Tennis. ITW - Greg Barrère : "On veut y croire à Roland-Garros en septembre !"
Par Aude MAZ le 16/05/2020 à 17:21
Journée d'entrainement après confinement ce mercredi à Paris au Centre National d'Entrainement (CNE) de la Fédération Française de Tennis ! Sur le court, les Français Nicolas Mahut et Grégoire Barrère entourés de leur entraineurs et observés par le Docteur Bernard Montalvan et le Directeur technique national Pierre Cherret... sans oublier les quelques journalistes invités à l'occasion. Tout ce beau monde, bien sûr, masqués - sauf les joueurs sur le court - respectant scrupuleusement les consignes sanitaires et s'adaptant aux règles en vigueur. Après sa séance d'entrainement du jour face à Nicolas Mahut, Grégoire Barrère nous raconte les conditions très spéciales pour désormais s'entrainer et jouer au tennis, comment il voit la suite de la saison, sa vie professionnelle et ses inquiétudes mais aussi Roland-Garros. Grégoire Barrère et son autre vie de joueur post confinement : "On veut y croire à Roland-Garros en septembre."
Vidéo - Grégoire Barrère ce mercredi au CNE de la FFT à Paris !
"J'ai déjà des débuts d'ampoules..."
Le retour à l'entraînement pour Grégoire Barrère, c'était beaucoup de plaisir mais déjà le retour des petits tracas d'un joueur de tennis, même si le joueur taquin a trouvé cela moins dur que pour Nicolas Mahut, 12 années de plus au compteur. "On a joué, mais ça reste peu par rapport à ce qu'on fait d'habitude. J'ai quand même des débuts d'ampoules, la corne qui a un peu disparu. C'est sûr que c'est moins dur pour moi de reprendre que pour Nico, surtout que je suis un peu plus jeune que lui. J'aurais moins de courbatures, ça c'est sûr." D'autant que le joueur était confiné à Valbonne avec Lucas Pouille, dans une propriété avec un terrain de tennis...il n'avait donc pas totalement lâché la raquette.
Le plaisir, gâché par le protocole COVID-19 ?
La reprise du tennis n'étant effective que depuis lundi, c'est la question que tout le monde se pose : est-ce si contraignant de jouer avec ce nouveau protocole ? Pour le joueur qui s'est vite adapté, la sécurité prime : "Non, ça va franchement, je l'ai fait hier déjà, je l'ai refait aujourd'hui... Je pensais que ça allait être plus embêtant que ça, mais au final, on prend l'habitude. On joue en toute sécurité"
"Pour le moment, on tape tranquille"
Pour la plupart des joueurs qui sont de gros compétiteurs, trouver la motivation de s'entraîner sans savoir quand les choses sérieuses vont pouvoir recommencer, ce n'est pas évident. Le Francilien, auteur d'un début de saison plutôt bon, s'explique : "Pour le moment, on tape tranquille, vu qu'on ne sait pas où on va reprendre. Peut-être que dans quatre semaines, je vais vous dire que j'en ai un peu marre de faire du tennis, je ne sais pas quand je vais reprendre les tournois... Donc, c'est sûr que c'est pas évident de gérer ça au début."
"Si on ne joue pas pendant six mois, financièrement ça va être très dur"
Le 95e mondial, pas dans une situation aussi critique que ses collègues du circuit secondaire, est tout de même préoccupé par la situation, qui pourrait se compliquer dans la durée : "Pour le moment, je m'en sors... Je n'ai pas oublié mes coachs, pendant la période j'ai continué à payer une partie de l'académie, j'ai fait deux-trois dons. J'essaie de servir comme je peux. Il faudrait pas que je ne joue pas pendant six mois sinon ça va être très dur... Pour le moment, ça va, je peux tenir, ceux qui sont derrière, c'est un peu plus compliqué, c'est sûr."
La crise financière liée au confinement fait craindre le pire pour certains joueurs qui n'arrivent pas encore à vivre de leur sport : un arrêt de carrière prématuré. Mais heureusement les mesures exceptionnelles prises, ça et là, permettent de soutenir les joueurs dans la difficulté : "Pour le moment, je n'ai parlé à personne qui pense arrêter à cause de la situation. Je sais que pour la plupart, il y en a qui ont reçu les 1500 € l'aide de l'état en tant que travailleurs indépendants, ils attendent l'aide de l'ATP qui devrait sortir dans les prochains jours. Pour ceux qui n'ont pas l'aide de l'ATP, il y a l'aide de la fédé, en plus de celle de l'état. Ouais, ils sont un peu dans la difficulté. Ce qui est dur après, c'est de devoir repayer une structure et de repartir en tournoi."
Des compétitions avant Roland-Garros en septembre ?
Des tournois en France cet été, c'est ce que tous les fans de tennis espèrent, même à huis-clos. Ce sentiment est partagé par Grégoire Barrère : "On a tous envie de retrouver la compétition, de se retrouver sur le terrain. On est tous des compétiteurs, donc même si c'est pas l'ATP, on a tous envie de faire des matchs et de gagner. C'est clair dès que l'on pourra refaire des tournois, même si c'est pas l'ATP, on foncera... Cela fera retravailler plein de personnes. Mine de rien ça génère pas mal d'emplois... C'est clair que ça fera un peu de bien à l'organisation et à l'économie."
Beaucoup de joueurs se sont exprimés sur leur peur d'une saison blanche. Le Tricolore essaie de ne pas trop y penser et espère pouvoir jouer le Grand-Chelem parisien : "Oui, pour l'instant, on y croit, on essaie d'être optimiste. Même si j'ai un peu peur que cela ne se produise pas. Il faut rester optimiste, j'essaie d'y croire, et que cela aura lieu.
"Le test Covid-19 est facultatif, mais je vais le faire."
Comme tout sportif de haut niveau, le jeune homme est soucieux de sa santé et se met dans les meilleures conditions pour une reprise en tout sérénité. "Nous les conditions pour qu'on puisse s'entraîner, c'est de faire tout le bilan médical avec le doc, on a fait un ECG pour voir comment ça allait. Et on doit passer, enfin c'est facultatif mais si on peut faire, le test COVID-19. Oui, je vais aller le passer, demain ou après-demain."