Tennis. ITW - Dartevelle : "Roland-Garros, c'est pas électoral"
Par Thibault KARMALY le 12/10/2016 à 09:28
Vidéo - J.-P. Dartevelle : "La FFT, solide et montrée en exemple"
Alors que la liste des procédures lancées contre le projet de la Fédération Française de Tennis (FFT) pour l'extension et la modernisation de Roland-Garros semble interminable, Alexis Gramblat, candidat à la présidence de l'instance lors des prochaines élections en face de Jean-Pierre Dartevelle (vice-président actuel) et Bernard Giudicelli (secrétaire général), a dévoilé son plan B pour l'extension et la modernisation des courts de Roland-Garros dans Le Parisien ce mardi. Après avoir donné la paroles aux opposants au projet actuel, qui soutiennent l'alternative de Gramblat, Jean-Pierre Dartevelle, vice-président actuel de la FFT, dénonce cette initiative, interrogé par la rédaction de Tennis Actu. Et le dirigeant se veut combatif pour défendre le projet fédéral : "Je soutiens le projet fédéral et je le soutiendrai jusqu’au bout, parce que ce projet est le meilleur. Je me suis battu depuis le début", a-t-il notamment confié. Des propos à retrouver ci-dessous.
Jean-Pierre Dartevelle, quelle est votre réaction suite à la présentation par Alexis Gramblat, l’un de vos deux adversaires pour la présidence de la FFT en 2017, de son projet alternatif pour la modernisation de Roland-Garros ?
Qu’Alexis Gramblat ait des idées sur le tennis et sur Roland-Garros, pourquoi pas. Comme je le dis depuis un moment déjà, ce dossier a été travaillé depuis très longtemps au niveau de la Fédération, par les équipes et les dirigeants de la Fédération, qui ont pris toutes les hypothèses possibles pour pouvoir les étudier, qui ont fait toutes les analyses, convoqué des expertises, des contre-expertises… Quoiqu’on en dise, l’ensemble a été mené dans la plus grande concertation possible. Aujourd’hui, clairement, il apparait pour moi et pour la Fédération que le projet fédéral est le seul capable de répondre aux exigences d’un stade moderne, telles que nous devons l’avoir pour Paris mais aussi pour la France.
Bernard Giudicelli – le secrétaire général de la FFT - considère que le projet d’Alexis Gramblat n’a qu’une vocation électoraliste : partagez-vous cet avis ?
Roland-Garros, ce n’est pas un sujet électoral. C’est un sujet qui a été validé par l’assemblée générale de la Fédération il y a déjà bien longtemps, avec un permis qui a déjà été déposé. Qu’Alexis Gramblat veuille en faire un sujet électoral n’est pas un bon service à rendre à la Fédération. Clairement, aujourd’hui, je soutiens le projet fédéral et je le soutiendrai jusqu’au bout, parce que ce projet est le meilleur. Je me suis battu depuis le début pas à pas, avec l’ensemble des équipes, comme d’ailleurs une bonne partie des élus qui s’intéressent logiquement de très près à Roland-Garros.
L’un des arguments d’Alexis Gramblat est de valoriser l’aspect environnemental du projet dans l’optique de la candidature de Paris pour les Jeux olympiques 2024 ? Réciproquement, s’attaquer aux Serres d’Auteuil ne serait-il pas une épine dans le pied de la candidature de la capitale ?
Je ne crois pas du tout. Tout le monde s’accorde à dire que Roland-Garros est au contraire, un des éléments porteurs du dossier de Paris 2024. Je l’ai entendu dire et je l’ai lu, à la fois par les dirigeants internationaux, mais aussi au niveau du comité d’organisation de Paris 2024. Je ne crois pas qu’il faille laisser dire ce genre de choses. Ce projet répond aux enjeux environnementaux de Paris, du lieu où Roland-Garros se situe aujourd’hui. Nous avons respecté ces enjeux environnementaux au-delà même de ce qu’on pensait pouvoir faire au début. C’est un mauvais procès qui est fait au projet fédéral.
Infographie : @Le Parisien
Le contre-projet de Gramblat prévoit en outre de couvrir trois courts, et non uniquement le court Philippe-Chatrier…
Je ne vais pas commenter le projet d’Alexis Gramblat. Je vous ai dit que l’ensemble des équipes de la Fédération, pas uniquement le bureau fédéral, l’ensemble des élus de la Fédération, le comité de direction, et l’assemblée générale ont voté pour ce projet fédéral. Toutes les hypothèses, toutes les expertises ont été faites et refaites. Bien évidemment, on a pensé à un certain nombre de choses. Mais ce n’était pas concevable par rapport au respect des gens qui sont autour de Roland-Garros, par rapport à l’idée qu’on se fait d’un stade qui soit ouvert, accessible et conforme aux exigences fixées par la Fédération : respecter l’environnement, respecter le sport et respecter les lois. Comme tous les projets d’envergure, il y a des vicissitudes juridiques qui vont avec. Jusqu’à ce jour, nous passons les obstacles les uns après les autres, sereinement et calmement. Ce projet est un projet magnifique qui fera certainement du stade de Roland-Garros le plus beau stade de tennis du monde. C’est le seul projet qui soit compatible avec nos exigences sportives, environnementales et financières.
Justement, les opposants au projet fédéral dénoncent l’augmentation du prix des licences, qui seraient directement liée aux coûts du projet et des travaux. Qu’avez-vous à répondre aux adhérents de la FFT qui nous lisent ?
Ceux qui disent cela devraient lire mon projet. Je prose le gel des tarifs des licences pour le prochain mandat. Les licences n’augmenteront pas pour financer le projet. C’est la réponse que je donne à l’ensemble des licenciés du tennis français. En son temps, l’assemblée générale de la Fédération avait voté un business plan qui permettait de nous mettre à niveau pour la partie financière. Nous sommes donc arrivés au terme de ce business plan, donc maintenant il est temps de revenir à une gestion des licences tout à fait normale et raisonnable.
Infographie : @Le Parisien