Tennis. ITW - Nicolas Mahut : "Du mal avec les contradictions"
Par Yannick GIAMMONA le 29/08/2016 à 12:03
Vidéo - ATP/WTA - L'US Open 2016 à suivre sur TennisActu.net
Ce lundi débute le dernier tournoi du Grand Chelem, l'US Open. Nicolas Mahut, associé à son partenaire tricolore Pierre-Hugues Herbert en double, tentera d'effacer la déception des Jeux Olympiques de Rio. Tenant du titre à New York, la paire française sera d'ailleurs tête de série n°1. Le Français est revenu sur la déconvenue des Jeux Olympiques, ainsi que sur ce dernier Majeur à venir sur les courts de Flushing Meadows. Mahut a également réagi à la suspension de Benoît Paire, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic par la FFT, et sur le demi-finale de Coupe Davis qui aura lieu du 16 au 18 septembre en Croatie.
Nicolas, est-ce que c'est dur de rebondir après ce qu'il s'est passé à Rio, c'est vraiment derrière vous ?
Oui, c'est notre métier de joueur de tennis professionnel de pouvoir passer à autre chose. La déception a été immense, mais à la hauteur de l'ambition qu'était la nôtre de pouvoir essayer de ramener une médaille. On s'est planté, c'était un échec, donc la déception et la claque étaient énormes. Aujourd'hui il faut se remobiliser, il y a un Grand Chelem important à jouer, et surtout une Coupe Davis derrière, donc évidemment il faut aller de l'avant.
Vous savez pourquoi vous vous êtes plantés ?
Il y a plein de raisons, on a essayé de faire notre autocritique, de se regarder et de dire les choses qui n'ont pas été. Il y a des choses qui n'ont pas fonctionné. Avec l'encadrement, ça a aussi été un peu difficile de bien fonctionner. Personne n'a été au niveau, du coup ça fait un échec au final. Nous on a essayé de se remettre en question, on a essayé de progresser, de relever la tête et à la fin si on arrive à gagner la Coupe Davis, on ne nous parlera peut-être plus des JO.
Qu'est-ce qui s'est passé avec l'encadrement, il y a eu des problèmes d'organisation ?
Ce qu'il faut savoir, c'est que les Jeux Olympiques, c'est compliqué. C'est pas une Coupe Davis, c'est pas un tournoi traditionnel, c'est quelque chose où on a très peu d'expérience. C'est une organisation qui est aussi très lourde par rapport aux accès au village olympique. Des personnes du staff avaient accès au village, d'autre pas. C'était difficile dans la communication, dans l'organisation. C'est une grosse machine, et puis rester au village pour nous, c'est quelque chose qu'il fallait arriver à gérer parce qu'il y avait beaucoup d'excitation et beaucoup de monde. C'est vraiment un encadrement qui est différent, que nous n'avons pas réussi à bien gérer aussi. On n'a pas réussi à se prendre des moments pour être au calme et pouvoir se retrouver tous les deux tranquillement. C'est toujours un petit peu l'excitation, et c'est aussi ce qui fait cette magie des Jeux Olympiques, de pouvoir être au milieu de cette ferveur. Mais on n'a pas bien géré tout ça et puis après, au niveau de l'organisation, on n'a pas été très bons.
Vous vouliez tous passer à autre chose, mais Rio ça vous rattrape un peu avec la suspension de Benoît (Paire), Kristina (Mladenovic) et Caroline (Garcia).
C'est quelque chose que je découvre. Cela a dû se décider au bureau fédéral. C'était hier, on n'a pas eu de retour là-dessus. C'est difficile pour moi de commenter. De manière générale, j'ai beaucoup de mal avec toutes les contradictions. Pour l'instant, j'ai pas beaucoup d'informations. J'observe de loin parce que j'ai un tournoi à préparer, et je ne suis pas directement concerné. Il faut plutôt poser la question à ceux qui sont directement concernés.
Le calendrier est quand même étonnant à la veille de cet US Open ?
J'ai l'impression que l'on est assez forts chaque année à l'US Open. C'est un rendez-vous où vous devez vous régaler, parce que l'an dernier c'était la Coupe Davis et tout ce qu'il se passait autour d'Arnaud Clément, l'arrivée de Yannick (Noah). Cette année c'est autre chose, l'après Jeux Olympiques. On peut déplorer le timing. Ce serait bien de pouvoir penser à la préparation d'un Grand Chelem plutôt que de s'exprimer sur des choses extra-sportives. Cela vous fait travailler un peu plus, mais nous si on pouvait l'éviter ce serait bien.
Une sélection va tomber dans une dizaine de jours, on a bien entendu Yannick Noah à Trinec qui disait que ce qu'il s'est passé là-bas changeait la donne, le fait d'avoir une équipe de double, c'est la vérité aujourd'hui, ou ça peut évoluer ?
C'est vraiment une question à laquelle je ne peux pas répondre. Nous, on a envie d'être le meilleur possible, on est n°1 à la Race, on a envie de terminer l'année n°1. On a gagné un Grand Chelem cette année, on a envie d'en gagner d'autres. Par rapport à ça on a envie d'être performants. Sur la Coupe Davis, évidemment qu'en ayant joué le quart de finale on a envie d'aider le groupe et on a envie de gagner cette Coupe Davis, mais tous ensemble. C'est pas Pierre-Hugues Herbert et moi qui avons envie de jouer pour gagner. C'est vraiment tout notre groupe qui avons envie de gagner cette demi-finale, ce qui va être difficile. Evidemment on a envie d'être les meilleurs possibles et d'être prêts. Mais on est à la disposition de Yannick. Après je ne sais pas quelle a été sa réflexion cet été, comment il a envie d'orienter son groupe. Nous on va faire le maximum.
Propos recueillis par la rédaction de TennisActu à New York.