Tennis. ITW - Novak Djokovic : "Murray mérite d'être n°1 mondial"
Par Thibault KARMALY & Emmanuel POTIRON le 04/11/2016 à 20:17
Vidéo - Novak Djokovic après sa défaite ce vendredi à Bercy !
Novak Djokovic, le tenant du titre, éliminé dès les quarts de finale de ce BNP Paribas Masters de Paris-Bercy. Forcément en salle de presse, il était attendu pour évoquer ce match perdu contre Marin Cilic, sa rivalité avec Andy Murray, sa place de numéro un mondial plus que jamais en danger. Djokovic pince sans rire lorsqu'on lui a demandé s'il allait regardé les matches d'Andy Murray à Paris : "Bien sûr, je vais rester encore quelques jours ici à Paris et à Bercy pour regarder tous les matches et je vais laisser mon fils à la maison."
Novak, vous avez bataillé dur pour revenir dans ce match, vous meniez 5-4 dans le deuxième set, que s’est-il passé ?
Il faut féliciter Marin, il en a le mérite, il a mieux joué aujourd'hui et il méritait cette victoire. Je n'étais pas au niveau que j'aurais dû avoir, j'aurais pu mieux faire certaines choses. Dans ces circonstances particulières et avec ce niveau de jeu, j'étais quand même en bonne position de gagner ce match au troisième set mais j'ai fait deux doubles fautes. Dans les moments importants, je n'ai pas pu réussir le coup qu'il fallait. C'est lui qui a mérité cette victoire.
Vous et Andy êtes des rivaux depuis très longtemps. Que ressentez-vous actuellement puisqu'il va occuper le poste que vous occupez depuis 122 semaines ?
Il est effectivement en très bonne position pour réussir à être numéro 1 et il le mérite certainement. Il n'y a aucun doute. J'ai beaucoup de respect pour ce qu'il a réalisé. Nous nous connaissons depuis très longtemps, depuis le début. La première fois que l'on a joué l'un contre l'autre, nous avions 11 ans je crois. C'est magnifique de voir à quel point il a réussi à améliorer son niveau depuis les 12 derniers mois. C'est extraordinaire. Il mérite vraiment la position qu'il a actuellement.
Avez-vous des objectifs précis en termes de titres que vous voulez gagner ou de classement ? Vous voulez redevenir numéro 1 ?
Je ne suis pas le seul joueur au monde qui veut gagner quand il arrive sur le court. Ce serait manquer de respect à l'égard des autres joueurs si je ne parlais que de moi ou d'Andy. Vous avez des joueurs comme Cilic ou Wawrinka qui poussent juste derrière et qui se battent. C'est ça le sport en fait. On ne peut pas s'attendre à gagner en permanence. Vous me parlez d'avenir, cela ne dépend pas que de moi. Je vais essayer de jouer à ce niveau aussi longtemps que je sens que c'est possible. Voilà ce que je prévois pour l'avenir.
Vous allez regarder le match d'Andy et demain ?
Je vais effectivement rester encore quelques jours ici pour regarder tous les matches. Je vais laisser mon fils à la maison (Ironique).
C'est important pour vous personnellement de récupérer ce poste de numéro 1 avant la fin de l'année ?
Il faut d'abord que je réussisse à retrouver cet état d'esprit qui me permet d'être performant match après match. Je n'ai pas réussi à retrouver ce niveau depuis deux mois à peu près. Là encore, il faut que j'arrive à récupérer ça. Je l'ai dit, beaucoup de choses se sont passées. J'ai vécu beaucoup d'émotions. Beaucoup de choses se sont passées physiquement aussi pour moi au cours des deux dernières années. Je suis bien sûr très heureux de mes résultats, notamment en Grand Chelem cette année, mais cela a pris beaucoup de mon énergie. Cela a peut-être soulevé des questions et remis les choses en perspective. Je suis un peu dans cette phase en ce moment. Il va falloir un certain temps pour me débarrasser de tout cela. En tout cas, je suis présent et pense être dans la bonne voie. Je suis dans un meilleur état d'esprit que je ne l'étais récemment. Je ne pense pas plus loin que ça pour l'instant.
Vous avez le même problème physique qu'à New-York. Vous l'avez senti aujourd'hui. Ce sera un problème pour Londres ?
Quand on essaie de réparer une blessure trop vite, ce n'est jamais bon. En tant que sportif, on est dans des circonstances où parfois il faut trouver des solutions rapides. Effectivement, cela m'a un peu dérangé notamment au niveau de mon service. Mais c'est comme ça, je ne suis pas le seul qui a des douleurs. Cela fait partie du jeu, je crois, du sport professionnel.
Pensez-vous qu'il est raisonnable de penser que votre victoire à Roland-Garros est responsable de votre baisse de forme dans cette deuxième moitié de saison ?
Non, je ne vois pas les choses comme ça. Pour moi, Roland-Garros est l'un des plus beaux moments que j'ai vécu sur un court de tennis dans ma vie. C'est comme ça que je m'en souviendrai. Je n'avais pas gagné Roland-Garros auparavant dans ma carrière. Je ne savais pas comment j'allais me sentir après. C'était beaucoup d'émotions. Beaucoup de choses se sont passées, j’ai eu beaucoup de sensations à ce moment-là. La fierté, la satisfaction, du succès que j'ai eu avec mon équipe mais c'était en même temps épuisant. Cela devait arriver que je passe par cette phase. J'ai réfléchi, j’ai joué au plus haut niveau possible pendant un certain temps. Maintenant il est normal d'avoir une baisse de régime. Je ne suis pas trop inquiet pour mon avenir. Je vis le moment présent, rien ne plus.
Vous avez dit que vous alliez peut-être redéfinir votre approche. Cela pourrait-il impliquer des changements dans votre équipe ou pas ?
C'est un peu trop tôt pour en parler. L'équipe qui est là est là. On verra ce qui se passera pour l'année prochaine.