Tennis. ITW - Andy Murray : "Une fois sur le court, tout va bien"
Par Thibault KARMALY le 05/11/2016 à 10:48
Vidéo - BNPPM - Murray : "J'étais nerveux en début de match"
Andy Murray n'est plus qu'à une victoire de devenir le nouveau numéro un mondial. Après la défaite de Novak Djokovic face à Marin Cilic (28 ans, 10e) en quarts de finale du BNP Paribas Masters, le Britannique s'est qualifié pour les demi-finales aux dépens de Tomas Berdych (7-6(9), 7-5) et deviendra le nouveau patron du circuit mondial s'il atteint la finale à Paris. De passage en salle de presse à l'issue de sa victoire, Andy Murray est notamment revenu sur le tie-break du premier set, où il a été mené 6-1 par le Tchèque avant de sauver 7 balles de set pour finalement empocher la manche. "Si j'étais nerveux à cause de la défaite de Novak Djokovic ? Oui, certainement, il y avait plus de tension qu'au début de la semaine", a notamment confié le Britannique. L'intégralité de sa conférence de presse retranscrite ci-dessous.
Andy, il y a eu des moments où vous aviez l'air préoccupé, notamment dans le tie-break. Ce match a été difficile.
Oui. À ce moment-là du match, il y avait encore un long chemin à parcourir. À ce moment-là, je ne m'attendais pas à gagner ce premier set. Je n'avais pas eu de balle de break contre moi. Il n'y a eu que des jeux de service où on est arrivé à égalité et je menais à ce moment-là. Il fallait arriver à mieux retourner. Dans le deuxième set, au début, j'ai réussi beaucoup plus de retours et à partir de là, je me suis senti plus à l'aise.
Dans le tie-break vous étiez mené 6-1, faut-il une force mentale pour arriver à penser que l'on peut revenir ? La plupart des joueurs ont plutôt tendance à renoncer.
Je ne pense pas que les joueurs renoncent à 6-1, mais il est difficile de gagner le set quand on est mené dans le tie-break. Il faut jouer chaque point au fur et à mesure et quand de 6-1 on arrive à remonter à 6-4, à ce moment l'adversaire devient plus tendu. Je crois qu'il a fait des erreurs à ce stade-là. J'ai pu capitaliser sur ses erreurs. Même à 6 partout, cela aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre. Je suis resté très régulier et constant. Je méritais de gagner ce set.
Après avoir vu Novak perdre contre Cilic, vous avez eu la sensation qu'il y avait plus que la simple victoire en jeu ce soir ?
Oui, certainement. Il y avait plus de tension qu'au début de la semaine. Mais une fois sur le court, je n'ai pas senti la différence avec les autres matches. C'était un match que je voulais gagner comme je voulais gagner les autres. On verra demain. Je pense que ce sera pareil, je n'ai jamais vécu cette position. Je suis assez tendu avant le match mais une fois sur le court, tout va bien. Cela m'aide beaucoup de ne pas être gêné par la tension.
Demain, ce sera un match très important, ce sera presque comme une finale. Vous le sentez bien ?
Ce serait super évidemment si j'arrivais à devenir n° 1 mondial cette semaine mais ce n'était pas l'objectif au début de la semaine. Ce n'était même pas mon objectif il y a deux ou trois semaines. Arriver à la position n° 1 ne dépend pas d'un seul match. On le fait avec du travail toute l'année. Si cela ne se produit pas demain, cela pourra se produire dans quelques mois. Je pensais d'ailleurs y arriver plutôt dans quelques mois. Si c'est cette semaine tant mieux mais je ne vais pas m'ajouter de la pression cette semaine, parce que je voudrais surtout m'assurer d'avoir l'occasion de le faire à l'avenir mais pas forcément demain.
Vu les circonstances, vous êtes déçu de ne pas rencontrer Novak à Paris ?
Si cela avait été le cas, je n'aurais pas pu devenir n° 1 mondial cette semaine. Il aurait à ce moment-là préservé son classement. En tout cas, chaque fois que l'on joue l'un contre l'autre, ce sont des matchs dont on se souvient. Chaque fois que j'en sors, je sais que j'ai joué contre le meilleur joueur mondial. Ce n'est pas seulement le n° 1 mondial, c'est un très grand joueur qui n'a jamais aussi bien joué, comme Roger et Nadal. Je me souviens de ces matchs quand je joue contre ces joueurs. Ces matches ont tous été importants pour ma carrière : les finales de Grand Chelem, les J.O.
Gilles Simon a dit que ce serait une récompense pour vous après votre patience. Qu'est-ce que cela signifierait pour vous être n° 1 mondial par opposition à gagner un Grand Chelem ?
Ce sera différent. On travaille déjà pour arriver à gagner un Grand Chelem. Il m'a fallu longtemps pour y arriver. Être en position n° 1 représente 12 mois de travail régulier. Je n'ai jamais fait ça dans ma carrière. J'ai réussi dans ma carrière à être régulier pendant quelques mois et après je baissais de niveau. C'est comme le mois de mars, mais par contre je n'aurais pas pu faire beaucoup mieux que ce que j'ai fait. Les matchs que j'ai perdus, à l'US Open ou la Coupe Davis, auraient pu basculer autrement. Je me suis mis en position de pouvoir rester régulier, de pouvoir préserver ma concentration sur de longues périodes. J'en suis heureux.
Bien sûr vous connaissez le tennis de manière encyclopédique, avez-vous vu un joueur qui est devenu n° 1 avant votre époque ? Historiquement vous avez regardé en arrière ?
Non pas spécialement. Je connais à peu près les joueurs qui ont été n° 1 mais ces derniers mois, je n'ai pas regardé particulièrement. Je ne crois pas que cela m'aiderait à me motiver plus que je ne le suis déjà. Au contraire, cela pourrait plutôt me déconcentrer. Je n'ai pas regardé.