Tennis. ITW - Benoît Paire : "Mon plus beau match sur terre"
Par Bastien RAMBERT le 13/04/2016 à 15:44
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À un point de la défaite contre Inigo Cervantes au premier tour, Benoît Paire (22e) a passé la vitesse supérieure ce mercredi contre le Portugais Joao Sousa (34e). Victoire 6-4, 6-3 en 1h 12 et premier huitième de finale à Monte-Carlo pour le Français de 26 ans, qui rejoint le numéro deux mondial Andy Murray, vainqueur dans la douleur mardi d'un autre Tricolore, Pierre-Hugues Herbert. L'Avignonnais nous raconte qu'il s'agit du meilleur match de sa carrière sur terre battue et se dévoile en toute honnêteté.
Benoît, comment analysez-vous votre victoire contre Sousa ?
Le premier tour a été très difficile. Le plus important est de les gagner, ce que je n'ai pas su faire depuis le début de l'année. Là, même si le début de match a été compliqué, c'est simplement car l'adversaire jouait très bien. Il a eu un niveau de jeu parfait dans les six premiers jeux. Même si je suis mené 4-2 avec un break je pense que mon début de match est bon. C'est simplement lui qui a très bien commencé le match. Après j'ai essayé de changer quelques détails tactiquement, ce qui a peut-être fait la différence. Je suis surtout resté confiant, ce que je n'avais pas su faire depuis le début de l'année.
Vous avez trouvé d'autres sensations ?
Les sensations n'étaient pas parfaites au premier match. Il fallait simplement un peu plus de confiance, que je me libère. J'ai su le faire aujourd'hui. Pour moi, c'est un match référence. Le plus beau match de ma carrière sur terre battue. J'ai battu de très bons joueurs sur terre mais celui-là restera très important car je me suis rendu compte que mon coup droit était bon, qu'il pouvait faire mal et que mon revers était toujours présent et qu'il pouvait faire de gros dégâts.
Comment pouvez-vous passer d'une période très compliquée au meilleur tennis sur terre ?
Ce n'est pas que je joue très mal. C'est simplement que quand les jambes ne sont pas là, c'est difficile pour moi de défendre, d'envisager un match tactiquement car j'ai du mal à aller sur une balle à droite, à gauche et je me dis c'est compliqué. Forcément on n'est pas dans le meilleur état d'esprit physiquement donc mentalement c'est très dur. Quand les jambes sont là, que mes coups partent très bien, je sens que je peux faire mal à beaucoup de monde. Le match précédent j'ai été très ému à la fin car je me suis rendu compte que je me suis battu, je n'ai rien lâché et je savais que ça allait me faire un bien énorme. A la fin du match quand je sors victorieux je me dis "voilà, c'est peut-être le début de la saison" et enfin je vais pouvoir me libérer et jouer mon jeu. C'est peut-être Benoît Paire qui est tout le temps comme ça, différent. Là je suis très content et très fier de moi.
Demain matin, vous saurez donc si vous allez être bon pour pas ?
Exactement. Depuis le début de l'année j'arrive à le dire avant, même contre Stan (Wawrinka) à Marseille malgré le début d'année difficile et le match que j'avais fait avant contre Millot. Le matin (d'affronter Wawrinka), j'ai dit à toutes les personnes qui étaient autour de moi : "vous inquiétez pas, aujourd'hui je me sens bien. Cela va être un gros match. Je sais que je me sens bien, je sais que j'ai les jambes pour faire mal." Le seul truc que j'ai à trouver, c'est cette stabilité dans la confiance, ne pas trop stresser avant les matchs car c'est cela qui peut me faire défaut. Sinon, je suis capable de faire de très grands matchs et faire une belle saison si je continue comme ça. Après, si je me remets dans un état de stress et de panique, cela n'ira pas.
Avec vous, c'est beaucoup mental...
C'est le cas avec beaucoup de joueurs. Je ne le fais pas exprès (sourire). Moi c'est difficile mentalement mais quand je me sens bien, que tout est réuni pour que ça aille bien et que je ne me mets pas trop de pression en ne pensant pas aux points ni à me dire il faut rester Top 20 et régulier, j'arrive à me lâcher et être bien sur un court. Aujourd'hui dès le début du match je me fais breaker je ne dis rien et au deuxième je debreake et je m'encourage. C'est que je suis là et que je vais bien faire.
Le prochain tour, cela sera face à Andy Murray...
Je pense que c'est jouable. Andy Murray est un très très bon joueur et je le respecte beaucoup. C'est un style de jeu que j'aime bien. Il y aura des échanges, des longs rallyes. Si j'arrive à avoir la qualité de balle que j'ai pu avoir aujourd'hui, je pense pouvoir lui faire mal. Après c'est toujours Andy Murray, il est numéro quatre mondial (Deux ? C'est mieux que ce que je pensais), ce n'est pas pour rien. Je vais essayer de tout donner et sortir vainqueur de ce match.
Même si vous vous levez mal demain matin (jeudi), vous allez vous dire quand même que vous n'avez rien à perdre ?
Ce n'est pas facile à faire. A Houston (défaite d'entrée) j'aurais pu me dire ce n'est qu'un 250, tout va bien mais j'étais paralysé au réveil. Je ne peux rien y faire. J'ai tout essayé, d'aller courir, de me donner à fond avant mais cela me fait encore plus de fatigue. Vous le verrez direct au premier point : si je suis essoufflé, c'est que je ne suis pas très bien (sourire).
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu, à Monte-Carlo