Tennis. ITW - Meyers : "Stéphane Robert et Hope And Spirit c'est fini"
Par Bastien RAMBERT le 01/02/2016 à 18:05
Vidéo - Daniel Meyers, le présent et l'avenir de Hope And Spirit
Alors que Steve Darcis et Ruben Bemelmans sont dans le grand tableau de l'Open Sud de France et que Mirza Basic s'est hissé au second tour à Sofia, le président de la fondation Hope And Spirit Daniel Meyers revient pour Tennis Actu sur un Open d'Australie 2016 prometteur pour son Pro Team. Il explique aussi les raisons du départ de Stéphane Robert et évoque la suite du programme.
Daniel, quel bilan tirez-vous de cet Open d’Australie 2016 ?
C’est l’apothéose, l’aboutissement d’un travail accompli sur les trois dernières années. Nous avons eu huit joueurs et joueuses dans les qualifications. Ruben Bemelmans n’a pas eu de chance car il a été touché à la cheville au dernier tour mais 3 joueurs dans le grand tableau, c’est exceptionnel pour une structure privée. C’est un succès total. Imaginez il y a trois ans une Fondation et son Pro Team avec peu de moyens et pour uniques armes les yeux et les compétences pour créer une structure de qualité. Aujourd’hui, on a 21 candidats pour les bourses dont 14 classés première série belge alors qu’ils ont moins de dix-huit ans.
Votre avis au cas par cas en commençant par Steve Darcis et Mirza Basic
Steve sortait d’une opération de poignet avec des points de suture. Il a commencé à tenir sa raquette à partir du 11 janvier. Le tournoi commençait le 18. Il manquait de de confiance en lui et c’est normal. Le plus important est que le poignet ait tenu. Il est parti pour essayer de remonter de nouveau au classement et revenir dans le Top 100. Pour Mirza Basic (photo), c’est le premier joueur qui a rejoint le Pro Team il y a trois ans. Trois ans plus tard il se qualifie pour son premier Grand Chelem en battant des adversaires de très bon niveau. C’est une grande satisfaction et sentimentalement, c’est important. Face à Tomas Berdych (au second tour du grand tableau), le problème est que physiquement, il est très loin. Il ne joue que sur son talent. C’est compliqué d’imaginer l’amener dans le Top 50 s’il ne veut pas changer sa façon de faire.
Concernant Stéphane Robert, il a longtemps été le profil idéal pour la Fondation. Il communiquait pas mal et avait une très bonne philosophie concernant les jeunes avec une volonté d’être formateur et rassembleur. Ces derniers mois la situation s’est détériorée. Certains engagements ont été moins respectés. Nous avons pris la décision de nous séparer de Steph. Nous restons en excellents termes. Nous sommes obligés d’avoir une discipline de fer. Si on accepte certains manquements de la part de certains joueurs cela peut être nocif. Pour ce qui est d’Elise Mertens, nous avons d’excellents rapports avec la Kim Clijsters Academy. Le Pro Team féminin existe depuis un mois et demi. Elise a fait deuxième tour des qualifications pour son premier Grand Chelem. Ce n’est pas mal du tout. Il faut aussi évoquer Lara Salden qui a failli se hisser en quarts de finale des juniors.
Allez-vous recruter après le départ de Robert ?
Le départ de Stéphane ne changera pas notre façon de fonctionner. S’il y a des opportunités on analysera dossier par dossier. Pour une structure privée comme la nôtre il faudrait quand même que l’on puisse trouver des aides supplémentaires si l’on veut continuer à aider tout le monde. En ce moment c’est extrêmement positif et il y a beaucoup de demandes de joueurs internationaux. Le Pro Team est un outil de travail pour développer la communication et la philosophie de la Fondation. Aujourd’hui ce n’est pas uniquement une question de budget. Si l’on continue à prendre des candidatures, il nous faut des installations capables d’installer un Pro Team plus conséquent. C’est compliqué en Belgique de pouvoir trouver des structures capables d’assumer nos entraînements. Hope And Spirit c’est 6 à 7 terrains en une seule fois. 10 joueurs, c’est un grand maximum. On ne peut pas s’occuper de tout le monde en même temps.
Que va-t-il se passer maintenant pour Hope And Spirit ?
La façon de voir les choses reste la même. Pour certains des joueurs c’est un apport financier qui va leur permettre d’établir un programme plus sophistiqué. L’Open d’Australie apporte des contacts, des relations. J’ai été récemment nommé coach ATP. C’est la reconnaissance de mon travail. Nous avons des contacts pour créer Hope And Spirit USA, des contacts en Italie etc. Pour le futur, on va essayer de stabiliser tout cela et de prouver qu’avec notre philosophie, nos types d’entraînements (sophrologie, visualisons) et une structure privée, on peut arriver à des résultats. Nous sommes humbles et rationnels. On ne peut pas non plus se targuer d’avoir un joueur dans le Top 20. Ce n’est pas la priorité. Au départ, l’idée était de donner une leçon de vie à des joueurs de tennis afin que chacun prenne conscience que les études sont très importantes. Si demain on a le meilleur architecte ou avocat qui joue première série on sera très satisfait. Le Pro Team, c’est mettre les petits plats dans les grands et donner la possibilité à nos joueurs d’être pourquoi pas dans le Top 30. La principale mission est de former des jeunes équilibrés sur le plan sportif et surtout dans le monde des affaires. C’est indispensable d’avoir une seconde corde à son arc. Le point le plus important pour moi est que beaucoup de joueurs commencent à bien jouer. Des jeunes de 16-17 ans sont motivés pour peut-être suivre le chemin des pros et rentrer dans le Pro Team à l’avenir. On donnera priorité aux membres de la Fondation s’ils ont un jour un niveau intéressant.
Propos recueillis par Bastien Rambert, pour Tennis Actu