Tennis. ATP - Tristan Lamasine : "Garder cette continuité"
Par Bastien RAMBERT le 02/10/2015 à 16:13
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Tennis Actu continue de donner la parole aux Françaises et Français qui brillent sur le circuit secondaire et qui n’hésitent pas à voyager très loin pour grappiller de précieux points. 205e mondial, Tristan Lamasine (22 ans) a la tête sur les épaules. Il vise le grand tableau de l’Open d’Australie 2016 tout en reste humble, concentré et focalisé sur sa passion.
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Tristan, quel est votre objectif pour boucler la fin de la saison ?
Après Orléans je vais faire quatre semaines de Challenger en Asie. Sur chaque tournoi l’objectif est le même : le gagner. Il y a toujours cet objectif en tête quand on démarre en début de semaine. Si on parle en termes de classement, j’espère me rapprocher au maximum du tableau final de l’Open d’Australie, aux alentours de la 100e, 105e place.
C’est un objectif jouable selon vous d’intégrer directement le grand tableau à Melbourne ?
Je sais que cela va être un objectif dur à atteindre d’ici à la fin de saison car il va me rester cinq-six tournois au maximum. Entre 200 et 100 au classement ATP il faut doubler ses points. Je sais que c’est très dur mais je pense qu’il faut se donner des objectifs assez élevés. Voilà après c’est tournoi par tournoi. On veut essayer de voir loin mais il faut faire attention.
C’est la première année où vous avez joué toutes les qualifications des tournois du Grand Chelem. Quel regard portez-vous sur votre saison ?
Déjà je suis content d’avoir pu tous les jouer avec mon classement et sans wild-card contrairement à l’année dernière à Roland-Garros. C’est déjà une bonne chose. J’ai été très déçu de mes performances sur les Grands Chelems. Je pense que j’aurais pu mieux faire. Après je ne pense pas faire une très bonne saison. J’ai eu cette éclaircie au challenger de Tampere (Ndlr : victoire en simple et en double). C’était très bien mais bon voilà je me rends compte que c’est le seul gros résultat que j’ai eu. J’ai bien joué en début d’année en Asie, j’ai fait une demie à Alphen il y a quelques semaines mais globalement ce n’est pas une très bonne saison.
Quels axes de travail allez-vous travailler pour que la saison prochaine soit meilleure ?
Je me concentre surtout sur cette fin de saison. C’est le plus important. Il faut avoir une continuité dans le travail. Même si la saison ne se passe pas comme je le souhaite j’ai beaucoup travaillé. Je travaille beaucoup. J’essaye d’en faire encore plus. C’est cette continuité-là qu’il faut garder pour que cela paye. J’ai cette idée en tête que le travail finit toujours par payer. Cela sera une continuité à avoir. Après en match il faudra être présent dans les grands rendez-vous, surtout en Grand Chelem. J’espère que l’année prochaine, selon mon classement, je vais jouer plus de grands tournois.
Comment faites-vous pour lutter contre l’usure mentale du fait de sillonner le globe pour grappiller des points ?
Je pense qu’il n’y a pas le choix. Quand on est dans le circuit comme moi, comme tous les autres joueurs, c’est pareil. Tout le monde perd toutes les semaines sauf quelques-uns comme Novak Djokovic. Il faut savoir rebondir. Le jeu est fait ainsi. Cela fait partie du tennis. On a tendance à dire que les champions rebondissent quand ils ont des échecs. Je ne suis pas un champion mais cela est valable dans tous les sports.
Avez-vous un palier en tête ?
L’entrée dans les tableaux de Grands Chelems. Je sais que j’en suis encore loin même si je me suis déjà prouvé que je peux jouer à un certain niveau mais quelques semaines par-ci, par-là, ce n’est pas encore un niveau global. L’objectif est de renter dans les 250, puis dans les 500, dans les 1000, être tête de série etc... Le système est très bien fait. Il y a toujours quelque chose à aller chercher, toujours un objectif en termes de classement. C’est bien de progresser au classement mais après une carrière, ce sont des titres. Ce sont les tournois gagnés que l’on retient.
Arrivez-vous à vivre de votre passion ?
Ça va. Je me démerde. Je n’ai pas eu de soucis cette année. Je n’ai pas besoin de me poser la question si je peux partir ici ou là. Là je vais faire une tournée en Asie. Quelqu’un va m’accompagner. Je n’ai pas besoin de me poser la question si cela est possible ou pas. Je sais que c’est faisable. Après c’est bien de vivre sa passion mais au classement où je suis, il ne faut même pas y penser car pour moi ce n’est que de l’investissement. On sait que l’on ne va pas gagner beaucoup d’argent. On essaye d’y arriver, faire une ou deux années dans les 100 pour être tranquille à ce niveau-là. Aujourd’hui je ne pense pas à cela. Tout l’argent que je peux gagner sur les tournois je le réinvestis immédiatement. Le plus important c’est le tennis. Le jeu prime sur le terrain, c’est cela qui nous fait kiffer.
La clé pour vous, c’est de rester humble et d’avoir confiance qu’il faut cravacher ?
C’est cela à tous les niveaux. Il faut être sûr de soi mais aussi humble. C’est toujours la même chose même quand tu es 15, 15/1. Tu vas gagner à 4/6 mais aussi perdre à 15/2. Il faut être humble. C’est très dur quand on veut se lancer. L’humilité est très importante. On prend toujours des coups. Il faut savoir se relever. Comme je l’ai dit, on perd toutes les semaines. Si on n’est pas humble, cela devient très compliqué.
Propos recueillis par Bastien Rambert pour Tennis Actu