Tennis. ITW - Novak Djokovic : "Priorité à la santé des joueurs"
Par Bastien RAMBERT le 01/06/2016 à 15:55
Vidéo - Novak Djokovic qualifié pour les quarts de finale !
C'était à prévoir. Après sa victoire contre Roberto Bautista Agut en huitièmes de finale de Roland-Garros, Novak Djokovic a été essentiellement questionné sur la journée de mardi, perturbée par la pluie avec deux interruptions et seulement 2h01 de match dans des conditions parfois dantesques et surtout dangereuses pour les joueurs. Le n°1 mondial ne tranche dans le vif, indiquant surtout qu'il faut que le dialogue soit amélioré pour que les décisions puissent contenter tout le monde.
Deux ou trois joueurs, plusieurs joueurs en fait n'étaient pas très heureux d'être sur le court. Roberto Bautista Agut vient de nous dire que les organisateurs du tournoi vous ont poussés à jouer deux heures, est-ce que vous pensez que les joueurs devraient avoir davantage d'écoute quand ils estiment que les conditions ne sont pas idoines pour jouer, ne sont pas convenables ?
C'est un sujet délicat. Cela dépend de beaucoup de choses, de beaucoup de conditions, beaucoup de circonstances. En tant que joueurs, en tant qu’organisateurs du tournoi, il faut prendre en considération différentes choses, différents aspects et je pense que l'on a tous des points de vue différents. La priorité absolue est la santé des joueurs. J'ai connu beaucoup de situations similaires par le passé. Je pensais que le court parfois n'était pas suffisamment bon pour jouer un très haut niveau, parce que c'était très dangereux. Bien sûr j'aurais, par exemple, pu me fouler la cheville notamment du côté des lignes. Je comprends la frustration que ressentent certains joueurs et joueuses mais il faut gérer la situation, il faut s'en accommoder, quelle que soit la décision commune qui est prise par tout le monde. Les arbitres du tournoi, les organisateurs font de leur mieux pour évaluer les conditions du court. Parfois, comme ils ne jouent pas, ils ne comprennent pas exactement ce que les joueurs et les joueuses ressentent, notamment nos déplacements qui peuvent être dangereux. C'est à la fois drôle mais inacceptable lorsqu'un arbitre de chaise arrive avec ses superbes chaussures, ses chaussures élégantes et vérifie si le court est glissant. Il devrait peut-être porter des chaussures de tennis pour vérifier les conditions de jeu. Ce sont des petits détails qui peuvent nous aider, notamment lorsqu'il s'agit de juger le court.
Vous êtes un joueur chevronné, quelle est votre démarche psychologique, mentale, suite aux retards, suite à l'état des courts, suite à la météo ?
L'expérience est salutaire parce que j'ai connu ce type de situation. A mes yeux, on ne peut pas faire grand-chose si ce n'est qu'il faut adopter une bonne attitude, de la sérénité, du calme, de la concentration. C'est essentiel. Il faut beaucoup de travail pour y arriver, compte tenu des conditions extérieures, mais c'est une question d'effort que l'on déploie tout au long de l'année, tout au long de sa carrière pour être plus fort.
S'agissant des conditions, est-ce que vous vous êtes retrouvé dans cette situation, c'est-à-dire être contraint de jouer alors que vous ne le vouliez pas ? Est-ce que vous pensez que les joueurs devraient avoir davantage d'influence vis-à-vis des arbitres ?
Oui, j'ai connu ce type de situation bien des fois. Comme je l'ai déjà dit, les conditions n'étaient pas très bonnes pour les joueurs, c'était dangereux mais parfois mon adversaire peut ressentir la même chose, alors on peut arrêter le match. Parfois vous faites face à un adversaire qui n'est pas d'accord avec vous et s'il est en avance au tableau d'affichage, peut-être qu'il ne sera pas d'accord pour arrêter le match. Cela dépend des occasions mais la décision revient aux superviseurs, aux juges arbitres, aux arbitres du tournoi. Ils débattent de cette question entre eux, avec nous aussi mais une fois de plus, c'est une décision qui doit être prise par un groupe de personnes, il ne s'agit pas que les joueurs disent : "je ne vais pas jouer, je vais sortir du court". Cela n'est pas possible. Ce n'est pas équitable vis-à-vis du public. Il y a un conflit d'intérêt aussi parfois. Il s'agissait de trouver un point d'équilibre, un consensus pour tout le monde.
Par souci de clarté, vous avez joué aujourd’hui mercredi, si vous deviez jouer les quarts jeudi, les demies vendredi, samedi jour de repos et finale dimanche, cela vous poserait-il problème et quel défi physique vous devriez relever ?
C’est un scénario idéal. Ce que j'espère, c'est remporter les quarts de finale, ensuite les demi-finales et peut-être atteindre la finale. C'est la première condition. Ensuite, il s'agit de savoir s'il va pleuvoir ou non, cela dépend.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu à Roland-Garros