Tennis. ITW - Arthur Cazaux : "Je m'imagine voir Rafa Nadal en face du court"
Par Alexandre HERCHEUX le 15/05/2021 à 11:59
Arthur Cazaux a réalisé un joli coup à Madrid au début du mois de mai. Agé de seulement 18 ans, le finaliste de l'Open d'Australie Junior 2020 a rendu honneur à sa wild-card qualifs au Masters 1000 de Madrid en dégommant Sebastian Korda, 65e mondial. 603e à l'ATP avant cela, le Montpellierain a puni l'Américain 7-6, 6-4 avant de tomber la tête haute face à Alexei Popyrin, 77e mondial (7-5, 7-6). Peu expérimenté chez les pros, celui qui est désormais 518e mondial place a acquis énormément d'expérience durant ce seul week-end et a surtout démontré qu'il avait un haut potentiel. Fan de Rafael Nadal, le Tricolore a pu croiser son idole tous les matins et l'observer au travail. Au micro de Tennis Actu, Arthur est revenu sur sa perf' madrilène, ses ambitions à Roland et ses objectifs pour la fin d'année. Et pourquoi pas défier Rafael Nadal Porte d'Auteuil en juin prochain...
Vidéo - Le Mag Tennis Actu avec Arthur Cazaux
"C’est un peu le monde dont je rêve depuis tout petit"
Arthur, comment vas-tu ? J’imagine que tu as le moral après tes bonnes qualifs au Masters 1000 de Madrid ?
Ça va super ! J’ai eu deux matchs encourageants aux qualifs de Madrid. Une victoire contre Korda, mon premier top 100 et une défaite accrochée contre Popyrin. Je suis resté sur place et j’ai pu m’entraîner avec les meilleurs mondiaux. C’est incroyable de faire des sessions comme ça avec eux.
Tu as eu l’impression de plonger dans un autre monde ?
C’est un peu le monde dont je rêve depuis tout petit. C’est un objectif. Pouvoir connaître cette atmosphère, c’est positif. On peut en tirer beaucoup de choses.
Tu t’es entraîné avec Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime. As-tu été impressionné ?
Pas vraiment impressionné mais surtout content d’être là. Après, forcément, ça change du niveau Future et Challenger. J’étais plutôt à l’aise, je me suis bien entrainé avec eux. C’était vraiment cool.
"Je n’ai pas tapé la discute avec Rafael Nadal mais ça fait plaisir de le voir comme ça"
As-tu croisé Nadal ? C’est ton idole je crois…
Je le croisais tous les matins en salle de muscu. Je l’ai croisé plusieurs fois, je n’ai pas tapé la discute mais ça fait plaisir de le voir comme ça. (sourire) C’est marrant de voir tous les joueurs que l’on voit à la télé faire leur routine.
Il y a le court, mais aussi tout ce que tu as pu observer autour ?
Oui exactement ! Ça a été une expérience riche en tout point. J’ai pu échanger avec d’autres joueurs. Quand j’ai joué avec Auger-Aliassime, Toni Nadal était ouvert à la discussion, c’est un super mec.
Comment as-tu géré ton week-end ? J’imagine que tu as été très sollicité.
Avant le tournoi, je m’étais bien préparé mentalement. Je savais que j’aurais des matchs compliqués. Je n’ai pas eu de complexe malgré mon classement. J’ai eu pas mal de messages. Dès que j’ai ouvert mon téléphone, j’ai vu toutes les notifications. Je me suis dit que j’allais couper et juste répondre à mes amis et la famille. C’était la meilleure chose à faire. J’ai répondu à tout le monde après.
"Je ne sais pas si on peut appeler ça un cap car ce n’était qu’un match"
Là tu as battu Seb Korda, 65e, gêné Popyrin, intéressant cette semaine. C’est un beau cap de franchi ?
Je ne sais pas si on peut appeler ça un cap car ce n’était qu’un match. C’est une victoire importante qui va me servir pour la suite. On ne peut pas appeler ça un cap. C’est sûr que ça me servira.
Depuis ta finale à Melbourne, tout s’enchaîne plutôt bien, avec ton premier titre, le top 500 s’approche, tu as battu un top 100, quel est la prochaine étape et les prochains grands objectifs ?
Ça va être gagner un Challenger. Des étapes aussi en termes de classement. Me rapprocher de la 300e place. Me rapprocher des qualifs de Grand Chelem pour la suite. Le gros objectif là, c’est Roland qui approche. Essayer d’aller le plus loin possible tout simplement.
J’imagine que travailler avec Boris Vallejo, ça aide aussi. Ancien coach de Cilic notamment, il doit avoir de précieux conseils ?
Oui, il a une super expérience du circuit professionnel. Il a beaucoup de conseils qui m’aident sur le court ou en dehors. Comment gérer les moments off, etc… Quand on gagne sur le circuit ATP, on a plus de sollicitations donc ses conseils m’aident beaucoup.
Arthur Cazaux, après sa défaite en finale de l'Open d'Australie Juniors 2020
"Jouer Nadal, je l'ai imaginé beaucoup de fois"
Roland approche. Comment vois-tu le tournoi ? Tu étais wild card qualifs l’an dernier, tu espères le tableau cette année ?
Non, je n’espère rien du tout. Si j’ai une invitation c’est déjà très bien ! Je veux aller le plus loin possible. Je sais que j’ai les capacités de produire un bon tennis, d'accrocher des bons mecs. Jouer mon jeu, respecter mon identité de jeu et on verra.
Est-ce que Madrid change tes attentes à Roland ?
Avant, je ne doutais pas. J’avais fait une prépa foncière avec quelques-uns des meilleurs Français. J’ai bien progressé et je voyais à l’entrainement que je pouvais avoir un bon niveau de jeu. Là forcément, ça me conforte dans ce que je pensais. Ça va m’aider pour la suite mais pas que forcément Roland.
A Roland, tu préférerais jouer un top player ou avoir un tirage plus favorable ?
Pfff… Franchement, je n’attache pas d’importance à ça. Je n’ai pas de préférence. Que ce soit contre un mec 200e ou un 3e mondial, je rentre sur le court pour gagner. Forcément, contre un grand joueur, ce sera plus dur. Je ne réponds pas trop à la question mais je n’ai pas de préférence.
Jouer Nadal, tu l’as imaginé ?
Oui ! Beaucoup de fois ! Quand j’étais petit ou même maintenant. Je m’imagine le voir en face du court. Le jouer en match, ce serait une belle expérience. Là, j’ai touché un peu du doigt durant ma semaine sur le circuit ATP. Ça donne envie d’atteindre ce niveau-là mais j’ai encore du travail et du chemin pour jouer Nadal.
Arthur Cazaux au micro de Tennis Actu à Roland-Garros Juniors 2019
"Les qualifs de l'Open d'Australie 2022, c’est un gros objectif"
A quoi ressemblerait une année 2021 réussi ?
Continuer à progresser. Monter au classement ATP, essayer d’être top 300 en fin d’année et en termes de titre on verra ce que je fais sur le circuit Challenger et Future.
Gagner ta place pour les qualifs de l’Open d’Australie 2022, c’est un rêve ?
Oui, c’est un gros objectif. Être dans le top 250, ça voudrait dire que j’ai fait de bons résultats donc ce serait un bel objectif.