Tennis. ATP - Masters - Novak Djokovic : une saison historique ?
Par Bastien RAMBERT le 14/11/2015 à 18:59
Vidéo - ATP - BNPPM : Novak Djokovic, le plus Français des Serbes
Tennis Actu ouvre le débat. La saison 2015 de Novak Djokovic est tellement stratosphérique que l'on est en droit de se demander si elle est la meilleure de l'histoire. On peut lui opposer la cuvée 2006 de Roger Federer, l'épopée 1984 de John McEnroe et encore le Grand Chelem calendaire de Rod Laver en 1969. Voici des éléments de réponse.
Deux hommes ont réalisé le Grand Chelem sur la même saison : l'Américain Donald Budge (1938) et l'Australien Rod Laver, à deux reprises (1962, 1969). Concernant le second nommé, on retiendra surtout, pour ce qui nous concerne, l'année 1969, soit un an après le début de l'ère Open, qui ouvrait les Majeurs aux professionnels alors qu'ils étaient auparavant réservés aux amateurs. Autant aller droit au but : il faut comparer ce qui est comparable. A deux reprises, Novak Djokovic a réalisé le Petit Chelem (2011, 2015) dans cette nouvelle ère, tout comme Jimmy Connors (1974), Mats Wilander (1988), Roger Federer (2004, 2006, 2007) et Rafael Nadal (2010) avant lui. "Nole" est de la trempe des plus grands et son palmarès suit. Cette année, le Serbe de 28 ans a réussi à mettre la barre encore plus haut au point que l'on peut se demander s'il n'a pas déjà livré - il reste encore le Masters de Londres à jouer - la plus grande saison de l'histoire.
Nadal ? Pas sur le podium
Le tennis et les Jeux Olympiques, cela a longtemps été une histoire d'amour bien compliquée. Présente de 1896 à 1924 à l'exception de 1906 (non reconnue par le CIO à l'époque), la petite balle jaune a disparu des Olympiades pour revenir en 1988 à Séoul. Son dernier champion : Andy Murray, en 2012 à Londres. Parmi les virtuoses cités précédemment, Nadal s'est aussi couvert d'or, à Pékin en 2008, année où il fit son premier doublé Roland-Garros - Wimbledon. Suffisant pour prétendre une place parmi "les finalistes" de la meilleure saison de l'histoire ? Désolé "Rafa", c'est un peu "juste." Sont en compétition : Laver et son carré magique de 1969, John McEnroe et son ratio dantesque en 1984 (82 victoires, trois défaites), Federer qui marche sur l'eau en 2006 (douze titres, Petit Chelem + victoire au Masters) et enfin Djokovic version 2015, encore plus fort que le "Cosmic Tennis" qu'il avait produit en 2011.
Djokovic et les autres
On ne peut que l'avouer : Djokovic a écrasé la concurrence en 2015. Evidemment, son échec contre Stan Wawrinka en finale de Roland-Garros restera dans les mémoires à double titre, autant en raison de la performance du Suisse que de l'accroc de "Nole", lancé vers un Grand Chelem calendaire qui lui semblait promis. Il n'empêche que le Djoker s'est relevé de la plus belle des manières. Après Paris, il a tout simplement remporté Wimbledon, l'US Open, Shanghai et le BNP Paribas Masters ! L'histoire, c'est une avalanche de chiffres. Pas besoin de finir la tête sous la neige. Il suffit de sortir les bons. Djokovic en 2015 c'est : un petit Chelem donc, 10 titres, 6 Masters 1000 (record sur une saison), un triplé et quatre titres au total à Bercy (record), le maximum de points obtenus depuis l’instauration en 2009 du système de comptage le plus récent sachant qu'il avait à un moment autant d'unités au compteur que le numéro deux et trois réunis, 14 finales de suite (record sur une saison, série en cours) et un ratio de 78 victoires (22 de suite maintenant) pour 5 défaites.
Et maintenant Londres
La semaine prochaine, Djokovic va tenter quelque chose d'unique : remporter quatre fois de suite le Masters. En cas de mission réussie dans la capitale britannique, il ajoutera un paquet de cerises sur un gâteau déjà on ne peut plus copieux. Les comparaisons sont pertinentes lorsque l'on prend en compte aussi le niveau de la concurrence. Pour rappel, "Nole" doit trouver son chemin dans une jungle où les prédateurs sont Roger Federer (17 titres en Grand Chelem, plus grand joueur de l'histoire pour 99,9 % de la planète), Rafael Nadal (14 Majeurs, champion olympique), Andy Murray (2 Majeurs, champion olympique), Stan Wawrinka (2 Majeurs, capable de gagner n'importe quel tournoi) et une flopée d'outsiders qui n'attend qu'une chose : planter leurs crocs à la moindre défaillance du numéro un mondial. Chacun se fera son propre avis. Il n'empêche que Djokovic (10 Majeurs) aura une place de choix dans les annales de notre sport chéri et qu'il peut encore viser bien plus haut.