Tennis. Wimbledon - Herbert : "Je redeviens supporter de Mahut"
Par Anthony AUDUREAU le 02/07/2016 à 22:03
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C'était un match très attendu côté bleu. Presque fratricide, le duel entre les deux amis et partenaires de double a tourné à l'avantage de Nicolas Mahut. Pierre-Hugues Herbert, avec qui il a remporté l'US Open l'an passé, explique comment il a vécu ce troisième tour de Wimbledon.
Comment est-ce que vous avez vécu ce match si particulier face à Nicolas Mahut ?
Ce n’était pas facile. Ça m’a donné le tournis au début, pourtant c’est moi qui ait eu le meilleur début vu que je l’ai breaké d’entrée. Mais c’est sûr que dans les moments un peu chauds, il y a eu les émotions qui sont remontées, en tout cas au premier set. Ensuite j’ai réussi à trouver le truc pour faire mon match. Et au final c’est le meilleur des deux qui a gagné donc c’est sûr qu’il y a de la déception aujourd’hui. Parce que forcément j’avais envie de passer un tour de plus, d’être en deuxième semaine ce que je n’ai jamais vécu. C’est comme ça, il a été plus fort que moi, c’est lui qui mérite la victoire.
En plus ce match s’est joué sur deux jours, dans des conditions difficiles…
C’est clair qu’hier c’était très compliqué de jouer au tennis. On est rentré sur le terrain très tard, on a joué sur le court 16, il n’y avait pas grand monde. En plus de ça il y avait un soleil très bas, du vent. C’était des conditions vraiment très dures. Déjà sans le fait de jouer un pote ce n'est pas forcément facile, mais en plus avec les émotions, ça a rendu le jeu très décousu. Je ne pense pas qu’on ait vu du très beau tennis pendant deux sets. Puis on s’est tous les deux mis à mieux jouer à partir du milieu du second. Là il a été meilleur, il a fait une très bonne fin de deuxième set. Puis on est revenu aujourd’hui dans des conditions un peu meilleures. Malheureusement on a fait deux jeux, retour aux vestiaires, trois jeux, retour aux vestiaires. C’est des choses qui peuvent arriver et qu’il a fallu gérer. Je n'ai pas eu l’impression de si mal gérer tout ça. Je trouve qu’il a juste été plus solide que moi sur ces deux jours.
Pour Nicolas ça n’est plus Djokovic, c’est Querrey. Ça change quelque chose ?
Forcément. Nicolas, il a une vraie carte à jouer. Mais même si c’était Djokovic il avait une carte à jouer. Il a prouvé sur ces quatre dernières semaines que sur gazon, c’était un sacré client. Il méritait d’emmener Murray au troisième set, voire de gagner au Queen’s. Il a quand même deux fois le break. Il a eu de très grosses victoires, il a forcément le potentiel pour aller loin ici. Contre Djokovic il aurait eu ses chances. Et là de plus avec Querrey, il l’a battu les deux dernières fois où il l’a joué, dont une fois à Hertogenbosch en 3 sets. Bon Querrey je l’ai vu jouer contre Djokovic, ça m’a l’air très très costaud. On a même l’impression qu’il joue tout seul parce qu’il sert tellement bien et derrière il a une telle qualité de frappe du fond que ça ne va pas forcément être évident. Mais il a largement ses chances pour aller en quarts de finale. Va falloir qu’il joue sa carte et après on ne sait pas où cela va le mener parce que je trouve la partie haute du tableau assez ouverte.
Vous allez pouvoir redevenir supporter de Nicolas maintenant ?
Oui, la déception va s’en aller et effectivement je vais pouvoir redevenir supporter. Il va aussi falloir gérer le double. Tous les deux on est assez atteint pour notre premier tour qui va se jouer demain, je pense. Donc il va falloir gérer ça au mieux, et forcément demain matin tout cela sera effacé et je pourrais être à fond derrière lui.
Propos recueillis à Wimbledon par la rédaction de Tennis Actu