Tennis. ITW - Jo Tsonga : "Être papa va chambouler ma carrière"
Par Thibault KARMALY le 02/11/2016 à 18:19
Vidéo - BNPPM 2016 - Jo-Wilfried Tsonga parle de sa future paternité
Qualifié en huitièmes de finale du BNP Paribas Masters de Paris-Bercy - où il sera opposé à Kei Nishikori (26 ans, n°4 mondial) - aux dépens de l'Espagnol Albert Ramos-Vinolas (28 ans, 26e), Jo-Wilfried Tsonga (31 ans, n°13 mondial) s'est exprimé devant les médias - dont Tennis Actu - en salle de presse. Et alors qu'il va découvrir les joies de la paternité au printemps 2017, le Manceau s'est confié sur la façon dont il allait devoir gérer ce tournant dans sa vie familiale avec les contraintes de sa carrière. "Le fait d'être papa va chambouler ma carrière, il va falloir que j'adapte ma vie familiale avec le fait de voyager", a-t-il notamment confié.
Vous sortez d'une semaine à Vienne où vous avez eu de très bonnes sensations, vous vous êtes senti très bien physiquement. Êtes-vous vraiment sur cette lancée ici avec le même genre de bonnes sensations ?
Oui, j'ai eu de bonnes sensations aujourd'hui, cela faisait très, très longtemps que je n'avais pas des stats comme ça au service notamment (quand je dis « très, longtemps », c'est très, très, très longtemps). J'ai fait mon meilleur match au service depuis plusieurs années, je pense. J'ai fait un très bon match aujourd'hui. Les fois où on s'est joué auparavant c'est plus accroché quand même. Cette fois-ci s’est passée plus facilement et cela aurait pu être encore mieux. Commencer le tournoi comme ça, c'est vraiment bien, d'autant plus que je suis un joueur qui n'a pas toujours été capable d'enchaîner les tournois. À chaque fois que j'ai fait un bon résultat dans un tournoi le suivant n'était pas forcément bien. Ce serait bien que ce soit mieux qu'auparavant.
Vous parlez de vos stats au service, vous faites allusion au pourcentage de première ? Parce qu’au bout d’un set et demi, vous étiez presque à 80 % de première.
Je parle des stats en première, et surtout les aces parce qu’il était perturbé, on sentait qu'il n'arrivait pas à lire où cela allait partir. C'est une bonne chose, en tout cas ce sont de bonnes sensations. Ce serait bien de réitérer ce genre de stats au service sur les matchs à venir.
Félicitations pour votre future paternité. Est-ce que cette nouvelle vous fait déjà prendre un peu plus de recul par rapport au circuit et à votre carrière ? Est-ce que vous prenez de la distance parce que vous vous dites qu'au printemps prochain, vous allez être papa ? Est-ce qu’il y a une différence d'approche ?
Il y a forcément une petite différence d'approche. Je pense qu'on évolue tous. Au cours de ma carrière, j'ai évolué. J'arrivai là dans une période où même sans ça je commençais vraiment à prendre du recul sur tout ça et me dire que ce qui compte, c'est ce que moi j'ai envie de faire. Et c'est clair que le fait d'être papa va venir chambouler tout ça, il va falloir que j'adapte un peu évidemment... Il va falloir que j'arrive à allier les deux : la vie de famille et le fait de voyager un peu partout et d'être beaucoup absent. C'est quelque chose d'hyper positif. Je suis hyper content. J'espère que je vais réussir à mener les deux super bien.
Vous avez changé tes appuis au service. Est-ce que tu n'as pas un regret d'avoir essayé ça plus tôt dans sa carrière ? Peux-tu revenir sur le processus qui t'a amené à changer ça, évidemment c’était douleur au genou, mais pourquoi maintenant, pourquoi juste après l'Us ?
Les regrets, je les laisse aux autres, la vie avance, on n'a pas le temps de regarder derrière. On va tous finir dans la boîte, de toute façon ! J'avance. Ce qui m'intéresse, c'est ce qui se passe maintenant ou ce qui va se passer demain. Ce qui s'est passé avant ne compte pas. Il faut être intelligent pour savoir changer et puis être assez intelligent pour essayer des choses. Ce que je n'aime pas, c'est quand les choses sont figées. Quand tu gagnes et qu'elles le sont, c'est très bien, quand tu ne gagnes pas forcément tout et que cela n'avance pas, c'est bien de changer des choses, en l'occurrence j'ai essayé ça. Ça a été tout de suite très positif. Je continue sur cette voie et j'espère pouvoir continuer à améliorer ce service au fur et à mesure.
Cela doit te conforter dans ton choix, qui n'était pas évident. La dernière fois que je t’ai vu, c'était à l'US Open après ton abandon. Tu t’es dit que c’était sûrement une piste de réflexion ?
Pour être honnête, ce n'était pas un choix, c'était presque au niveau tennistique vital parce je n'arrivais pas enchaîner les matches. Il y avait toujours un moment donné où j'avais mal au genou parce que je tirais trop dessus, peut-être. Est-ce que c'est que grâce à cela ? Je ne pense pas. J'ai fait plein d'autres choses qui m'ont aidé pour mes soucis tendineux. J’ai changé cela il n'y a pas longtemps. Je ne sais pas si cela va durer en tout cas si mes pépins physiques vont arrêter de m'embêter mais j'essaie de travailler pour faire en sorte que je sois bien et que je puisse continuer à faire de belles performances et surtout continuer à avoir des ambitions. Je commençais un peu à fatiguer et à me dire : je ne vois pas comment je peux faire mieux que ce que j'ai fait dans ces conditions. Le fait de me sentir mieux me donne évidemment des ambitions tout autres.