Tennis. Roland-Garros - Nadal : "C'est la magie de Roland-Garros !"
Par Grégoire DUEZ le 11/06/2017 à 22:08
Rafael Nadal entre encore un peu plus dans l'Histoire. Auréolé du trophée pour la dixième fois à Roland-Garros, le Majorquin est devenu le joueur le plus titré du Grand Chelem parisien. En battant Stan Wawrinka en finale (6-2, 6-3, 6-1 et un peu plus de 2h de jeu), l'Espagnol a retrouvé le goût de la victoire sur la terre battue de la capitale pour la première fois depuis 2014. Un succès, une joie et une émotion qui ont touché l'Ibère en conférence de presse d'après-match.
Vidéo - Roland-Garros 2017 - Éric Babolat, Rafael Nadal et la Decima
Rafael, vous décrochez aujourd'hui un dixième titre à Roland-Garros. On a l'impression qu'à chaque fois, c'est votre première victoire ! Et à chaque fois vous vous jetez sur la terre battue de Roland-Garros au moment de votre victoire. Est-ce que vous avez amélioré votre façon de vous jeter sur le sol ?
Non, voilà, cela fait dix fois que j'ai eu droit à la magie de Roland-Garros, et je suis très, très heureux, tout simplement. Aujourd'hui a été un jour très, très important pour moi. Il y a eu des moments difficiles de par le passé, des blessures notamment. Évidemment, cela fait énormément de bien de remporter ce trophée aujourd'hui à Roland-Garros. Et je suis heureux parce qu'il a fallu que je travaille beaucoup pour en arriver là.
Vous êtes sur le court, vous avez frappé énormément de coups gagnants. On a l'impression que les choses coulent pour vous. À ce moment-là, vous ressentez quoi ? De la joie ? Pouvez-vous nous expliquer ce que vous ressentez dans ces moments-là ?
Pas vraiment. Lorsque je suis en train de jouer, je suis pleinement concentré sur la qualité de mon jeu. J'avais une certaine nervosité au début. J'ai fait des jeux pas terribles. Stan a éprouvé cette nervosité tout comme moi. Je pense qu'il y a eu des jeux très importants, tout au début du match. Et ces moments peuvent complètement changer un match. Donc j'ai pu sauver le point de break. Et puis, j'ai pu jouer comme il a fallu que je joue aux bons moments. C'est ensuite que le match est devenu plus normal. Parce qu'au début il a fait beaucoup d'erreurs directes et moi aussi. Je pense que c'était la nervosité. Après avoir sauvé ce jeu et pu le remporter, je me suis senti mieux. Mon service s'est amélioré. Je savais que j'avais très bien joué depuis deux semaines ici, je ne pouvais pas ne pas bien jouer aujourd'hui. J'avais cette nervosité, mais je savais que je joue trop bien en ce moment pour faire une mauvaise finale. C'est ce à quoi j'ai pensé pour essayer de bien envoyer la balle. Quand je l'ai bien senti, j'ai pu prendre à ce moment bien le match en main.
Stan Wawrinka a dit que vous jouiez le meilleur tennis de votre carrière. Je sais que vous n’aimez pas les comparaisons mais avez-vous également cette impression ?
Je ne sais pas. Je ne peux pas vous dire oui, je ne peux pas vous dire non. Je ne sais pas. Je peux, en revanche, vous dire que les deux semaines passées ici m'ont permis de jouer un niveau de tennis très élevé. En 2008, en 2009, je n'ai pas perdu de set non plus, et je pense que cela montre qu'à l'époque, je jouais bien également. Je peux vous dire que j'ai l'impression d'avoir bien joué depuis le début de la saison, mais en même temps, j'ai eu de très bonnes années pendant ma carrière. Cette année, effectivement, a été particulièrement bonne depuis le début de l'année, je joue très bien. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je n'aime pas trop comparer. Ce que je peux vous dire, c'est que mon jeu est bon en ce moment, je suis heureux, je profite de chaque semaine. Je vais continuer à travailler dur pour profiter de cela pleinement.
Vous avez évoqué 2013 comme étant une année tout à fait particulière pour vous, ici, et de manière générale. Si vous deviez faire un classement, où situeriez-vous l’édition 2017 ?
Écoutez, comme je l'ai dit, chaque Roland-Garros est extrêmement important pour moi. Chaque Roland-Garros a joué un rôle particulier. Et certains m'ont marqué peut-être plus que d'autres, mais soyons très clairs : chaque Roland-Garros a été tout à fait unique pour moi. J'en ai profité à chaque fois. Celui-ci sera peut-être très particulier parce que c'est le dixième, parce que la cérémonie également de finale qui a été emplie d'émotions. J'ai aujourd'hui 31 ans, je ne suis plus un enfant. Les choses ont changé aussi. Peut-être aussi de par mon niveau de tennis. Le fait aussi que j'ai accepté avoir eu des difficultés physiques, je pense que cela me permet d'en profiter d'autant plus.
Pouvez-vous décrire vos sensations ? Vous pleuriez après le match. Vous étiez assis juste avant la cérémonie. À quoi pensiez-vous ?
De l'extérieur, les résultats étaient, disons, faciles ou sur le papier, cela avait l'air assez « facile ». En réalité, c'est le tournoi le plus important de toute l'année. Lorsque j'arrive ici, j'ai un peu le trac, j'ai des émotions assez vives. Je sais que les occasions pour moi de remporter des victoires ici s'amoindrissent année après année, parce que les années passent. L'année dernière, c'était une occasion perdue mais évidemment, je n'ai pas le droit de me plaindre. C'est une occasion que je n'ai pas su saisir. Cette année, j'ai pu remporter la victoire et c'est une victoire qui signifie énormément pour moi. Et ceci grâce à mon niveau de jeu et grâce à mon mental, parce qu’il s'agit de deux semaines très tendues. Lorsqu'on arrive à atteindre son objectif, tout d’un coup tous ces éléments tombent. L'adrénaline également tombe d'un coup. Voilà pourquoi j'avais toutes ces émotions, pourquoi lorsque j’étais pendant deux semaines sur le qui-vive. À un moment, on se relâche.