Tennis. Juniors - Le Canada a sa 4e pépite : Leylah Annie Fernandez
Par Alexandre HERCHEUX le 12/06/2019 à 13:51
Elle aura dominée le tournoi du début à la fin. Sans concéder le moindre set, la Canadienne Leylah Annie Fernandez, âgée de 16 ans et tête de série numéro 1 du tournoi juniors, a remporté Roland-Garros samedi en disposant de l'Américaine Emma Navarro 6-3, 6-2. Impressionnante depuis le début du tournoi, Fernandez va passer deuxième au classement Juniors et quoi de plus normal pour une joueuse qui a tout écrasé sur son passage.
Vidéo - Leylah Annie Fernandez gagne le titre Roland-Garros Juniors
Rappelons nous qu'en quart, la Canadienne avait infligé un cinglant 6-0, 6-0 à la dernière Française encore en lice Elsa Jacquemot. Déjà en finale à Melbourne au mois de janvier et 371e mondiale à la WTA, la gagnante de Roland-Garros 2019 ne devrait pas tarder à faire parler d'elle chez les grandes. Après les Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov et Bianca Andreescu, le Canada tient encore une autre pépite...
🆠Congratulations to Leylah Annie Fernandez 🇨🇦 who won the Junior Girls' title today at #RolandGarros to become the first Canadian to win a junior title in the competition.
— ITF (@ITF_Tennis) 8 juin 2019
A future star â�'� pic.twitter.com/jS1Sc8epFT
Leylah Fernandez 🇨🇦ðŸ†(🎥@Eurosport_RU ) pic.twitter.com/d3X7NfRrVP
— doublefault28 (@doublefault28) 8 juin 2019
Leylah, après l'Open d'Australie et votre retour ici, est-ce encore plus spécial d'avoir gagné le Grand Chelem ?
Oui, en Australie, j'ai juste raté le titre ; c'est donc merveilleux de le gagner !
Vous avez donc eu toutes les conditions météo, à part la neige, qu'avez-vous ressenti ?
Je me suis sentie à l'aise, mais aussi nerveuse. J'ai travaillé très dur en Floride avec mon coach dans des conditions différentes (le froid, le vent, la chaleur). J'étais prête. Je suis ravie qu'on ait décidé d'aller en Floride et d'être venue ici. Les conditions météo ne m'ont pas posé de problème, j'étais prête pour travailler dur.
Est-ce inspirant sur le circuit pro Bianca Andreescu et Felix Auger-Aliassime qui vous ouvrent la voie ?
Très inspirant. Bianca a gagné à Indian Wells. C'est malheureux qu'elle n'ait pas pu jouer ici à Roland-Garros ; j'aurais voulu la voir et la féliciter pour ses succès. Je suis ravie des fantastiques résultats de Denis, Felix et Bianca. Cela me motive encore pour les deux années à venir et pour l'avenir en général.
Tu les connais ? Est-ce que tu t’entraînes avec eux ?
Oui, je connais Felix depuis quelques années. No, je ne m'entraîne pas avec lui mais à c�'té de lui. Quand j'étais plus jeune, je le voyais travailler avec son père, cela me motivait pour le suivre et pour essayer de l’imiter. L'an dernier, j'ai pu m'entraîner à plusieurs reprises avec Bianca et j'ai pu jouer contre elle aussi. Je suis ravie d'avoir eu ces occasions.
Peux-tu nous parler de ta famille et du Canada ? D'où viennent tes parents et d'où tu viens aussi ?
Je suis née à Montréal, Québec. Mon père est Equatorien. Jeune, il a déménagé à Montréal ; il faisait des allers/retours entre Montréal et Toronto. Ma mère est de Toronto, Canada ; ses parents viennent des Philippines. Je suis un mélange. J'ai commencé au Canada, je suis Canadienne. Je suis contente d'être Equatorienne et Philippine. J'aimerais bien pouvoir encore représenter le Canada pour la Fed Cup.
As-tu des idoles, des joueurs que tu aimes bien ? Je crois que tu as déjà joué la Fed Cup. Peux-tu nous raconter cette expérience ?
Je suis beaucoup Justine, Nadal, Federer et Djokovic. Ils ont des styles différents, mais toujours les mêmes qualités : ils travaillant dur et sont combatifs. Ils jouent tous les points comme si c'étaient les derniers. La Fed Cup a été une belle expérience. J'ai pu travailler avec Heidi El Tabakh, Nathalie Tauziat, Rebecca Moreno, Sharon Fichman et Gabriella Dabrowski qui m'ont beaucoup aidée pendant la semaine. Ils m'ont motivée pour travailler plus fort.
Tu t'entraînes avec ton père, c'est ça ? As-tu d'autres coachs qui t'aident un peu de temps en temps ?
Je m'entraîne avec mon père, oui. Les deux dernières semaines, mon père est allé avec ma petite sœur au tournoi au Portugal. Tennis Canada m’a m'aidée et j’ai donc eu le soutien d’Hugo Di Feo, qui est ici avec moi. Il a pu me donner son expérience en Juniors, notamment sur la façon de gérer la pression. Et pouvoir avoir Hugo et mon père ici en finale était fantastique.
Quels sont tes rêves pour plus tard ? Quel tournoi aimerais-tu gagner ?
Tous les tournois, les Grands Chelems, être numéro 1 au monde. Mais Roland-Garros est très spécial pour moi. C'était le premier tournoi que j'ai vu à la télévision. Pouvoir le gagner ici en Juniors est très spécial pour moi.
Quelles sont tes sensations à la fin de ce match et de cette finale gagnée ?
Je suis ravie, parce que j'ai travaillé très dur avec mon père, également mon entraîneur en Floride. Perdre en Australie mais gagner ici aujourd'hui est très particulier. Je suis vraiment ravie. J'espère pouvoir revenir l'an prochain mais chez les professionnels !
Et tes nerfs ? Parce que lorsque tu as servi pour le premier set, tu as failli perdre ton service et au deuxième, il y a eu un jeu qui a duré 10 minutes. Comment as-tu géré cette pression ?
À l'échauffement, avant le match, j'étais très, très stressée. J'ai parlé avec mon père, il m'a beaucoup détendue, il m'a, en quelque sorte, réveillée. Il m'a dit : "sois contente d'être là en finale, joue ton jeu, joue ton tennis et lutte sur chaque point". Au premier set, lorsque j'ai servi pour le set, cela a été un peu long. Mais je suis quand même ravie d'avoir pu surmonter cette difficulté. Au deuxième set, je sers pour 2-0 et je perds mon service, mais ce n'était pas si grave pour moi, parce qu'en fait, je savais que j'avais déjà remporté le premier set, nous n'étions qu'au début du deuxième, il fallait continuer de lutter, tout simplement.