Tennis. WTA - Wuhan - Johanna Konta : l'ascension inattendue
Par Matthieu GUILLOT le 02/10/2015 à 14:10
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21 victoires lors de ses 23 derniers matchs : Johanna Konta réalise une fin de saison tonitruante. A Wuhan, la Britannique de 24 ans a dominé Andrea Petkovic, Victoria Azarenka et Simona Halep avant de s'incliner sur le fil face à Venus Williams. C'est donc tout naturellement que nous vous proposons un coup de projecteur sur l'une des révélations de l'année.
C’est l’histoire d’une joueuse sur qui peu de parieurs britanniques auraient coché son nom sur leurs lotos sportifs. Johanna Konta va devenir la semaine prochaine, à 24 ans, la première joueuse actuelle de Grande-Bretagne en atteignant au minimum une 49ème place mondiale. Inutile de préciser qu’il s’agira de son meilleur classement, puisque Konta, originaire d’Australie, n’était avant la saison 2015 qu’une inconnue pour le grand public, se battant dans les bas-fonds du classement WTA, et qui n’avait dépassé qu’une seule fois le premier tour d’un Grand Chelem entre 2012 et septembre 2015. Aujourd’hui, la donne a bien changé. Elle a été battue de justesse en quarts de finale du tournoi de Wuhan par Venus Williams (après avoir servi pour le match). Mercredi, elle être revenue de l’enfer face à Simona Halep (6-3, 3-6, 7-5), en collant six jeux d’affilée à la numéro 2 mondiale alors qu’elle n’était pas loin de ranger sa raquette à 5-1 dans le set décisif. "J’aime rester dans le présent car c’est à peu près la seule chose que j’arrive à contrôler" a-t-elle soufflé au micro de BBC.
Un détour salvateur en Espagne
Pourtant, si Johanna Konta regardait derrière elle ne serait-ce que quelques instants, elle pourrait apercevoir la montagne qu’elle vient de gravir. En 2011, après avoir fait ses preuves sur le circuit ITF, la joueuse, Australienne à l’époque, réussit pour la première fois à se qualifier pour un tableau final WTA, à Copenhague. Opposée à Lucie Safarova, le manque d’expérience au haut niveau va vite mettre fin à son parcours (4-6, 7-5, 6-3). L’ancienne numéro une britannique, Anne Keothavong, connaissait pour autant le potentiel de sa compatriote : "Elle a toujours eu cette qualité de jeu, avec un bon service, un bon coup droit et surtout un physique impressionnant. Le mental a aussi une part très importante dans le tennis. C’est ce qui différencie celles qui sont en haut du classement et celles qui restent au milieu" Le mental, Johanna Konta semble définitivement l’avoir. Il y a quelques mois, alors que la native de Sydney obtenait la nationalité britannique après avoir été résidente pendant près de 10 ans, La Lawn Tennis Association (Fédération de Tennis de Grande-Bretagne) coupait son investissement financier et l’obligeait à refaire ses valises pour s’établir au nord de l’Espagne avec ses deux coaches, Esteban Carril et Jose-Manuel Garcia. Une péripétie qui va se transformer en une certaine motivation pour l’australo-britannique.
Le Royaume-Uni savoure !
Cette saison, Johanna Konta affiche un pourcentage de victoires qui va au-delà de toutes ses espérances : 71 % ! Soit 49 victoires pour 20 défaites. Une performance majuscule qui s’additionne avec ses deux titres consécutifs aux ITF de Granby et Vancouver entre Wimbledon et l’US Open. Le dernier tournoi du Grand Chelem de l’année s’est transformé en un véritable tremplin : une défaite en seizièmes de finale, avec tout de même six victoires auparavant (elle sortait des qualifications) dont une face à Garbine Muguruza (n°8) et une autre face à Andrea Petkovic (n°16). Une Petkovic qu’elle a de nouveau battue à Wuhan avant de sortir Victoria Azarenka (sur abandon) puis Halep. Aujourd’hui donc, forte de ses expériences et de cette remontée de l’enfer, Johanna Konta enflamme le Royaume-Uni, qui a vibré toute cette semaine au rythme de ces exploits. Tout le monde ne demande qu’à être encore une fois surpris. L’intéressée reste quant à elle dans son moment présent, tel un rayon de soleil sous une bruine britannique.