Tennis. ITW - Paul-Henri Mathieu : "Mahut, c'est un ami proche"
Par Victor LENGRONNE le 01/09/2016 à 18:48
Vidéo - ATP/WTA - L'US Open 2016 à suivre sur TennisActu.net
Paul-Henri Mathieu (70e) s'est brillamment qualifié mardi pour le deuxième tour de l'US Open après sa victoire expéditive face au qualifié américain Christian Harrison (694e) sur le score de 6-0 6-2 6-1 en 1h30 de jeu seulement. "PHM" retrouvera ce jeudi au deuxième tour son meilleur ami sur le circuit, Nicolas Mahut (42e) qui a bénéficié de l'abandon de Philip Kohlschreiber (26e) après la gain des deux premières manches. L'occasion pour l'Alsacien de revenir sur sa prestation du jour mais aussi ce duel si particulier qui l'attend dans deux jours.
Paul-Henri, comment s'est passé votre match de mardi contre Christian Harrison ?
C'est toujours agréable de passer un premier tour de Grand Chelem assez facilement, ça fait un bail que ça ne m'était pas arrivé. Je ne connaissais pas mon adversaire, donc ce n'est jamais évident. Je ne savais pas trop comment commencer le match, je me suis plus concentré sur mon jeu. J'ai essayé d'être bien agressif dès le début du match, lui montrer que ça allait être un match difficile et c'est ce que j'ai bien fait dès le début. Je ne l'ai pas vraiment laissé respirer ensuite.
De quoi êtes-vous particulièrement satisfait ?
Je suis content d'avoir réussi à tenir le niveau que j'avais eu en début de match tout au long de la partie. Sur un match en trois sets gagnants, on sait qu'il peut se passer beaucoup de choses. J'ai eu un petit moment de relâchement à la fin du deuxième set mais j'ai tout de suite bien réussi à remettre la machine en route. Du début à la fin, c'était un très très bon match.
Les conditions de jeu sont dures, elles vous conviennent ?
Oui et non, c'est un peu dur pour tout le monde. Il fait chaud. Aujourd'hui il faisait moins chaud qu'hier. Forcément quand on gagne un match facilement, on est content de ne pas puiser dans ses réserves parce que si on fait un match long, le match d'après peut être compliqué dans ces conditions-là. Après, les conditions sont similaires pour tout le monde.
Au prochain tour, vous allez affronter votre compatriote et ami Nicolas Mahut. On dit toujours que les matchs entre Français sont particuliers, mais celui-là va l'être vraiment...
Oui, c'est sûr, ce n'est pas évident de jouer contre Nico. La bonne nouvelle est qu'il y aura un de nous deux au troisième tour. Ca fait partie du sport. On a eu les chances de ne pas se jouer ces dix dernières années sur le circuit. C'est la deuxième fois cette année. Ce sont les aléas du sport, il faut faire avec.
Il y a une profonde amitié entre vous, une relation parrain-parrain...
On a grandi ensemble. On a été détectés en même temps dès le plus jeune âge. On s'est un peu perdus ensuite quand je suis parti aux Etats-Unis. On est de la même génération. On s'est vus grandir, progresser ensemble. Donc oui, c'est rigolo parce que je pense qu'il y a une dizaine d'annés, si on nous avait dit qu'on se joueraient dix ans plus tard au deuxième tour à l'US Open, on n'y auraient pas cru. En tout cas pour ma part, car je ne pensais pas jouer aussi longtemps. Donc on ne va pas se plaindre.
Voyez-vous ça comme un clin d'oeil de l'histoire ?
Non, après forcément on voudrait toujours se jouer le plus tard possible. Mais ça reste un deuxième tour de Grand Chelem, on est contents d'être là, c'est bien de se jouer là et un de nous sera au troisième tour.
Nicolas est plutôt content que ce soit la rentrée des classes sinon il y aurait pu avoir un problème. Son fils quand il vous voit jouer, il dit "Je veux que Parrain gagne"...
Je suis en train de réfléchir à ce que mon fils dit... Il n'a pas intérêt à dire ça mais j'espère qu'il est pour son père. (Rires) Ils sont rentrés il y a deux jours, j'ai dîné avec eux, il y a trois, quatre jours. C'est sympa qu'ils puissent venir en famille. Je suis content de pouvoir les voir, de voir mon filleul. On essaie de profiter un peu des à-côté. Ces années sont passées tellement vite sur le circuit, parfois on n'a pas trop profité. Le fait qu'il soit venu en famille et d'avoir pu dîner avec eux et avec mon filleul c'est sympa aussi.
Il sera pour qui votre fils, pour vous ?
Il a intérêt! Je ne sais même pas si je vais lui demander, il n'a pas le choix!
Nicolas Mahut est votre ami le plus proche ?
Du circuit, oui, forcément, comme je l'ai expliqué auparavant, on a grandi ensemble, on a fait nos deux carrières en parallèle, à part quelques années où on s'est quittés quand je suis parti aux Etats-Unis et qu'il était à l'Insep. C'est mon ami le plus proche sur le circuit, c'est une évidence.
Vous étiez largement devant dans les catégories jeunes et aujourd'hui à 34 ans, il est devant vous au classement ...
Oui, oui, il faut l'accepter. C'est vrai que pendant pas mal d'années, j'étais plus souvent devant lui et là il est mieux classé que moi. C'est lui qui aura la pression, je ne suis pas favori sur ce match (rires). Je n'ai rien à perdre, je joue en "perf".
Est-ce que vous êtes mieux placé qu'un autre pour savoir comment le jouer ?
Vous savez, quand on se connait depuis si longtemps, je connais son jeu, il connait le mien, on se connaît par coeur, ça ne sert à rien de tourner autour du pot. Il va falloir faire abstraction, le temps d'un match, de notre amitié, ça fait partie du jeu.
Il y a aura une belle accolade à la fin quoi qu'il arrive, un bisou ?
Oui, il n'y a pas de raison, on ne va pas se mettre dessus (rires). Je crois que je lui ai fait un câlin quand j'ai perdu à s'-Hertogenbosch, ça lui a permis de gagner le tournoi (rires).
Propos recueillis par la rédaction de TennisActu à New York.