Tennis. Roland-Garros - Simona Halep : "J'avais honte de moi-même"
Par Thibault KARMALY le 05/06/2017 à 22:49
Tombeuse de Carla Suarez-Navarro ce dimanche en huitièmes de finale de Roland-Garros (6-1, 6-1), Simona Halep a probablement livré son match le plus abouti de la saison. La Roumaine, qui figures parmi les grandes favorites à la victoire finale Porte d’Auteuil, est revenue sur son état de forme à l’issue de sa qualification pour les quarts, où elle devra faire face au défi Elina Svitolina. Puis, elle a dû répondre à plusieurs questions sur son entraîneur, l’Australien Darren Cahill, qui l’avait lâchée après sa défaite à Miami suite à son attitude jugée « déplorable », avant de revenir dans son giron après Stuttgart. Découvrez les déclarations de la n°4 mondiale en intégralité ci-dessous.
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Félicitations ! Comment vous sentez-vous ? Au début du tournoi vous aviez des points d'interrogation avec des problèmes à la cheville. Vous jouez très bien, vous êtes en deuxième semaine, êtes-vous satisfaite ?
Je me sens très bien à l'heure actuelle, je pense que j'ai livré ma meilleure prestation ici à Roland-Garros, contre Carla. Je savais que cela allait être un match difficile, je n'avais jamais remporté de match contre elle sur terre battue. Donc une très belle prestation, j'ai joué exactement comme je voulais. S'agissant de ma cheville, je sens une petite douleur lors de certains coups, mais cela ne m’ennuie pas, je peux poursuivre. Je ne ressens rien pendant les matchs. Je me sens affûtée physiquement, prête à aborder cette deuxième semaine, ravie d’être en quarts de finale. On verra, la prochaine adversaire sera un défi pour moi, et je vais donc donner le meilleur de moi-même.
Vous êtes très dure avec vous-même, lorsqu'il s'agit d'évaluer vos prestations, vos performances. Ce lundi, vous êtes sortie du court en étant contente parce que vous êtes rentrée dans le terrain, vous avez délivré de beaux coups, n'est-ce pas ?
Comme vous le savez, et comme tout le monde le sait, mon attitude me permet de bien lire le jeu. Je peux jouer détendue, je peux être aussi positive parfois. Je suis davantage présente sur le court, je sais exactement ce que j'ai à faire contre mes adversaires. Je sens très bien la balle, je ne veux pas trop parler de cette sensation, parce que je veux la poursuivre, c'est un bon tournoi. J'ai très bien joué aujourd'hui, de façon incroyable contre Carla, ce n'est jamais facile contre elle.
Après Miami, vous n’avez pas travaillé avec Darren Cahill ?
Non, ce n'était pas des vacances ! Non, non, ce n'était pas des vacances lorsque je n'ai pas travaillé avec Darren. Il a pris cette décision, cette décision m'a beaucoup aidée. C'était un peu un choc, parce que j'avais perdu un entraîneur. Je devais m'améliorer. En fait, il ne se plaignait jamais de mon jeu et de ce que je faisais, parce que je travaille dur. Mais il n'était pas très content de mon attitude. Je savais que, pour qu'il revienne avec moi, il fallait changer d'attitude. J'ai donc modifié mon attitude, mon comportement très rapidement. Mais je dois encore m'améliorer.
Félicitations pour votre forme ! Vous devez nous expliquer les choses sur Darren Cahill. Il vous dit : « Je n'aime plus ton attitude. » Ensuite, que s'est-il passé ? Êtes-vous toujours en contact ? Vous lui avez dit : « Je vais changer. » ? Et pendant qu'il n'était pas avec vous, vous lui avez dit que vous pouviez changer les choses ?
En fait, moi, j'étais sur le court, et il a apprécié mon comportement en Fed Cup, ensuite, à Stuttgart. Après le tournoi de Stuttgart, il m'a dit qu'il en avait vu suffisamment. Puis, il m'a dit qu'il était prêt à revenir avec moi. Je lui ai posé la question s'il était prêt à revenir avant Madrid, il m'a dit oui, parce que j'avais fait des améliorations dans ce compartiment de mon comportement. Je lui ai dit que je voulais vraiment changer d'attitude. Mon attitude l'a fait revenir, et donc, ça va ! Je suis contente, parce que maintenant, je suis positive sur le court. Je ne serai plus négative comme cela a été le cas à Miami, parce que lorsque j'ai vu la vidéo, je n'ai pas du tout aimé. J'ai eu honte de moi-même. J'espère que cela ne va plus se reproduire.
Qu'aimez-vous chez Darren Cahill ? Et quelles sont les choses que vous n’aimez pas ?
C'est une belle personne, pleine de bonté. Je suis une joueuse différente depuis que j'ai commencé à travailler avec lui, même si je n'ai pas obtenu les meilleurs résultats dans ma carrière. Je joue différemment. Mon style de jeu est différent. J'arrive à m'ouvrir le court maintenant. Je pense que j'ai pu apprendre beaucoup de choses nouvelles d'un point de vue tactique. Mon coup droit s'est amélioré, au même titre que mon service. Et donc, ses conseils me vont. Je comprends exactement ce qu'il me dit sur le jeu. Il a aussi confiance en moi. Il me le dit. Et moi, je lui fais complètement confiance. Moi, je peux faire ce qu'il me demande de faire sur le court.
Simona, chaque joueur de Roumanie a beaucoup de passion, passion négative, passion positive. Pourquoi est-ce comme cela ?
Oui, c'est dans notre ADN, cela fait partie de nous. Moi, je dirais que nous avons tous quelque chose de spécial. Moi aussi, j'ai quelque chose de très spécial, parce que chaque moment, je le vis avec beaucoup d'intensité, sur le court et à l'extérieur du court. Il faut que je me calme parfois. Et notre mentalité est différente. Nous avons grandi avec cette mentalité, c'est pourquoi sur le court, parfois, nous sommes en feu !