Tennis. ITW - Mahut/Herbert : "Fêter le titre à l'Euro de foot"
Par Clémence LACOUR le 10/07/2016 à 13:29
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Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert se sont offerts leur deuxième titre du Grand Chelem après leur victoire à Wimbledon. À peine le temps de savourer que les compères vont s'envoler pour de nouvelles aventures en République Tchèque d'abord, et peut-être à Rio ensuite. Les nouveaux lauréats du tournoi londonien, tout à leur joie de la victoire, ont évoqué en conférence de presse cette finale 100% bleue, ainsi que leur moment détente à venir : la finale de l'Euro de foot, à Trinec, devant la télévision, avec Yannick Noah, et toute l'Equipe de France.
Mais quel est ce coup de folie qui vous a pris de vous ruer comme ça sur ce point, dont Julien Bennteau nous a parlé et nous a révélé la teneur de votre conversation, il vous a dit "Arrête, sinon, la balle, je te la mets dans la tête, non ? C'était le moment de folie de cette finale ?
Nicolas Mahut : Absolument, comme ça, ça a détendu les quatre joueurs, et je savais que si je me blessais pas, il me la mettrait quand même dans la gueule. Et il m'a prévenu. Il m'a dit : "je te la mets", et là j'ai su qu'il fallait que je me baisse. Mais tu ne sais pas, la balle elle peut passer, prendre le filet, mais ça a détendu tout le monde. On se joue souvent sur le circuit, il y a des moment pour rigoler, mais là, c'était la finale de Wimbledon, donc on était tous les quatre très concentrés.
Pierre-Hugues Herbert : Si, il y a eu un autre moment rigolo. A un moment, Julien Benneteau lance la balle et quelqu'un éternue. Ca m'a fait rire. Et là, il fait : "Bless you." C'était rigolo.
Nicolas Mahut : Moi, c'est la poignée de main que je vais retenir. Ils étaient forcément déçus, mais quand, à la fin ils m'embrassent et me disent : "Nico, tu le mérites", c'est quelque chose que je n'oublierai jamais. C'est quelque chose qui m'a énormément touché.
On a demandé à Julien Benneteau de faire un message pour les Bleus : Une finale, ça se gagne, je sais de quoi je parle"...
Nicolas Mahut : Mais il en a gagnées des finales, il a un Grand Chelem, une médaille olympique. Quand tu perds une finale de Wimbledon, tu ne sais jamais quand et si tu auras à nouveau la possibilité de te retrouver dans cette situaton. Et j'imagine sa déception. Si on avait été à leur place aujourd'hui, ça aurait vraiment été très difficile. Ça fait 16 ans que je suis professionnel, j'ai toujours dit mon amour pour Wimbledon, j'ai toujours dit que c'était le plus beau et le plus presitigieux tournoi du monde et me retrouver en finale sur le Central, c'était un grand moment, et pouvoir le gagner, et avoir mon nom sur le trophée, c'est fabuleux. Au moment de la balle de match, y'a tout qui ressort, avec de la fatigue, mais je n'ai pas voulu contrôler.
Pierre-Hugues Herbert : 25 ans, déjà deux titres en double, c'est impressionnant...
25 ans, ce n'est plus tout jeune déjà, pour un joueur de double. Mais c'est vrai que c'est énorme. Mais c'est surtout que j'ai la chance d'être avec quelqu'un qui m'a fait gagner des Grands Chelems, quoi. J'ai toujours porté un grand amour pour le double. J'ai gagné les Juniors ici en 2009, c'était le highlight de ma carrière Juniors. Le double m'a apporté énormément de choses. Déjà avoir un titre c'est bien, mais alors deux, dont un à Wimbledon, c'est magique.
Dans une semaine pile, il va de nouveau y avoir un gros match, aussi important que cette finale de Wimbledon : la Coupe Davis.
Pierre-Hugues Herbert : Oui, ça va être quelque chose de nouveau pour nous. Ca va être une nouvelle expérience pour nous ensemble, et les Jeux Olympiques pareil. Ce sont donc deux rendez-vous qui approchent et qui sont nouveaux, qu'il va falloir gérer et bien préparer. Pas de repos, on ne lâche pas prise. On prendra des vacances après la Coupe Davis. On va tout donner pour que l'équipe ramène une victoire.
L'Euro : allez-vous le voir ? L'attendez-vous avec impatience, un petit mot d'encouragement peut-être ?
Pierre-Hugues Herbert : 4-0 !! Oui, c'est quelque chose qu'on attend avec impatience. Je trouve que ce qu'ils nous ont montré et les messages qu'ils font passer son très très bons. L'état d'esprit de cette équipe est exemplaire. Normalement, on devrait regarder ça avec tout le monde en République Tchèque. Qu'ils continuent sur leur lancée. Depuis deux semaines et demies ils sont sur le bon chemin, je ne vois pas pourquoi ça ne continuerait pas. Je leur souhaite une victoire. J'adore Griezmann, mais beaucoup l'aiment bien, pas parce qe son père est d'origine Alsacienne mais parce que l'image qu'il fait passer est très bonne. Il s'éclate sur le terrain, et il est très efficace.
Nicolas Mahut : J'espère que l'on arrivera à temps, mais on a un long voyage jusqu'à Cracovie et ensuite de la voiture jusqu'à Trinec. Il se passe un truc, mais comme en 1998, comme à chaque fois qu'on reçoit une compétition, les joueurs se transcendent, et je suis très sensible à l'image qu'ils véhiculent. On sent qu'ils sont soudés, qu'ils ont envie d'aller au bout d'eux-même, qu'il y a de l'émotion quand ils parlent, quand ils s'expriment. Je le ressens et je pense que les Français adhèrent. Il y a eu beaucoup de coups durs ces derniers temps, et j'espère qu'ils vont gagner car la France a besoin d'avoir quelque chose à fêter.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu à Wimbledon