Tennis. Bratislava (CH) - Corentin Moutet : "Ne pas s'enflammer"
Par Alexandre HERCHEUX le 19/06/2019 à 09:40
Corentin Moutet est en grande forme. Titré dimanche à Lyon, le Tricolore enchaîne avec un Chalenger en Slovaquie. Il est programmé ce mercredi face au Tchèque Vaclav Safranek. L'occasion d'améliorer un peu plus son classement ATP. Le Parisien, 20 ans, pointe ce lundi au 86e rang mondial. Ayant peu de points à défendre d'ici la mi-juillet, il est assuré de faire le cut pour l'US Open.Confirmer, ne pas se relâcher, c'est le quotidien des professionnels. Et il apprend rudement bien son métier au contact d'Emmanuel Planque.
Vidéo - Quand Corentin Moutet faisait le bilan de son Roland-Garros
Lyon has its first 🇫🇷 champion... @moutet99!
— ATP Challenger Tour (@ATPChallenger) 16 juin 2019
The #NextGenATP star cracks the Top 100 in grand fashion, claiming his fourth title and second of the year. pic.twitter.com/i6Pdw9atJS
Il a fallu s’adapter aux conditions météos, à la pluie, patienter parfois des heures au Player’s Lounge. Comment avez-vous gérer cette attente ?
L’adaptation, c’est notre quotidien. Cela fait partie des choses auxquelles on peut être confronté en tournoi. La météo, on ne la contrôle pas ! Mais c’est déjà super d’avoir pu accéder à des courts couverts, on a pu aller jouer assez rapidement, surtout la demi-finale hier. Je pense que c’est beaucoup plus galère pour l’organisation, au niveau des transports, des terrains… Nous, on a fait notre match. Franchement, je n’ai pas à me plaindre, le tournoi est super, l’organisation est bien. Il y a de petits aléas, mais cela reste des choses insignifiantes !
Et le vent, aujourd’hui…
Cela fait partie du jeu ! Les conditions météos, le vent, qu’il fasse chaud ou pas, la pluie… Il faut savoir jouer avec, en avoir conscience, s’adapter à la façon dont ça souffle, dans quel sens… J’ai fait le maximum. Parfois, ce n’était pas facile, c’est sûr. Il y a eu des fautes assez rapides, mais c’était pareil pour les deux joueurs, et j’ai réussi à être un peu meilleur aujourd’hui.
Vous êtes dans le Top 100... C’est un petit aboutissement ou une simple étape ?
Il n’y a pas 36 manières de progresser. Cela passe par le travail, par la constance de ce travail, un travail quotidien et pas seulement de temps en temps. J’ai des obligations, entre guillemets, si je veux progresser ; je les respecte et je m’entraîne, sinon je vais stagner et ce n’est pas mon envie. C’est pour ça que je repars travailler demain, pour continuer sur cette lancée et progresser un peu plus tous les jours !
Cela fait six mois que vous êtes accompagné avec Emmanuel Planque, qui est ce qu’on appelle « un coach à poigne ». C’est aussi pour vous aider à progresser dans l’attitude, la gestion de la frustration…
C’est un tout, on ne travaille pas que cet aspect-là, c’est un travail global. Il m’apporte plein de choses positives, mais surtout beaucoup d’envie et d’ambitions – et c’est ce que je recherche. Je suis ambitieux, on a un projet qu’on partage, on tire dans le même sens, on partage les mêmes objectifs et c’est pour ça qu’on s’entend bien et qu’on continue à travailler ensemble.
Quels sont vos objectifs pour la fin de saison ?
En terme de classement, je ne vise pas grand chose, c’est quelque chose qu’on ne contrôle pas trop. Gagner des matchs, perdre des matchs… Comme disait mon adversaire aujourd’hui : on perd, on gagne, mais ce n’est pas ça le plus important, c’est d’avoir le travail constant en cas de défaite, en cas de victoire. Ne pas s’emballer, ne pas s’enflammer quand on gagne ; et, quand on perd, se remotiver pour continuer à travailler. C’est cette constance et cette neutralité face à la défaite et la victoire qu’il faut garder. Je vais essayer de ne pas me laisser influencer par mes résultats et plutôt me concentrer sur ce que je fournis tous les jours… Et on verra bien où cela va m’amener en fin d’année !
Il y a deux ans, vous sortiez du court après avoir perdu face à ce même Elias… Qu’est-ce qui a changé entre le Corentin d’alors et celui d’aujourd’hui ?
Ce qui a évolué, c’est que j’ai deux ans de plus, j’ai mûri, j’ai appris de certaines choses. On fait tous des erreurs ; le principal, c’est d’en apprendre quelque chose. Je n’ai pas toujours été irréprochable, mais j’essaie d’apprendre de ce que j’ai mal fait dans le passé pour en sortir quelque chose de positif pour le futur. M’améliorer tous les jours sur le terrain, comme en-dehors ! C’est ça, j’ai mûri, je suis plus âgé, je vais continuer à grandir, à apprendre de ce que je fais de moins bien. Il faut en avoir conscience. Peu importe les circonstances, il faut apprendre à être assez honnête avec soi-même.
Vainqueur ici en 2017 et 2018, Félix Auger-Aliassime, disait qu’il ne voulait pas se fixer de limites, que c’était le pire qui puisse lui arriver… C’est quelque chose qui vous parle aussi, vous qui est en pleine progression ?
Ne pas se limiter. Croire en soi et aller chercher au fond de soi ce qu’on a vraiment. Félix le fait très bien, il a encore plein d’années devant lui, comme moi aussi. Il l’a prouvé par ses résultats et son niveau de jeu. C’est une personne inspirante ! Moi, je vais faire mon bout de chemin, il fera le sien… On verra !
Quel est votre programme pour la suite ?
Je vais faire un Challenger à Bratislava, sur terre, avant d’aller jouer les qualifications de Wimbledon.