Tennis. Coupe Davis - Gaël Monfils délivre la France
Par Bastien RAMBERT le 06/04/2014 à 17:49
Impeccable lors du simple décisif face à Peter Gojowczyk (6-1, 7-6, 6-2) Gaël Monfils a parachevé le retour en grâce des Bleus contre l'Allemagne. Les hommes d'Arnaud Clément s'imposent 3-2 à Nancy et peuvent désormais se tourner vers une demi-finale à domicile contre la République Tchèque.
Le joker devenu héros. Sélectionné à la surprise générale contre l'Allemagne, Gaël Monfils, qui voulait faire une pause après Miami en raison de problèmes personnels, s'est sublimé dimanche à Nancy pour dominer Peter Gojowczyk (6-1, 7-6, 6-2) et envoyer l'équipe de France en demi-finales de la Coupe Davis contre la République Tchèque, double tenante du titre. Arrivé sur la pointe des pieds en Lorraine en raison d'une préparation trop courte, le Parisien avait logiquement occupé le banc tricolore lors des deux premières journées. Mais petit à petit, il s'est imposé comme le choix on ne peut plus logique pour disputer le simple décisif - rendu possible par le succès de Jo-Wilfried Tsonga sur Tobias Kamke - à la place d'un Julien Benneteau en larmes après un double chargé d'émotions.
La décision du capitaine Arnaud Clément d'aligner "La Monf" pour ce match couperet a pris tout son sens dès l'entame du match. Très en jambes, contrairement à un Gojowczyk emprunté par ses quatre heures de vendredi contre Tsonga, le Français régalait Nancy, à l'image de son passing long de ligne en reculant dès le quatrième jeu. Rebelote quelques minutes plus tard avec un passing en cheap de coup droit mal jugé par son vis-à-vis allemand pour le double break (4-0). En panne de lucidité et complètement dépassé, Gojowczyk encaissait un 6-1 en 24 minutes, pour le plus grand plaisir du Palais des Sports Jean Weille.
Monfils tout en contrôle
Préféré à un Jan-Lennard Struff qui n'aura finalement pas disputé le moindre match lors de ce week-end lorrain, malgré son statut de numéro un allemand (présent à Nancy), le 119e mondial se rebellait par la suite et faisait à nouveau oublier son classement. Moins fringant qu'au début du match, Monfils gardait le cap avec un service plus que précieux (100 % de points remportés dans le premier set derrière sa première balle, 96% dans le deuxième). Les nerfs solides, il faisait le dos rond aux cartouches de Gojowczyk en coup droit, avant de livrer un tie-break immaculé (7-0).
En manque de matches, Monfils connaissait une seule alerte dans cette partie : un petit «coup de mou» au début du troisième set avec un break concédé d'entrée sur un coup droit dans le filet. Volontaire et poussé par le public, le Tricolore parvenait toutefois à repasser devant. Un coup de rein salvateur puisqu'il retrouvait ensuite son jeu en contre pour faire chavirer Nancy de bonheur. La France peut pousser un gros ouf de soulagement : elle a finalement remporté ce quart de finale qui lui tendait les bras sur le papier avant le fameux vendredi noir et ce 0-2 estomaquant.
— julien reboullet (@djub22) 6 Avril 2014
Un groupe qui a les crocs
Les Bleus vibrent pour la Coupe Davis, c'est indéniable. Cette victoire aux forceps va souder encore un petit peu plus un groupe très riche. La prochaine sortie des hommes d'Arnaud Clément sera d'un tout autre acabit avec (normalement) la venue du duo infernal Berdych-Stepanek, du 12 au 14 septembre. Forfait contre l'Allemagne en raison d'une blessure au dos, Richard Gasquet aura sûrement à cœur de s'illustrer pour son retour alors que Gilles Simon a le temps de retrouver de la confiance.
Avec un tel vivier de possibilités, Clément est un capitaine comblé mais aussi rassuré après ce retour de l'enfer. En 1996, la France avait renversé la vapeur contre l'Italie avant... d'aller au bout de la campagne. Pas question de s'enflammer et de trouver des ressemblances pour autant : ce week-end de Coupe Davis dans sa globalité a montré à tout le monde qu'il ne fallait pas «mettre la charrue avant les bœufs.»