Tennis. US Open - Benoît Paire : "Ma saison est plutôt bonne"
Par Yannick GIAMMONA le 01/09/2016 à 11:41
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Ce mercredi soir, le Français Benoît Paire (34e, 27 ans) a été battu au second tour de l'US Open par le Chypriote Marcos Baghdatis (44e, 31 ans), en quatre sets 6-2, 6-4, 3-6, 6-4. Le Tricolore est ensuite revenu en conférence de presse sur sa prestation du jour, mais également sur le début de sa nouvelle collaboration avec Thierry Champion. Il a également évoqué son avenir et sa fin de saison, où il jouera à Metz et lors de la tournée asiatique.
Benoît, êtes-vous content de votre prestation de ce mercredi ?
Je suis content de mon match quand même, je ne peux pas le cacher. Je suis arrivé avec très peu de confiance, je ne tapais pas bien la balle. Finalement, je repars d'ici avec quelques certitudes. Mon service revenait petit à petit, mes coups partaient de mieux en mieux. C'est juste dommage de ne pas avoir pu mettre l'intensité que j'ai mise après. Si je l'avais mise dès le début du match, je pense que ça l'aurait fait un peu craquer. Je me sentais plus solide en tout cas et meilleur dans le jeu que lui. Ce qui fait la différence, c'est juste que dans certains moments un peu tendus, comme depuis quelques semaines et quelques mois, la pression me rattrappe et ça s'est vu sur le dernier jeu. Alors que tout allait bien, je fais des petites balles et je loupe tout seul. Je perds le match tout seul.
Comment résumeriez-vous ces dix jours que vous avez passés avec Thierry Champion, au niveau du boulot, comment avez-vous vécu cela ?
C'était bon et positif. Après, il n'a pas voulu changer trop de choses avant un Grand Chelem, c'est dur d'ariver dix jours avant et de dire "tu faire ci et ça". Il me connaît, il sait comment je suis, il avait plutôt envie d'essayer de me redonner confiance sur ce tournoi, de me faire retrouver le plaisir de jouer. C'est ce qu'il a réussi à faire, après c'est juste dommage sur certaines choses, que je n'ai pas su concrétiser sur le match. Avec une victoire de plus, je pense que le tournoi était vraiment lancé, et je pense que j'aurais pu faire de belles choses. Je résume donc cela avec beaucoup de positif et c'est encourageant pour la suite. On va enfin pouvoir commencer à travailler sur des points sur lesquels il veut travailler.
Vous allez travailler des points techniques précis de votre jeu ?
On n'en a pas encore discuté. Pour l'instant, on a passé du temps à essayer de me redonner confiance, et de me mettre sur le bon chemin. On n'en a pas parlé pour la suite. On a juste vu ce qu'il fallait pour être performant sur ce Grand Chelem. Finalement j'ai plutôt bien réussi, c'est juste dommage de n'avoir pas su mettre toute l'intensité sur les deux premiers sets. Sur le quatrième set, j'ai des occasions, je le rebreake deux fois et je sens que mes coups sont mieux. Sur le dernier jeu, c'est catastrophique. J'ai quatre balles d'attaque, les quatre fois je manque des coups faciles. La confiance est revenue, mais elle est vite repartie aussi. Il va falloir travailler là-dessus, essayer de trouver plus de repères dans mes coups. Et je pense que par la suite je retrouverai mon classement, mon niveau et peut-être mieux. Je pense que j'ai les capacités d'aller plus haut.
Donc dans votre esprit, vous avez envie de continuer avec Thierry Champion ?
Oui, bien sûr. On n'est pas là pour faire une semaine. Je n'ai jamais mis la faute sur mon entraîneur pour mes mauvais résultats. Là on commence, je fais deuxième tour, et ce ne sera pas de sa faute si je ne gagne pas beaucoup de matchs. C'est moi qui suis sur le court, c'est moi qui fais les choix, c'est moi qui mouille au moment où il ne faut pas, donc pour moi ce n'est pas l'entraîneur qui joue à ce moment-là. L'entraîneur sert à apporter en dehors, à apporter cette confiance, à modifier deux ou trois coups techniquement. Pour le reste c'est moi qui joue, donc même si je perds aujourd'hui, ce ne sera jamais de la faute de Thierry.
C'est quoi votre prochain tournoi ?
Je vais faire Metz, et après je ferai la tournée asiatique avec trois tournois. Je vais essayer de profiter de ce temps pour me reposer, m'aérer la tête, et repartir sur de bonnes bases pour Metz et cette tournée asiatique. J'avais fait finale à Tokyo l'année dernière. Je pense que si je joue bien et que je retrouve confiance, il ne me manque pas grand chose. On le voit sur le match aujourd'hui, je suis capable de faire des breaks blancs deux fois d'affilée. Cela veut dire que mon niveau de jeu est bon, mais par moments j'ai des petites baisses de concentration, des petites manques de confiance qui font la différence. Avant je n'avais pas cela. Il va falloir modifier cela, et par la suite je pense que ce sera bien.
Est-ce que c'est plus dur depuis votre suspension par la FFT ?
Ce n'est pas forcément plus dur, non. On s'est dit des choses, c'est comme cela, ça fait partie de la vie. Même si c'est pas amplifié, je ne sais pas. Ils disent ce qu'ils veulent, je dis ce que je veux. Je fais ce que je veux, ils font ce qu'ils veulent. Moi, j'ai juste envie de progresser, de travailler, d'aller plus haut et de revenir à mon classement. Finalement, si on regarde mes résultats depuis le début de l'année, j'ai des gros trous d'air, et j'ai des très bons passages. J'ai fait demies à Barcelone, troisième tour à Monte-Carlo, ce sont des bons passages. Tout le reste, ce n'est pas important.
Vous êtes différent, vous avez votre personnalité, appérhendez-vous le retour en France ?
Finalement, je joue au tennis pour moi. Le tennis, c'est ma vie, c'est ma passion. Aujourd'hui, certains étaient pour Baghdatis, ce n'est pasp our ça que je m'énerve. Je joue mon tennis, j'essaie de faire de mon mieux, et si je gagne Metz tous les Français seront contents.
Vous vouliez installer une base d'entraînement à Paris, est-ce que c'est toujours d'actualité ?
Non, on est en train de discuter parce que je suis résident suisse, je suis à Genève. On va discuter de tout cela. Pour l'instant, c'est trop tôt. On a juste parlé de l'US Open (avec Thierry Champion), la suite on va la faire ensemble. On va voir comment améliorer tout ça et surtout comment s'organiser pour pouvoir se voir au maximum. On verra par la suite, mais il faut juste repartir de l'avant, tirer le positif de tout ce qu'il m'arrive. Il faut repartir sur de bonnes bases pour faire une bonne tournée asiatique et pour essayer de limiter la casse sur cette saison. Je suis 40e à la Race, ce n'est pas non plus une catastrophe. Ce n'est pas comme si je n'avais pas gagné un match de l'année, comme on a l'impression que c'est le cas pour beaucoup de personnes. Mais je suis 40e à la Race, j'ai fait quatre ou cinq demies cette année. Ma saison est plutôt bonne, sauf quand j'ai des trous d'air.
Propos recueillis par la rédaction de TennisActu à New York.