Tennis. ITW - Cornet : "J'ai du mal à me lâcher sur terre battue"
Par Yannick GIAMMONA le 02/05/2016 à 21:20
Vidéo - Dans les coulisses du Mutua Madrid Open
Ce lundi, la Française Alizé Cornet (48e, 26 ans) a été éliminée au second tour du tournoi de Madrid par la tête de série n°4, la Biélorusse Victoria Azarenka (5e, 26 ans). La Niçoise, qui n'aura jamais trouvé la clé lors de cette rencontre (perdue en deux sets 6-3, 6-2) est revenue en conférence de presse sur son ressenti.
Qu'avez-vous pensé de ce match ? Vous avez déjà affronté Azarenka plusieurs fois, c'était plus serré non ? Il y a eu des jeux accrochés ?
C'était moins serré que d'habitude. J'étais vraiment déçue de mon niveau de jeu. J'avais beaucoup d'opportunités dans ce match pour revenir, pour l'agresser, pour mieux jouer. J'étais pas très à l'aise sur le terrain. Elle joue vite du fond de court, elle joue très bien et on sent qu'elle est en confiance. J'ai pas serré le jeu quand il le fallait, j'ai vraiment raté des opportunités immanquables. Dans le deuxième set, à 4-2 je dois revenir, et en plus je vois qu'elle est à moitié blessée, qu'elle bouge pas bien. Au lieu de vouloir l'enfoncer, ça m'a fait un peu paniquer. Et ça m'a complètement fait déjouer au final. Je trouve ça dommage, parce que j'ai essayé de rester concentrée sur moi-même et, entre guillemets, elle faisait tellement de cinéma... Ca a un peu déteint sur mon jeu et c'est dommage, j'aurais dû essayer de rester plus focalisée sur ce que j'avais à faire.
Sur le fond de votre jeu, vous pensez qu'il faut vous laisser du temps ? Vous avez eu cette coupure pour cause de blessure...
Oui, il y a un peu des hauts et des bas dans mon jeu. Après ce qui est embêtant, c'est qu'il y a un énorme décalage entre ce que je produis à l'entraînement et ce que je fais en match. Je pense que c'est à cause du manque de matchs de ces derniers mois, parce que physiquement je me suis bien remise à niveau. Mon dos va bien, et ces trois dernières semaines j'ai vraiment beaucoup bossé pour revenir au niveau. Après en match j'ai encore un peu de mal à me lâcher. Il me manque un peu de repères, je ne négocie pas bien les balles de break. A ce niveau-là, j'avais en plus très peu de matchs de référence ces derniers mois et même cette dernière année. J'ai pas du tout joué de Top 5 cette année. Il va falloir que ça revienne, mais encore une fois en terme de niveau de jeu, si j'avais joué ne serait-ce qu'un match normal, ça aurait été une autre histoire et je pense que j'aurais pu la pousser plus dans ses retranchements.
L'an dernier, vous parliez de la terre battue en disant que finalement ce n'était peut-être plus votre meilleure surface, quelles sensations avez-vous cette année ?
J'ai l'impression que je peux très bien jouer sur terre battue, mais j'arrive pas à m'exprimer comme je le voudrais ou comme je le fais à l'entraînement. J'ai encore un frein sur terre, j'ai du mal à me lâcher comme sur dur. Mon jeu de jambes n'est pas le même. C'est vrai qu'à l'époque c'était complètement naturel, et maintenant ça l'est moins. Mais avec plus de 80% de la saison sur dur, c'est compréhensible. A l'époque, je faisais beaucoup plus de tournois sur terre, et ça change la donne.
Un mot sur les conditions ici, qui sont complètement différente de celles que vous aurez à Rome et à Paris. Ca fait un peu comme si ce n'était pas un vrai tournoi de terre ?
Oui, il y a l'altitude, les terrains sont rapides, les balles sont rapides. En plus quand on n'est pas trop en confiance ici, c'est terrible parce que ça vole. Après à Rome, on se retrouve sur une terre battue très lourde, donc c'est un changement radical d'une semaine à l'autre. Et à Strasbourg et Paris, on retourne sur une terre un petit peu plus rapide, qui me convient un peu mieux. J'aimais bien les conditions ici, c'est une surface qui me plaît, ça prend le lift, ça gicle. C'est vif et j'aime bien. A Rome, j'ai bien joué quand j'avais 18 ans, quand je suis allée en finale. Ca dépend aussi beaucoup du niveau de confiance, et de comment j'aborde le tournoi. Je peux bien jouer partout, comme la plupart des joueuses, mais il faut se mettre dans les bonnes conditions physiques et mentales.
L'état d'esprit justement, vous ne cogitez pas trop ?
Franchement, j'étais déçue de mon niveau de jeu. Je voyais qu'il y avait de la place, et j'ai pas du tout réussi à imposer mon jeu. Après, j'ai gagné le match que je devais gagner, ça m'a fait un match référence dans le Top 5. Mais j'ai vraiment envie de hausser mon niveau de jeu avant Roland-Garros, parce que j'ai des points à défendre et j'ai pas envie d'arriver avec le couteau sur la gorge. Je ne joue pas pour me qualifier pour les Jeux Olympiques, parce que j'ai beaucoup de points à défendre, même si je l'ai toujours dans un coin de la tête. J'ai envie de relever le challenge et il me reste encore trois tournois pour ça. Je vais tout donner et on fera les comptes après.
Propos recueillis par Carole Bouchard pour Tennis Actu à Madrid.