Tennis. FFT - Zoom sur le nouveau scandale dans le tennis français
Par Bastien RAMBERT le 11/04/2016 à 12:04
Vidéo - Bernard Giudicelli : "On vit mal les affaires actuelles"
Le tennis français est de nouveau secoué par une crise après les révélations du JDD concernant un trafic de billets de Roland-Garros qui impliquerait des joueuses et joueurs des équipes de France de Fed Cup et Coupe Davis, anciens et récents. Voici un éclairage pour mieux comprendre ce nouveau dossier qui va faire grand bruit dans l'hexagone.
Le Journal du Dimanche révélait hier dimanche qu'une enquête des inspecteurs généraux de la jeunesse et des sports sur la Fédération Française de Tennis (FFT) a mis en lumière que des membres des équipes de France de Coupe Davis et de Fed Cup ont vendu leurs billets pour Roland-Garros, récoltant de belles sommes, et ce au moins jusqu'en 2009. Quatre billets par jour sont alloués par la FFT aux joueuses et joueurs. Un joueur aurait réalisé un bénéfice de plus de 30.000 euros sur la quinzaine. Ces places transitaient souvent par le même intermédiaire, basé aux États-Unis. Le président de la Fédération, Jean Gachassin, est dans l'oeil du cyclone car il est soupçonné d'avoir vendu à prix coûtant près de 600 billets à l'agence d'un ami, en 2010 et 2011, en échange d'invitations tous frais payés à des rencontres du Tournoi des 6 Nations en rugby. Candidat à la succession de Gachassin, Bernard Giudicelli, qui était alors vice-président de la FFT chargé de Roland-Garros, indique qu'une réunion s'est tenue en 2009 pour mettre fin à ces pratiques. "C'était un usage qui n'était pas interdit par nos règlements" a-t-il expliqué. Une charte existe depuis 2011 pour empêcher le commerce des places allouées pour les invités. "Avec Arnaud Boetsch, alors président du Club France Coupe Davis, nous avons mis en place un plan d'action sur cinq ans, entre 2011 et 2016, pour nous assurer que les billets sont désormais bien attribués aux invités des joueurs" poursuit Giudicelli, qui a présenté samedi son projet "France Tennis." (suite sous la vidéo)
Un possible trafic de billets pour Wimbledon ?
L'élection d'un nouveau président de la FFT se tiendra en février 2017. Par ailleurs, "une remise à zéro des compteurs a été décidée en vertu de la non-rétroactivité des règlements disciplinaires. Elle s'applique donc pour ce qui précède 2011" déclare le candidat. La justice pourrait jeter un oeil sur la base légale de cette amnistie basée sur la non-rétroactivité des règlements disciplinaire et qui n'est pas au goût de tout le monde. Jean-Noël Grinda, ancien joueur français de Coupe Davis, a été interdit de tout achat de billets pour Roland-Garros pendant un an en 2014 pour avoir réalisé 30 euros de bénéfice à un ami de sa famille. Il se dit "stupéfait" et étonné : "Et moi, pourquoi personne ne m'a amnistié?" Du côté judiciaire, la cour d'appel de Paris a établi le 26 mai 2006 que "les billets ne peuvent être cédés ou vendus sous quelque forme que ce soit" par des tiers sur un "marché parallèle", la FFT disposant "des droits exclusifs d'exploitation du tournoi". Le JDD rapporte lui qu'un possible trafic de billets pour Wimbledon (Ndlr : La FFT reçoit une trentaine de billets chaque jour pour le tournoi sur gazon) est également suspecté avec des éventuels accords entre une Ligue et un équipementier. Les inspecteurs généraux, sur le point de remettre au ministère des Sports un rapport d'étape relatant les infractions présumées, pourraient creuser encore plus dans les prochains jours. La FFT a porté plainte contre X vendredi via un communiqué pour "dénonciation calomnieuse d'une part, et pour violation du secret professionnel et recel de violation du secret professionnel d'autre part."