Tennis. Roland-Garros - Barty pour durer... : "Les étoiles alignées"
Par Alexandre HERCHEUX le 12/06/2019 à 08:15
Quelle belle histoire pour Ashleigh Barty ! 623e mondial en 2016, l'Australienne a remporté, trois ans plus tard, Roland-Garros : son tout premier Grand Chelem. C'était samedi contre Marketa Vondrousova 6-1, 6-3. Grâce à ce sacre, l'Aussie sera 2e mondiale lundi, son meilleur classement bien sûr, et est recompensée par tout le travail effectué depuis le début de sa carrière. Une carrière avec une trajectoire juste incroyable.
Vidéo - Si je n'étais pas partie, je ne serais peut-être pas revenue
Si on avait dit à Ashleigh Barty qu'elle remporterait un Grand Chelem il y a de cela 3 ans, elle n'y aurait sûrement pas cru. Jeune espoir du tennis Australien, Barty a vécu un début de carrière compliquée. Sur les circuits, elle vit mal la distance avec sa famille, restée au pays. Elle décide alors de stopper sa carrière et change même de sport en pratiquant le cricket. Mais, après deux ans d'absence du circuit, l'Australienne refait son apparition sur les courts et est alors 623ème joueuse mondiale. Un choix qu'elle juge bon à l'époque : "Si je n'étais pas partie, je ne serais peut-être pas revenue au tennis. J'ai une partie de ma vie où j'ai dû aller dans cette direction et pour moi, c'était la meilleure décision que j'ai prise à l'époque. C'était encore une meilleure décision de revenir sur le tennis."
Désormais top 10 en simple et en double, l'Aussie semble au sommet de son art et capable d'aller toujours plus loin. Titrée sur la surface où on ne l'attendait pas, Barty a su surprendre son monde : "J'essayais de bien gérer mon corps pour être le plus en forme possible pour en profiter. Je pense que j'ai bien joué l'année dernière sur terre battue. J'apprends tous les jours comment utiliser ma variété et l’utiliser le mieux possible. Cela a été deux semaines incroyables." Il n'est pas dur d'imaginer sa joie. Maintenant que la joueuse de 23 ans maîtrise parfaitement son jeu de variations sur toutes les surfaces, attention aux dégâts. Naomi Osaka est prévenue, il faudra très performant sur gazon.
Félicitations ! Vous avez vraiment bien joué. Comment décririez-vous une #bartyparty ?
Pour beaucoup d'Australiens, c'est une célébration, une fête, mais pas seulement de ces deux semaines, mais de ces deux, trois dernières années pour moi-même et mon équipe. Je suis entourée par un groupe authentique de personnes incroyables et généreuses. C'est le produit de tout le travail qu'on a fait ensemble. C'est formidable, vraiment !
Est-ce que vous commencez à l'intégrer ?
C'est remarquable. Un peu trop en ce moment. Je suis un peu submergée. Mais c'est incroyable. On a fait le travail, essayé de se mettre dans cette position et maintenant on est ici et c'est incroyable.
Félicitations Ashleigh. Normalement, la terre battue n'est pas votre meilleure surface. Gagner ici va peut-être vous donner envie de gagner plus de Grand Chelem ?
Cela a été semaine formidable. Dès que je peux jouer mon meilleur tennis, je peux faire jeu égal avec toutes les autres. J'ai pu jouer un meilleur tennis quand j'en avais besoin. J'avais rêvé de cela avec ce trophée ici à Roland-Garros. On a bien sûr des rêves et des objectifs, c'est vraiment incroyable.
Félicitations. Après avoir perdu au deuxième tour à Rome jusqu'à gagner Roland-Garros, quel ajustement vous avez fait dans votre jeu pour gagner ici à Roland-Garros pendant ces 2 semaines ?
Peut-être ce match à Rome était le seul match de toute l'année où je me suis dit : "je suis déçue de sortir du court par rapport à comment j'ai joué et comment j'étais sur le court." En jouant les doubles et en jouant quelques matchs avec Vika, cela m'a aidée. J'ai pu rebondir. Je jouais très bien, je frappais très bien la balle. J'essayais de bien gérer mon corps pour être le plus en forme possible pour en profiter. Je pense que j'ai bien joué l'année dernière sur terre battue. J'apprends tous les jours comment utiliser ma variété et l’utiliser le mieux possible. Cela a été deux semaines incroyables.
Vos parents sont arrivés au Royaume-Uni hier. Est-ce qu'ils auraient pu venir voir la finale aujourd'hui ?
C'était prévu qu'ils viennent au Royaume-Uni comme ça. Ils arrivaient aujourd'hui. C'était prévu comme ça. Il n'y a jamais eu une question qu'ils allaient pouvoir venir pour moi. Je sais qu'ils ont regardé, qu'ils vivent à travers chaque point et chaque parcours avec moi. Pour ma routine et mes performances, j'aurais adoré les avoir depuis le début du tournoi, mais pas juste pour la finale. Je sais qu'ils ont regardé. Ils ont atterri une heure ou deux avant que l'on monte sur le court. Physiquement, c'était impossible qu'ils viennent. Je les verrai demain, je vais les embrasser très fort. Ce sera formidable de les voir enfin, car cela fait quelques semaines.
Félicitations. Vous pensiez que vous seriez ici avec le trophée si vous n'étiez pas partie du sport en 2014 ?
Non, pas du tout. Si je n'étais pas partie, je ne serais peut-être pas revenue au tennis. J'ai une partie de ma vie où j'ai dû aller dans cette direction et pour moi, c'était la meilleure décision que j'ai prise à l'époque. C'était encore une meilleure décision de revenir sur le tennis.
Il y a quelques années, vous avez quitté le tennis. Saviez-vous que vous alliez revenir ? Qu'est-ce qui vous a fait revenir à ce sport ?
Je n'ai jamais fermé de porte en disant : « Je ne vais plus jamais jouer au tennis ». J'ai eu besoin d'un peu de recul pour vivre une vie normale, parce que la vie de tennis n'est pas normale. J'ai besoin de temps pour mûrir, grandir en tant que personne. J'ai laissé toutes les options ouvertes, cela a été une progression naturelle de revenir vers le tennis. J'étais toujours impliquée dans le tennis au quotidien, en travaillant avec mon coach, Jim. Je frappais des balles, pas seulement pour moi, mais pour d'autres. Le tennis a toujours fait partie de ma vie et va toujours le rester. Dans l'ensemble, la compétition me manquait, les batailles à une contre une, les flux, les émotions, de gagner, de perdre des matchs. C'est unique. On ne peut l’avoir que quand on joue, quand on se met en danger, quand on devient vulnérable et quand on fait des choses incertaines.
Comme vous le savez, le #bartyparty fait le buzz à travers le monde. Qu'est-ce que cet accomplissement signifie pour vous et comment allez-vous le fêter ?
C'est incroyable. Je n'aime pas ce hashtag autant que vous, c'est clair. Pour nous, ce soir, c'est une célébration pour moi-même et mon équipe. Je ne suis pas la seule impliquée, j'ai un groupe extraordinaire de personnes autour de moi. J'adore travailler avec eux tous les jours. Ils sont avec moi au moment les plus difficiles de ma vie et dans certains des moments les meilleurs. C'est vraiment une célébration de ce parcours de trois années.
Quand vous avez quitté le cricket, vous êtes revenue vers le tennis, et pris cette position. Vous pensiez que le court Central serait à votre portée aussi rapidement ?
Non, non. Peut-être en double pour être honnête. On était très proches avec Casey à plusieurs reprises et on s’est dit : « C'est peut-être une possibilité ». Un nouveau point de vue dans ma vie et dans ma carrière, cela a porté cette nouvelle croyance et ce sentiment d'appartenir au meilleur niveau. J'ai le sentiment que je joue un très bon tennis, et quand je joue à mon meilleur niveau je peux être compétitrice par rapport aux meilleures joueuses.