale répond aux ambassadeurs FFT
En 2014, les Indian Aces de Roger Federer, Ana Ivanovic et Gaël Monfils s'adjugeaient la première édition de l'International Premier Tennis League (IPTL). Une première à la hauteur des attentes des organisateurs, avec la présence des plus grands joueurs de la planète et 106.000 tickets vendus au cours des quatre étapes de la compétition. Ce mercredi, l'édition 2016 de cette ligue exhibition débutera à Kobe au Japon, nouvelle ville ajoutée au calendrier, preuve que l'IPTL est encore en pleine expansion. Portée par sa nouvelle étape nippone, durant laquelle Kei Nishikori et sa nouvelle équipe des Japan Warriors focaliseront l'attention, la compétition fondée par l'excellentissime joueur de double Mahesh Bhupathi, compte bien honorer sa devise : "Break the code", en Français, "briser les règles".
Des nouveautés pour cette édition 2015
Cette nouvelle édition se déroulera du 2 au 20 décembre avec une finale le dimanche 20 à Singapour. Mais vous souvenez vous des règles de l'IPTL ? Le format si particulier de la compétition asiatique mérite une piqure de rappel. Deux équipes s’affrontent en cinq actes : un set pour un simple messieurs, un pour simple dames, un pour double messieurs, un pour un double mixte et un pour un simple de «légendes». L'équipe qui a remporté le plus de jeux au cours de ces cinq sets est déclarée vainqueur. Sous forme d'un mini championnat les quatre équipes engagées s'affrontaient tour à tour lors de l'année 2014 et engrangeaient des points pour terminer la compétition à la première place. En 2015, la donne sera différente puisque les deux premières équipes de ce championnat s'affronteront lors d'une finale pour garantir le suspense jusqu'à la dernière journée comme l'a expliqué Mahesh Bhupathi : "Le dernier jour du championnat sera consacré à la finale entre les deux équipes restantes. Elle aura lieu à Singapour. L'année dernière, les Indian Aces avaient déjà gagné le titre avant d'avoir participé à cette ultime journée donc elle perdait de son intérêt."
Autre nouveauté à faire son apparition, les joueurs ont eu l'obligation de s'engager dans l'une des équipes pour au moins deux saisons. "On voulait que les spectateurs associent les joueurs qu'ils soutiennent avec une équipe bien définie pendant une période de temps plus longue." Par conséquent, le numéro trois mondial Roger Federer a signé avec les UAE Royals pour deux ans. On notera également la présence de Kei Nishikori, facteur essentiel pour une compétition qui cible le marché asiatique, et celle de Rafael Nadal qui disputera pour la première fois l'IPTL sous les couleurs des Indian Aces.
L'IPTL, une affaire de gros sous
L'IPTL se remet donc déjà en question et cherche à s'améliorer dès sa deuxième édition, pour mieux se développer. Un développement qui n'irait pas dans le sens des petits tournois selon le Directeur général de la Fédération Française de Tennis, Gilbert Ysern qui s'inquiétait déjà l'année dernière du succès de la compétition asiatique dans des propos recueillis par nos confrères du Monde : "Quand un tennisman se voit proposer un million de dollars pour jouer une heure et demie dans une exhibition, il a tendance à trouver que la dotation des grands tournois n'est pas à la hauteur (...) il y a un risque que les joueurs considèrent que ça ne vaut plus la peine de jouer un certain nombre de tournois. Ce n’est pas tellement la situation des Grands Chelems qui me préoccupe, ils ont des arguments mais celle des tournois traditionnels comme Marseille ou d’autres qui ne peuvent plus se payer les joueurs au tarif auquel les agents les affichent." Il faut dire que l'IPTL offre tout de même un prize-money de 1,5 million de dollars, pour une compétition sans pression et sans enjeux qui ressemblent parfois plus à un bêtisier qu'à un match de tennis.
A ce prize-money initial s'ajoutent des primes pour chacun des joueurs allant de 500.000€ à 1.000.000€. En 2014, Roger Federer avait empoché le million pour une rencontre disputée, tandis que Jo-Wilfried Tsonga raflait le même butin pour trois matchs. Mis bout à bout on estime les bonus perçus par les joueurs à 15 millions par franchise, soit 60 millions d'euros au total pour l'édition 2014. Cette année avec l'apparition d'une nouvelle franchise et la participation de Rafael Nadal, l'addition pourrait encore augmenter. Mais en 2014, grace aux sponsors et aux recettes engrangées par les droits TV, l'IPTL a engrangé des bénéfices et gagné 2,6 millions de dollars pour sa première édition. La compétition par équipes a également été diffusée dans 75 pays et vue par plus de 350 millions de personnes, comme quoi, l'IPTL semble partie pour s'installer longtemps dans le paysage tennistique.
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— Daniela Dolce (@dolce_daniela) 12 Avril 2015