Tennis. Roland-Garros - Lucas Pouille : "Apprendre à mieux gérer"
Par Alexandre HERCHEUX le 02/06/2018 à 22:05
Impuissant, c'est le mot. Lucas Pouille n'a pas pu rivaliser avec le Russe Karen Khachanov défaite 6-3, 7-5, 6-3 et quitte la Porte d'Auteuil dès le troisième tour. Vraie déception pour Pouille qui n'a pas pu proposer une vraie resistance au Russe très accrocheur et difficilement débordable. Avec seulement 49% de premiers services et 16 balles de break concédées, le Français n'avait aucune chance d'inquièter son ami Khachanov, qui va regoûter à un huitième de finale après celui de 2017. Lucas Pouille reste quant à lui bloquer au stade du troisième tour et conclut une saison sur terre battue plutôt médiocre. En effet, avec 3 défaites au premier tour et seulement trois victoires, le bilan est loin d'être celui espéré. Le moral du Français semble touché après l'épisode de la terre battue mais le 16e mondial devra relever la tête pour espérer faire une belle saison sur gazon.
Vidéo - Roland-Garros - Pouille après sa défaite contre Khachanov
Comment avez-vous géré l'interruption, le fait de revenir ? Comment cela s'est passé dans votre esprit, entre hier et aujourd'hui ?
Ce n'est forcément pas évident, encore moins quand on est derrière au score. Après, c'est pareil pour les deux joueurs. Cela ne m'a pas désavantagé plus que lui. Cela fait partie du jeu quand on joue ici, à Roland-Garros, on sait que l'on peut être amené à être interrompu et revenir le lendemain.
Il y a des défaites qui poussent davantage à la remise en question ou à l'envie de changement que d'autres. Celle-ci, c'est quoi ? C'est la fin d'une période sur terre qui n'était pas terrible et que tu vas oublier ? C'est une qui t'énerve suffisamment pour que tu dises qu'il y a des choses à changer ?
A chaud, c'est un peu compliqué. Ce qui est sûr, c'est que c’est la fin d'une période sur terre qui est à oublier et à mettre derrière moi, deux bons mois. Après, il sera temps de réfléchir, de discuter avec Manu, Tommy et l'ensemble de l'équipe, voir s'il y a des choses à changer, et ce qu'il faut essayer d'améliorer. A chaud, c'est un peu compliqué d'avoir une réponse exacte et constructive.
Qu'est-ce qui fait le plus mal, d’être sorti au troisième tour, ou de ne pas avoir réussi à mettre ton jeu en place, à avoir joué et fait ton match ?
De sortir, forcément. Après, il est très agressif, il prend beaucoup de temps, donc il empêche un peu de mettre mon jeu en place. Ce qui est dommage, c'est qu'hier, après la perte du premier, j'arrivais à en mettre un peu plus, à être plus agressif. C'est dommage de ne pas réussir à finir ce set. Après, on ne connaît pas l'issue du match, on ne sait pas comment cela se serait passé. Maintenant, c'est derrière moi. Je ne veux pas ressasser sans cesse ce qu’il s'est passé. C'est un peu dommage de rater ces occasions. C'est compliqué, toute la pression est sur moi. Je suis dos au mur. Lui, il peut se permettre quelques erreurs, tenter un peu plus, c’est un peu plus relax pour lui que pour moi.
Tu as quand même enchaîné les matchs ces derniers jours. Tu as le sentiment qu'aujourd'hui, cela devenait plus difficile, le fait que tu n'aies pas eu de véritable pause ?
Je n'ai pas eu de problème physique. C'est ce que j'avais dit après le dernier set contre Norrie, ce n'est pas physique. Mentalement du coup, il n'y a jamais de coupure, cela enchaîne, cela enchaîne, cela enchaîne. J'ai joué à chaque fois assez tardivement dans la journée. Il y a eu des matchs longs, plus le temps qui a fait que je n'ai pu finir une seule fois sur les trois matchs en un jour. Cela fait partie du jeu, c'est comme cela.
Il m'a semblé hier que vous étiez à un moment agacé après une séquence d'amortis. C'est une tactique que vous assumez totalement, que vous avez voulu changer aujourd'hui ?
Honnêtement, non, ce n'était pas forcément un plan de jeu précis. Je pense que parfois, dans le jeu, on peut être tendu, on peut se précipiter et faire des mauvais choix. Parfois ils étaient bons, et parfois ils ne l'étaient pas. Ce n'était pas spécialement un plan de jeu précis.
Tu avais investi beaucoup de temps pour cette saison sur terre, grosse préparation. Ce n'est pas facile de comprendre pourquoi cela n'a pas fonctionné. Est-ce que maintenant, a posteriori, tu vois où cela a cloché ? Est-ce trop de pression sur cette partie de l'année ? Est-ce que c'est circonstanciel ?
Je suis désolé, mais je pense que cela va être la même réponse. Tout de suite, à chaud, je ne sais pas exactement. Il va falloir en discuter. Il y a eu des moments où je n'ai pas eu forcément l'attitude que j'avais l'habitude d'avoir, où j'étais un peu plus agacé, un peu plus frustré dans certains matchs. Je faisais donc les mauvais choix, et je jouais parfois un peu à l'inverse de ce que je fais d'habitude. Cela ne m'a forcément pas aidé. Je ne remets toujours pas en question le fait d'avoir pris la décision de m'entraîner sur terre, de me préparer du mieux possible et d'essayer d'investir beaucoup de travail pour cette saison sur terre. Je pense que si c'était à refaire, je le referai de la même manière.
Au-delà de la saison sur terre, on a le sentiment que depuis le quart à l'US contre Rafa, dans les gros tournois, les Masters 1000 et les Grands Chelems, cela coince un peu. Quand tu regardes toute cette période, qu'est-ce qui te semble être le plus préjudiciable ? C’est peut-être d’assumer un statut qui est un peu plus lourd à porter, de numéro 1 français ?
Pour le coup, depuis 2014, je ne suis numéro 1 français que depuis trois mois, ou quelques mois. Je ne pense pas que ce soit cela qui ait fait la différence sur deux ans. Après, la raison exacte, je ne la connais pas forcément. C'est probablement le fait que je me mets beaucoup de pression, j'attends beaucoup de ces tournois. Du coup, j'ai peut-être un peu de mal à mettre mon jeu en place. Je n'ai pas forcément une explication rationnelle à cela.
Tu n'as pas d'explication. Pour toi, il n'y a pas un levier évident à actionner sur la prépa, sur le jeu, sur n'importe quoi d'autre où tu te dis « je vais modifier cela dans les prochaines semaines, les prochains mois, pour que cela change » ?
Honnêtement, je viens de perdre il y a à peu près une heure. Toutes ces questions, elles sont un peu particulières parce que je n'ai pas forcément la tête reposée. On n'en a pas discuté avec toute mon équipe. Répondre clairement à cela, aujourd'hui, je pense que ce n'est pas forcément possible. S'il n’y avait qu'un levier à actionner pour qu’ensuite, je gagne tous les tournois et qu'il n'y ait plus de défaite, dans ce cas il faut vraiment que j'y réfléchisse, et je vais prendre quelques semaines pour y réfléchir. Après, je pense qu'ailleurs, il n'y aura plus de coup bas. En tout cas, on va y réfléchir, on va forcément se poser, en parler, essayer de tout faire pour que cela aille le mieux possible dans les semaines et mois qui arrivent.
Quel est ton programme avant Wimbledon ? Y a-t-il des changements ? Est-ce que tu vas beaucoup jouer ?
J'avais prévu de jouer Stuttgart et à Halle. Cela ne va pas changer. La semaine avant Wimbledon, je serai à Londres pour m'entraîner.
Une question sur le court : certains joueurs trouvent qu'il est plus glissant que les autres années. Peux-tu nous donner ton avis ? As-tu senti une différence ?
Je pense qu'il fait un peu plus chaud que les autres années. Forcément, quand il fait beau et plus chaud, la terre est un peu plus sèche et glisse davantage. Après, sur le Central, je n'ai pas eu cette impression, je ne suis pas tombé, je n'ai pas énormément glissé. Je n'ai pas forcément eu cette sensation.
L'année dernière, après Roland, tu étais sorti au même moment, et tu avais vite rebondi en gagnant Stuttgart. T'en sens-tu aujourd'hui mentalement capable ? Et penses-tu que le fait d'avoir beaucoup de points à perdre va te rajouter un peu de pression là-bas ?
Honnêtement, si je perds 250 points, je vais peut-être me retrouver 20ème ou 21ème. Je ne sais pas. Je ne pense pas qu'être 16ème, 17ème ou 20ème, cela change toute ma vie, et complètement la donne. Ce ne sont pas ces points qui vont me mettre beaucoup de pression. Il va forcément falloir rebondir puisque maintenant, le prochain gros objectif, c'est Wimbledon. Pour arriver là-bas le mieux possible, c’est essayer de gagner beaucoup de matchs, d’aller loin à Stuttgart, d’aller loin à Halle, et arriver avec de la confiance. C'est là-dessus que cela va être important. Mais ce n'est pas le fait de défendre les 250 points que j'ai là-bas.
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