Tennis. JO - Rio - Thierry Braillard veut des explications de la FFT
Par Mathieu GRUBIUS le 25/08/2016 à 19:17
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Paris est en course pour devenir la ville hôte des Jeux en 2024. Pourtant, certaines inquiétudes sont en train de poindre devant les difficultés que Rio 2016 a connues. Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports, veut tirer les leçons des échecs de cette édition. Il revient également pour le Nouvel Obs sur les différentes catastrophes sportives de ces Jeux et estime que les fédérations qui les ont connues doivent prendre leurs responsabilités. Dans son viseur la FFT, FFN et FFC. (tennis, natation et cyclisme).
Rio 2016, une réussite avec quelques couacs
Les Jeux Olympiques de Rio 2016 n'ont pas plu à tout le monde. Certains disaient qu'ils n'étaient pas les bienvenus dans ce contexte politique très difficile, d'autres parce que ça coûtait trop cher. Malgré les quelques erreurs d'organisation, Thierry Braillard, lui, n'est pas de cet avis et pense que les JO étaient une réussite sportive mais également une bonne chose pour le public. "Il y a eu des difficultés avec la billetterie. Les responsables brésiliens, que j'ai pu croiser, ne s'en cachaient pas. Beaucoup de tickets invendus par les tour-operators auraient dû être remis sur le marché, et ils ne l'ont pas été. Cela a pu donner lieu à des situations un peu absurdes. La famille de Delphine Lansac (joueuse française de badminton) n'a pas pu venir car le match était soi-disant "sold-out" mais il s'est avéré que le jour du match la salle était à moitié vide. Tout cela est vraiment dommage, car, à mes yeux, l'organisation était globalement bonne. Et cela même pour les Brésiliens, il ne faut pas croire tous les sondages, j'ai rencontré beaucoup d'habitants de Rio, et oui ils étaient fiers de leurs Jeux.".
Des fédérations devront s'expliquer
Le secrétaire d'État aux Sports est également revenu sur les résultats obtenus à Rio et même si on a battu notre bilan au niveau des médailles avec 42 médailles (10 en or, 18 en argent et 14 en bronze) contre 41 à Pékin (7 en or, 16 en argent et 18 en bronze), il va demander des explications aux sports qui n'ont pas eu le bilan escompté, et trois sont dans son viseur. "On a trois fédérations qui vont devoir nous expliquer pourquoi ça n'a pas marché : le cyclisme, le tennis et la natation." Et pour lui, la partie financière n'est pas la majeure partie de cet échec. "Nous avions un excellent entraineur en cyclisme qui est parti chez les Anglais et ce n'est pas une question d'argent. Il y a aussi des questions d'hommes là-dedans. On retrouve ça dans d'autres disciplines, de même qu'un mode de management qui mériterait parfois de devenir plus professionnel, plus exigeant. Et peut-être aussi une ouverture insuffisante aux nouvelles technologies. Il va y avoir un bilan de l'olympiade ainsi que des états-généraux que nous allons organiser cet automne. Pour la première fois, nous allons demander à tous ceux qui sont en lien avec le sport de haut niveau de livrer leur expertise, de dresser un bilan de ce qui fonctionne, et de ce qui pourrait être amélioré. Seront conviés des entraîneurs, des dirigeants, des élus, les sportifs eux-mêmes. Ensuite nous reverrons nos contrats d'objectifs avec certaines fédérations.".
Paris 2024, un rêve décuplé
Avec ce beau bilan et ses petites exceptions pendant ses Jeux Olympiques, Thierry Braillard a pu rêver un peu plus de voir cette grande fête à Paris. Pendant les seize jours de compétition, il a pu rencontrer de nombreuses personnes pour promouvoir Paris 2024. "J'ai vu ce qui se passait ici, je me suis projeté à Paris en 2024, et les atouts de notre candidature m'ont paru encore plus évidents. Nous avons tous subi les temps de trajets parfois long, à Paris tout ou presque est dans un rayon de 10 km. Je n'avais pas le droit de rencontrer des membres du CIO et de leur parler de la candidature, ces choses-là sont très cadrées. Mais, lors de mes visites, j'ai pu rencontrer les présidents de différentes fédérations internationales… et leur parler de leurs sports. Ma place était aussi auprès des sportifs français et de leurs dirigeants. Les Jeux sont l'occasion de se retrouver pour la petite famille du sport français. En onze jours, j'ai vu 17 présidents et directeurs techniques nationaux."
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