Tennis. ITW - Federer : "Willis peut être très fier de son match"
Par Jonathan LARDY le 29/06/2016 à 22:56
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Après sa victoire face à la surprise de ce tournoi, Marcus Willis, Roger Federer est revenu en conférence de presse sur l'histoire et le parcours de l'Anglais ces derniers jours. Très impressionné et lui-même friand de récits comme le sien, le Suisse a tenu à rendre hommage à son adversaire du jour. Bien que n'ayant lui-même pas eu l'occasion d'être dans une telle situation, il a également tenté de décrire les sentiments que pouvaient ressentir le 772ème mondial avant de l'affronter.
Roger, comment on se prépare pour affronter un tel joueur qui il y'a encore très peu de temps était presque inconnu du grand public ?
J'ai tout vu à l'avance, car même moi ça m'intéresse. J'aime beaucoup ces reportages, j'étais déjà fasciné de son parcours même avant d'apprendre qu'il soit dans mon tableau. Depuis il y'avait plein d'interviews et d'articles à lire donc ça m'intéressait. J'ai pu me faire une meilleure idée notamment au niveau du public. On m'a prévenu "Attention ça va peut-être être une ambiance Coupe Davis" (rires) du coup je me suis dit que ce serait presque un match à part. Je savais comment il jouait mais par contre j'ignorais sa manière de servir. Est-ce qu'il monte beaucoup ? Est-ce qu'il va rester au fond de court ? C'est la chose que je ne pouvais pas trop controler. Et on l'a vu beaucoup de fois il a très bien servi côté "avantage" et j'avais beaucoup de mal à le lire. Je trouve tout de même qu'il a très bien joué. Ce n'était pas facile pour lui non plus. Même en lâchant tout quand tu es mené 6-0, 1-0 tu dois retrouver une grosse concentration. Il a été chercher beaucoup de fois le public mais a tout de même réussi à rester avec moi dans ce match. Il peut être très fier de lui car ce n'est pas facile de jouer sur un court comme le central de Wimbledon.
Même sans avoir été dans sa situation une fois dans votre carrière, est-ce que vous arrivez à vous imaginer son état d'esprit avant d'affronter un joueur comme vous ?
Oui, lorsque je jouais (Andre) Agassi à Bâle (en 1998 ndlr) c'était un peu similaire. J'avais peur de me faire ridiculiser sur le central chez moi en Suisse. Même si au départ c'est un rêve, tout d'un coup tu as peur. Même contre (Pete) Sampras ici à Wimbledon en 2001 même si j'avais déjà un meilleur classement. Tu es très fier mais en même temps tu as peur. Donc je voulais qu'il ait une bonne expérience, il ne faut pas avoir peur et savourer le moment même si parfois c'est difficile.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu, à Wimbledon.