Tennis. ITW - Roger Federer sceptique face aux coachs "kleenex"
Par Bastien RAMBERT le 29/06/2016 à 11:22
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Le septuple vainqueur de Wimbledon Roger Federer est au second tour de l'édition 2016 après sa victoire lundi sur l'Argentin Guido Pella (7-6, 7-6, 6-3). Si le Suisse est heureux que l'on vive actuellement des belles histoires liées aux comebacks comme celui de son futur adversaire Marcus Willis, il est aussi sceptique sur le fait que Milos Raonic et Stan Wawrinka ont pris des conseillers de poids (McEnroe, Krajicek) seulement sur gazon et pas sur une période bien plus élargie.
Roger, que pensez-vous de l'arrivée de John McEnroe et Richard Krajicek pour aider Milos Raonic et Stan Wawrinka seulement sur gazon ?
Chacun ses choix. Moi j'ai de la peine et je ne peux pas en parler avec Stan (Wawrinka) car lui a fait la même chose (en engageant Krajicek). Pourquoi ce raisonnement ? Sur la moitié d'une année peut-être OK mais sur 4, 5 semaines je trouve cela un tout petit peu différent. Peut-être que c'est quelque chose qui va s'installer de plus en plus. C'est juste bien d'entendre leurs avis. Je l'ai vu avec Edberg. Tout ce qu'il m'a dit c'était intéressant. C'est peut-être alors plus dans l'inspiration que dans la tactique, je ne sais pas. Cela peut ajouter aussi un peu de pression je trouve car tout d'un coup tu essayes de jouer d'une façon anormale par rapport à d'habitude. Après, ils ont (Raonic et Wawrinka) quand même leurs coachs Moya et Norman donc tout est normal. Je pense qu'ils sont quand même contents avec leurs choix. C'est intéressant en tout cas.
On entend beaucoup d'histoires de joueurs/joueuses qui ont dû quitter le tennis avant d'y revenir et de vraiment réaliserla chance qu'ils ont. A-t-on du mal à se rendre compte de la chance que l'on a quand on est dans cette bulle ?
Quand tu commences à perdre un peu trop souvent, tu n'aimes pas trop l'entraînement. Tout le monde passe par des phases délicates, difficiles. Aller jusqu'au point d'arrêter et de revenir c'est difficile à comprendre pour moi car je ne sais pas qui j'ai vu dans les grands sportifs qui ont arrêté et qui sont revenus. C'est un truc que je ne ferais jamais. Jamais de la vie. Je suis conscient de la chance que j'ai au moment présent. J'ai conscience de ce que je veux accomplir, du plaisir que je donne à certaines personnes. Jamais je pourrais dire "OK je m'en vais" puis "ah non c'est une mauvaise décision." Quand cela arrive à des gens qui ont eu peut-être moins de succès comme Amra (Sadikovic), Marcus (Willis, son prochain adversaire) ou Timea (Bacsinszky), je trouve cela merveilleux que quand même ils ont pu jouer pour finir. J'aime bien. Je trouve cela beaucoup plus sentimental derrière. Ils sont vraiment au point où ils apprécient tout, pas juste gagner. Les voyages, faire les sacs, tout cela devient facile.
Au-delà de vos 7 titres, qu'est-ce qui fait que Wimbledon est si particulier pour vous ?
Je pense que cela commence aux années de Becker et de Sampras. Mes idoles ont bien joué ici. Dans mes rêves les plus lointains moi aussi j'ai fait le gag de gagner ici à Wimbledon quand je jouais au badminton ou au ping-pong avec mes potes. Pour moi c'était le tournoi que je voulais jouer. Quand je suis venu ici pour la première fois en 1998 en juniors j'ai accompli le premier grand pas, aller vers les pros, les voir s'entraîner et gagner. J'ai fait la même chose chez les juniors en simple et double. Derrière j'ai fait wild-card à Gstaad. Ces trois-quatre semaines m'ont prouvé que Wimbledon était mon tournoi favori à vivre. Pas seulement à la TV mais maintenant aussi comme joueur. Après l'opération (au genou) de cette année, c'est toujours l'objectif n°1 de revenir ici à Wimbledon.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu, à Wimbledon.