Tennis. INTERVIEW - Jeline Vandromme, pépite belge : "J'aimerais être n°1 mondiale"
Son nom ne vous dit peut-être rien, et c'est plutôt normal. Tout juste arrivée dans le Top 1000 et seulement âgée de 17 ans, la Belge Jeline Vandromme (759e) a surtout fait ses preuves chez les juniors pour le moment, avec trois quarts de finale atteints à Roland-Garros, Wimbledon et à l'Open d'Australie. Numéro 5 mondiale dans sa catégorie, elle découvre tout juste le circuit professionnel, et a déjà remporté un titre au 15 000$ de Manacor dans l'académie de Rafael Nadal, début mars. Présente à l'Engie Nantes Open, la Brugeoise, fan d'Aryna Sabalenka et très prometteuse, s'est présentée à Tennis Actu pour évoquer ses débuts sur le circuit professionnel et ses ambitions.
Vidéo - La pépite belge Jeline Vandromme au micro de Tennis Actu
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"Être n°1 mondiale en juniors serait super, mais je préfèrerais être n°1 en professionnel"
Jeline, vous avez 17 ans et avez déjà remporté un tournoi professionnel (à Manacor, le 2 mars 2025). Comment se passe ce début de saison chez les pros ?
C'est vraiment bien pour moi parce que c'est la première saison où j'essaie de combiner les juniors et le circuit professionnel. Je vais uniquement jouer les Grands Chelems juniors en 2025 et essayer de jouer le plus de tournois possible. J'aime vraiment le monde professionnel. C'est très différent des juniors car je joue contre des joueurs plus âgées que moi (rires,), mais le niveau est de plus en plus élevé donc c'est super d'affronter ces filles et femmes.
Pourquoi ce choix de disputer les Grands Chelems juniors en 2025 ?
2024 était la première année où j'étais dans le Top 10 et Top 5 juniors donc je me suis dit que je voulais jouer deux fois les Grands Chelems comme c'est ma dernière année en juniors. Être numéro 1 chez les juniors ? Ce serait super mais je préfèrerais être numéro 1 mondiale à la WTA. Je fais de mon mieux pour y arriver.
"Gagner contre des joueuses mieux classées que moi m'a donné beaucoup de confiance"
Qu'avez-vous ressenti au moment de remporter ce premier titre professionnel à Manacor ?
C'est arrivé très vite. Le sentiment était incroyable car le premier tournoi que j'ai joué à Manacor (début février), j'ai perdu au premier tour. Je suis rentrée chez moi une semaine avant d'y retourner la semaine suivante. Gagner contre de bonnes joueuses mieux classées que moi m'a donné beaucoup de confiance et une motivation supplémentaire pour intégrer le circuit professionnel.
Sur le plan tennistique, quelles sont vos forces et faiblesses ?
Je suis une joueuse agressive. J'aime dominer le jeu et dicter l'échange. Mes faiblesses ? Je travaille dessus (rires). Quand j'étais jeune, j'avais dû mal à me déplacer sur le court. J'essaie désormais d'apporter cet aspect à mon jeu pour progresser jour après jour. En fait, tout peut s'améliorer. Lors de chaque entraînement, j'essaie d'améliorer chaque petit détail que nous voyons en match. Je vais toujours à l'école, je ne suis pas à 100% professionnel. J'aime étudier et jouer du piano sur mon temps libre. Le but serait de poursuivre mes études. Je suis dans ma dernière année avant l'Université, et j'aimerais continuer à combiner les deux.
"Plus que les chiffres et les titres, je veux être la meilleure version de moi-même"
Vous inspirez-vous des grands noms du tennis belge, comme Justine Hénin ?
Je les admire vraiment mais c'est différent car je ne les ai jamais vu jouer à leur meilleur niveau. Je n'ai jamais joué en même temps qu'elles, en me disant "Oh, je veux être comme elles", mais quand je regarde ce qu'elles ont fait par le passé, ce sont des femmes que j'admire. J'ai rencontré Kim (Clijsters) plusieurs fois, mais jamais Justine Hénin, bien que j'aimerais. Peut-être un jour.
Dans le tennis actuel, admirez-vous un joueur ou une joueuse en particulier ?
J'aime beaucoup le style de jeu d'Aryna Sabalenka. Sa manière agressive de jouer et sa mentalité sont des aspects que j'admire chez elle. Elle aime ce qu'elle fait, elle est passionnée, comme moi. Avoir la possibilité de voyager dans le monde entier et jouer au tennis, c'est la meilleure chose au monde. Affronter Sabalenka ? Qui sait, peut-être dans quelques années. Ce serait un rêve qui se réalise. Pour l'instant, je joue mon premier W50 (à Nantes, elle a été battue par Jessika Ponchet (n°2) au premier tour) contre des joueuses du Top 150-200. J'ai très hâte de voir comment est le niveau pour m'améliorer et atteindre ce niveau. Les messieurs ? Je ne regarde pas trop (rires).
Avez-vous des objectifs et rêves dans le tennis ?
Je ne rêve pas vraiment. Les chiffres et les titres ne m'intéressent pas trop. Je veux juste m'améliorer au quotidien, être la meilleure version de moi-même et voir où cela m'amènera. Le plus important, c'est de s'amuser.