Tennis. Scandale Financier - Les Panama Papers secouent le sport
Par Clémence LACOUR le 04/04/2016 à 09:20
Vidéo - Les "Panama Papers" et la "boîte noire" des paradis fiscaux
Si vous aviez suivi l'Affaire Wikileaks, vous n'avez encore rien vu. Les scandales des matchs truqués dans le tennis, ou les trafics d'influence à la FFT ? Une goutte d'eau par rapport au vaste fleuve mis au jour par les "Panama Papers"... Et ce n'est pas minimiser l'importance de ces divers scandales ! En effet, c'est à pas moins de 11,5 millions de documents qu'a eu accès Le Monde, le Consortium des journalistes d'investigation et le Süddeutsche Zeintung. A l'intérieur de cette masse, les 370 journalistes ont pu découvrir les méandres et les eaux marécageuses des paradis fiscaux dans lesquels des politiques du plus haut plan, des milliardaires, des criminels internationaux et des stars du sport ont caché leurs avoirs fiscaux.
Des élites mondiales de la politique, de la culture et du sport ont fait appel à Mossack Fonseca
Quelques noms émergent, partie émergée d'un fantastique iceberg : Pedro Almodovar, Vladimir Poutine, Lionel Messi, Michel Platini ou Philippe Santini, ancien directeur de la régie Pub de France Télévisions. Selon France Inter, un parti politique français serait également impliqué. Pour le moment, aucun joueur de tennis n'est apparu dans le dossier. Au centre de cette galaxie opaque : la firme Mossack Fonseca, fondée en 1977, spécialisée dans "la domiciliation de sociétés écrans dans les juridictions offshores" selon Le Monde, bien installée au Panama, dont le système financier est l'un des plus saumâtres de la planète. Pour blanchir l'argent gris ou carrément très sale, recycler l'argent du crime et de la drogue, c'est là qu'il faut aller. Tous les chemins du "fric" du crime mènent à ce petit pays de l'Amérique du Sud.
L'argent blanc, gris ou noir se donne rendez-vous dans divers paradis fiscaux
Mais ce n'est pas le seul paradis fiscal à protéger ces personnalités issues de quelques 200 pays : de Monaco au Luxembourg, en passant par la Suisse ou encore les Seychelles et Dubaï, nombreux sont les pays à accueillir gentiment tous ces sous, parfois mal gagnés. Il y a de tout, en fait, dans ces billets cachés : de l'argent bien propre, mais peut-être pas franc comme l'or, de l'argent gris, issu de la fraude fiscale, et de l'argent carrément noir qui provient de la corruption et du crime organisé.
Quelles sont les solutions ?
Les "Panama Papers" révèlent que l'évasion fiscale est mondialisée, et continue malgré la volonté des Etats de réguler voire de mettre fin à ces paradis fiscaux. Le système financier, fait remarquer Le Monde, gagnerait à rendre plus opérantes les diverses lois anti-blanchiment en les étendant à l'ensemble de la planète afin de contrôler davantage les avoirs fiscaux qui transitent par toutes ces places financières obscurs. L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a enclenché un bras de fer avec le Panama et a alerté en février les ministres du G20. Affaire à suivre donc.