Tennis. Roland-Garros - Pouille reprend et en danger contre Klizan
Par Alexandre HERCHEUX le 31/05/2019 à 12:51
Si Lucas Pouille avait montré qu'il allait bien en ce début de Roland Garros, il va falloir briller lors de sa fin de match ce vendredi contre Martin Klizan. Le nordiste était mal embarqué avant l'interruption, mené 7-6(4), 2-6, 6-3, 3-1. Espérons que la coupure lui fera retrouver ses esprits et qu'il pourra démarrer une folle remontée.
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En effet, il a parfaitement réussi son entrée en lice à Roland-Garros ce mardi et avec la manière ! Le Français, 26e mondial, s'est imposé face à l'Italien Simone Bolelli en trois manches 6-3, 6-4, 7-5 après un peu moins de deux heures de jeu. Lucas Pouille ne sera donc pas tombé dans le piège qui pouvait s'annoncer face à un bon joueur issu des qualifications et qui a une grande expérience. Avec 92% de réussite sur première balle et 37 coups gagnants, cette victoire va sans aucun doute le mettre en confiance, lui qui vit une année très compliquée depuis sa demi-finale à l'Open d'Australie. Bref, aujourd'hui Lucas Pouille semble aller mieux ! On a fait le point avec Lucas Pouille à l'issue de ce premier tour réussi ce mardi et surtout ce qu'il s'est passé depuis sa demie à Melbourne !
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Félicitations pour ta victoire. On t'a vu plutôt en jambe aujourd’hui, tu as su accélérer dans les bons moments pour breaker quand il le fallait et rester aussi solide sur ta mise en jeu. Est-ce que c'était important de débuter ici sans concéder de set aujourd'hui (mardi) ?
Je ne vais pas dire le contraire : c'est toujours mieux de finir en trois sets et de ne pas se faire de frayeur. Je pense avoir été très solide, du début à la fin de ce premier tour. Ce n'est jamais évident de rentrer dans un tournoi. Lui a déjà fait trois matches, donc il se sent bien.
Entre la fin de Rome et ici, tu as pratiquement eu deux semaines. Peux-tu nous raconter comment tu as travaillé ? Est-ce que tu as beaucoup bossé en quantité ? Je crois que tu étais un des premiers à jouer sur le Central.
On a réfléchi à jouer Lyon ou Genève. J'ai préféré m'entraîner, faire 10 bonnes journées, ce n'était pas un tournoi qui allait tout changer. Je crois que je perds le dimanche, on est rentrés le lundi, et dès le mardi on a rattaqué. On a passé beaucoup de temps sur le court. Il n’y a pas une séance de moins de 3 heures pendant 8 jours. On s'est remis au boulot.
C'étaient quoi les manques que vous aviez identifiés en sortant de Rome et avant de se mettre au boulot mardi ?
Ce n’était pas forcément des manques. On sait que c'est un nouveau format : trois sets sur terre. Mieux on est physiquement, mieux c'est pour nous. J'avais envie de retravailler, de repasser sur des séances longues, sans forcément jouer de point. J'ai joué avec la même intensité et rigueur pour essayer d'arriver ici avec de la confiance acquise à l'entraînement.
Est-ce que tu ressens une pression particulière aujourd'hui ? Le fait d'être à Roland-Garros par rapport au fait que tu as eu une demi-finale de Grand Chelem cette année, même si ça a été plus difficile par la suite.
Il y a toujours cette petite pression particulière à Roland-Garros, on a envie de briller, de bien jouer, d'aller très loin dans le tournoi. Le fait de ne pas avoir très bien joué, je ne suis pas sûr qu'il y ait une attente énorme. Personnellement, j'ai envie d'aller loin. Mais je l'aborde de la bonne manière.
Vous dites qu'il n'y a pas une attente énorme, mais quand on est un Français à Roland-Garros et qu'on a déjà fait de gros résultats avant, il y a toujours une attente.
Oui, il y a toujours une attente particulière. Si j'avais gagné Rome ou Madrid, les gens auraient dit : c'est peut-être lui qui va gagner Roland. Ce n'est pas le cas pour l'instant. J'ai gagné Bordeaux, avec tout le respect que j'ai pour Bordeaux. Je sais comment je fonctionne. Je sais aussi que je suis capable d'être très, très bon plus le tournoi avance et plus les matches passent et que je gagne en confiance. En tout cas, je n'ai pas ressenti sur le court une attente particulière ou à l'extérieur, mais plutôt beaucoup d'envie du public de soutenir, de pousser, d'être derrière moi et ça, c'était super !
C'est un peu « hors match », mais vous avez l'habitude sur le circuit de jouer contre des amis ; comment se passe un match contre un ami ? Je pense à Paire-Herbert demain par exemple, c'est particulier ou difficile à aborder ?
C'est toujours particulier, encore plus à Roland-Garros. Les deux ont envie d'aller très loin. D'un côté, on a Benoît qui arrive avec beaucoup de confiance qui a réussi à très bien enchaîner, et Pierre-Hugues qui ne revient pas de nulle part mais presque de deux sets zéro, c'est rare. Il a fait un retour incroyable. Je pense que les deux vont réussir à faire abstraction. Le seul hic, quand on joue un Français à Roland-Garros, c’est le public : il est toujours partagé. Alors que quand on joue un étranger, il est à 100 % derrière nous. C'est le seul petit truc dommage quand on joue un Français et un ami.
Qu'est-ce qu'elle a changé cette victoire à Bordeaux ?
Déjà, elle m'a fait gagner des matches. C'était quitte ou double. Je suis arrivé là-bas sans confiance. Au fur et à mesure de la semaine, mon niveau a réellement augmenté. Je sais comment je suis : en général, les débuts de tournois sont compliqués pour moi et quand j'arrive à passer trois tours, à ce moment, mon niveau augmente. Il faut essayer de continuer comme ce qui s'est passé aujourd'hui, être solide, ne pas se projeter, ne pas se mettre une pression incroyable, essayer de rester simple.
Au prochain tour, tu affronterais Kukushkin ou Klizan – le match n'est pas encore terminé. Ces deux joueurs sont classés au même niveau à peu près. Une préférence entre les deux joueurs que tu préférerais affronter ?
Non, pas vraiment. Franchement, les deux sont capables de sortir de très belles parties, de jouer un niveau de jeu très élevé. J'ai joué Kukushkin à Melbourne mais aussi à l’US, en Grand Chelem. J'ai gagné ces fois-là. Mais ce n'étaient pas des matches simples. Klizan, on s'est joué une fois à Budapest, il y a deux ans : j'avais réussi à gagner en deux sets. Il va falloir être prêt dans les deux cas et faire un bon match si je veux passer au troisième tour.