Tennis. ATP - Hyeon Chung, le "Tennis Geek" qui crève l'écran
Par Bastien RAMBERT le 02/10/2015 à 17:40
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Une tête de jeune étudiant en informatique selon certains, le "Laurent Voulzy" du tennis pour une poignée de francophones : le physique d’Hyeon Chung fait parler car on ne croise pas tous les jours un Sud-Coréen à lunettes sur le circuit ATP. Il n’empêche que les résultats suivent et pas qu’un peu. A 19 ans, il est déjà 58e mondial. Ce jeudi, il s'est offert son premier quart de finale sur le grand circuit en écrasant Aljaz Bedene à Shenzhen (6-2, 6-0).
Si l’on prend le classement des joueurs de moins de 20 ans, il est actuellement deuxième derrière le Croate Borna Coric (39e). Son nom ? Hyeon Chung. Le grand public est encore loin d’être familier à ce Sud-Coréen de 19 ans au physique atypique avec son air de geek, "un "fan d’informatique, de science-fiction, de jeux vidéo, etc., toujours à l’affût des nouveautés et des améliorations à apporter aux technologies numériques" selon le Larousse. Son niveau de jeu réel est lui tout sauf de la science-fiction. Ceux qui résument le tennis à Roland-Garros n’ont pas vraiment eu le temps de l’apercevoir cette année Porte d’Auteuil puisqu’il s’est incliné au premier tour des qualifications 6-0, 6-1 contre le prometteur américain Jared Donaldson. Depuis, Chung a remporté ses 3e et 4e Challengers de l’année et également malmené Stan Wawrinka au second tour de l’US Open (7-6, 7-6, 7-6). Le natif de Suwon (à trente kilomètres de Séoul) est actuellement à la 58e place, pour la première fois dans le top 60.
Sa référence ? Novak Djokovic
Chung se construit dans l’ombre. Contrairement à un Alexander Zverev (18 ans, 78e) qui a déjà pris un paquet d’invitations sans vraiment les exploiter, le Sud-Coréen estime qu’il peut beaucoup apprendre à l’étage inférieur rapporte Sportskeeda. La multitude de tournois en Asie lui permet de jouer beaucoup à moindre coût car sa Fédération n’est pas très riche. Discret, l’un des futurs cracks du tennis mondial joue la carte de l’humilité, loin des dérapages médiatiques d’un Nick Kyrgios (20 ans, 41e) par exemple. "Intentionnellement, il ne veut pas parler du tennis. Il ne veut pas se mettre de pression. Il veut juste profiter et jouer" raconte son père. Chung a un grand frère de 22 ans : Hong, gaucher contrairement à son frangin et 843e au classement ATP. Les deux ont grandi devant les exploits de Roger Federer et Rafael Nadal. "Nous les regardions à la TV. Nous prétendions être eux» raconte le cadet au site officiel de Wimbledon. Désormais, c’est Novak Djokovic qui lui correspond le plus. "Je m’inspire de Djokovic car il a un jeu fantastique et qu’il est très fort mentalement."
L’histoire sud-coréenne l’attend
Comme David Ferrer, Chung n’a pas une arme fatale dans son arsenal. Son revers est tout de même très efficace : il peut trouver des angles incroyables, accélérer rapidement le jeu mais aussi contrer et prendre le contrôle du point. "A la Thomas Johansson" indique le site de Wimbledon en faisant référence au Suédois qui a remporté l’Open d’Australie à la surprise générale en 2002 sans affronter le moindre top 20 avant la finale. Chung ne fait pas bruit mais il a les dents longues. S’il perce encore plus, cela ne sera pas de la chance mais la récompense d’un dur labeur. Son compatriote Hyung-Taik Lee fut 36e en 2007, le meilleur classement jamais obtenu par un joueur Sud-Coréen. A 19 ans et quatre mois (il est né le 19 mai 1996), Chung est déjà 58e. D’ici à la fin de saison, il doit défendre une demi-finale au challenger de Yokohoma à la mi-novembre et… c’est tout puisqu’il avait perdu d’entrée à Toyota derrière. Il peut donc encore progresser et améliorer sa marque de référence. Il ne fait guère de doute qu’il va marquer tennistiquement l’histoire de son pays. Jusqu’où peut-il aller ? L’avenir, sans science-fiction, nous le dira.