Tennis. ITW - Caroline Garcia : "On en aurait parlé des tenues"
Par Clémence LACOUR le 04/09/2016 à 10:47
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Caroline Garcia, battue sèchement par Agnieszka Radwanska, n'a pas caché sa déception et sa frustration en conférence de presse. Très gênée par le jeu de la Polonaise, elle n'a jamais eu son mot à dire et quitte l'US Open en simple sur un troisième tour. Pas de deuxième semaine, donc, même si cela reste son meilleur résultat à New York. Depuis 1981, jamais la France n'avait connu pareille vaudéroute. Pourtant, en Fed Cup, les Bleues joueront la finale... De quoi soulever des interrogations. Pour ce qui est du double, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic seront bien en huitièmes, dans leur tenue dépareillée en guise de petit pied de nez lancé à la polémique de Rio, et à la suspension de l'Equipe de France, et retrouveront une vieille connaissance, Heri Hozumi, la Japonaise qui fut leur bourreau à Rio.
Alors ce match, Caroline Garcia, ce n'était pas terrible ?
Agnieszka Radwanska, elle fait toujours son match, tu t'y attends elle fait peu de fautes, du début à la fin, c'est à toi de faire le jeu. J'ai bien commencé, les trois premiers jeux étaient bons, mais après il y a eu trop de fautes. Je n'avais pas le bon timing, je n'étais pas bien placée. J'ai pris je ne sais combien de jeux d'affilée. C'est dommage, après deux bons matchs. Il y avait eu quelques petits passages à vide, mais c'était plutôt solide et avec une bonne intensité. Là, ce n'était pas à la hauteur. Je pense que son jeu y est pour beaucoup. Elle te donne très peu de rythme, je ne peux pas m'appuyer sur sa balle, je dois bien me placer à chaque fois et que je remette tout dans la balle pour pouvoir la déborder. Et elle est dure à déborder. Ca demande beaucoup d'énergie et je n'ai pas réussi à être suffisamemment précise dans mon placement pour tout le temps être précise, du début à la fin du match.
Avez-vous dépensé trop d'énergie sur le match précédent, où vous avez dû remonter d'un handicap sérieux ?
Non, je me sentais bien sur le terrain. Mentalement, j'étais là au début, mais après je suis sortie. Physiquement j'étais bien mais je n'ai pas réussi à garder cette intensité que j'avais eue. Avec son jeu, ce n'est pas facile. Elle prend la balle tôt, mais les balles, elles sont molles, c'est une balle que tu as rarement sur le circuit.
C'est paradoxal : le tennis féminin français n'a pas eu de très grands résultats cette année, puisqu'aucune joueuse n'est parvenue en deuxième semaine ici, alors que vous êtes en finale de la Fed Cup. Comment l'expliquez-vous ?
Je ne sais pas. Aucune idée. Je ne préfère pas le système de la Fed Cup à celui des Grands Chelems. Les matchs en Grand Chelem, ce sont des matchs difficiles. La Fed Cup, c'est un principe différent. On a joué l'Italie, et on a toutestrès bien joué. Contre la Hollande, où c'est le double décisif ça se joue à rien... Kiki Bertens a failli nous mettre dehors à elle toute seule. On est en finale car on a une équipe soudée. Individuellement, on a fait de bonnes performances aussi. Pour ma part, en Grand Chelem, il y a des tournois où je n'ai pas aussi bien joué que je le peux, ni aussi bien que je l'ai fait en Fed Cup, et ça, tu le payes tout de suite, vu le niveau de jeu qui est là.
Autre paradoxe : vous venez de perdre là, mais comme c'est votre meilleure performance à l'US Open, vous allez connaître le meilleur classement de votre carrière dans quelques jours.
Quand je verrai le classement je serai contente, mais pour aujourd'hui, je suis frustrée et déçue de ma performance. Tu veux toujours viser plus haut. Quand tu es pour la première fois au 3e tour, tu veux viser les huitièmes de finale. Là, je ne peux pas en retirer grand chose, je n'ai pas du tout livré pleinement mon potentiel.
Quand il y en a plus, il y en a encore : le double, c'est l'avantage de se remettre dans la compétition ?
Oui, mais bon, nous ne sommes qu'au troisième tour, ça va pas m'aider aujourd'hui. On a fait un match solide, même si ce n'est jamais facile de revenir sur le terrain. On a eu pas mal de balles de break à sauver, mais on a été bien présentes du début à la fin du match et on a fait de bonnes choses.
Pour effacer le souvenir de Rio peut-être ?
Même si on joue bien ici, Rio, ça restera un échec. On est concentrées sur le présent, on a appris de nos erreurs passées. On n'avait pas fait un bon match. On apprend, on essaye de faire mieux à chaque match.
Vous allez recroiser Hozumi, contre laquelle vous avez perdu ce fameux double à Rio... Ce sera l'occasion d'exorciser ?
Oh, je ne suis plus à ça près. Là, on connaît l'une des deux joueuses, on ne les connaissait pas à Rio. Ce n'est jamais facile. Là, Miyu Kato est une moins bonne joueuse de simple que Eri Hozumi. Mais ce sera un match difficile. Si elles sont au 3e tour cela signifie que leur niveau de jeu est. A nous d'être meilleures.
Les tenues dépareillées, c'était une petite pique ?
On en aurait parlé quand même, de nos tenues, non ?
Propos recueillis par la Rédaction de TennisActu à New York